Eoliennes offshore : la taxe versée aux communes divise la presqu’île de Saint-Nazaire
Publié : 16 janvier 2023 à 11h14 - Modifié : 17 janvier 2023 à 8h29 par Emilie PLANTARD
Le tout premier parc éolien offshore est en service au large de la presqu’île de Saint-Nazaire mais la répartition de la redevance accordée aux communes divise. Le nouveau calcul fixé par un amendement en décembre dernier défavorise l’agglomération de Saint-Nazaire et attise la colère de certains élus.
Le parc éolien offshore installé au large de Saint-Nazaire en Loire-Atlantique, continue de diviser mais cette fois, ce sont les élus qui sont en désaccord, à propos de la répartition de la redevance (taxe sur les éoliennes maritimes), estimée à 4 millions d'euros. Comme n’importe quelle installation du genre, elle est censée indemniser les communes selon plusieurs critères. Or en décembre dernier, la pollution visuelle a pris un peu plus d’importance dans le débat et les résidents secondaires sont désormais comptabilisés, au détriment de la ville de Saint-Nazaire qui n’en compte que 5%.
La taxe répare un peu le préjudice
Le sénateur de la Loire-Atlantique, Yannick Vaugrenard, a écrit au président de la République Emmanuel Macron, pour s’émouvoir de ce qu’il appelle une injustice : "il faut savoir que l’agglomération de Saint-Nazaire a eu à subir des conséquences importantes du fait du passage d’une ligne à haute-tension de 225.000 volts. Cela veut dire que des chaussées ont été éventrées, et que les habitants en ont subi les conséquences et en subiront d’autres puisqu’on sait que les chaussées éventrées s’usent beaucoup plus vite. A travers la taxe, on répare un peu le préjudice subi par les habitants."
Saint-Nazaire lésée au profit des stations balnéaires
Le préjudice pour Saint-Nazaire, qui a subi de nombreux travaux, est estimé à 240.000 euros. Cette somme partira vers des communes littorales comme La Baule, Pornichet ou Batz-sur-Mer. "Je ne mésestime pas le fait que, par rapport à ce qui avait été présenté, on peut considérer qu’il y ait une forme de pollution visuelle mais cela ne peut se faire au dépend d’habitants qui ont subi des préjudices beaucoup plus importants qu’une pollution visuelle. Soit l’Etat reverse un complément de ce qui était prévu, soit 240.000 euros."
Un caprice de résidents secondaires
Ce nouveau calcul va en revanche privilégier les villes côtières. C’est d’ailleurs de là qu’émane la demande de compensation de la pollution visuelle, accusée de pénaliser ces lieux de villégiature. Un caprice pour le sénateur de Loire-Atlantique Yannick Vaugrenard interrogé par Emilie Plantard : "qu’est-ce que vous voulez qu’elles perdent ? Vous pensez que les propriétaires de résidences secondaires ne vont plus venir parce qu’on voit des éoliennes de temps en temps en fonction des journées ? Imaginer que leurs maisons vont baisser de valeur parce qu’on voit des éoliennes, ce n’est pas sérieux. Qu’on prenne en considération parce que ce n’est pas ce qu’on avait imaginé au départ, ok. Mais pas au détriment de ceux qui en ont subi les conséquences les plus lourdes et l’effort a été fait sans commune mesure par la ville de Saint-Nazaire qui a permis la mise en place de ces éoliennes."
Le texte a été adopté en première instance à l’assemblée, il doit bientôt être transmis au Sénat avant une seconde lecture à l’Assemblée Nationale. Il permettra de calculer les indemnités des 13 communes concernées.