Eoliennes au large de la Bretagne : des opposants vent debout !

Emmanuel Macron est venu à Nantes, ce mardi 28 novembre, aux Assises de l'économie de la mer, organisées notamment par Ouest-France. L'occasion pour le président de la République d'évoquer la protection de l'environnement marin, la construction navale, et la pêche. L'occasion aussi de lancer le grand débat public sur les éoliennes en mer.

Un grand débat pour parler de l'éolien en mer

Un débat pour déterminer notamment les sites d'implantation des futurs parcs sur les quatre façades maritimes de la France. Un débat auquel comptent bien participer les associations opposées à ces projets, comme l'association d'Eric Guillot, qui lutte contre le projet d'éoliennes flottantes au large de Groix et Belle-Ile : "notre association PIEBIEM s'est inscrite à toutes les réunions publiques et à toutes les tables rondes, on va prendre part à tous les sujets, que ce soit sur la biodiversité, sur la gouvernance des parcs, sur nos amis pêcheurs qui vont subir les conséquences... sur l'impact paysager, sur la taxe éolienne. S'il y a autant d'élus qui ferment les yeux, c'est qu'ils vont toucher de la taxe éolienne, cela fait rentrer de l'argent dans les caisses communales. Plus on parle d'éolien, plus les gens s'y intéressent et plus ils se font leur propre opinion, et ils écoutent aussi ceux qui s'opposent à l'éolien comme nous."

"Aller mettre autant d'éoliennes au large de nos côtes bretonnes c'est un scandale !"

Emmanuel Macron souhaite qu'une cinquantaine de parcs éoliens voit le jour d'ici 2050 sur les côtes françaises : une hérésie pour Loïc Guillot, président de l'association PIEBIEM - Préserver l'identité environnementale de la Bretagne sud, et qui milite contre le projet d'éoliennes flottantes au large du Morbihan. Le breton espère que le débat public permettra aux populations de réaliser ce que peut représenter la création de 20 ou 30 parcs éoliens comme celui de Saint-Nazaire : "les deux tiers des éoliennes seront dans la zone nord Atlantique - Manche ouest, ce qui est quand même un monde pour une région amoureuse de ces paysages, des horizons libres qui permettent aux gens de rêver, de s'évader ...

D'aller mettre autant d'éoliennes au large de nos côtes bretonnes c'est un scandale ! Alors que cela fait depuis plus de 100 ans que nos anciens se sont bagarrés pour protéger nos côtes et sauvegarder nos paysages, et savoir qu'on va mettre à 19 km des éoliennes de presque 300m de haut, je ne peux pas l'imaginer."

Quid du projet au large du Morbihan ?

Le gouvernement veut accélérer le développement de l'éolien marin, et dans cette optique, le projet d'éoliennes flottantes au large du Morbihan est loin d'être abandonné. C'est pourtant ce que certains avaient cru comprendre, il y a un an, avec l'abandon du projet de ferme pilote, mais il n'en est rien, au grand regret d'Eric Guillot, rencontré par Yann Launay.

"Les gens confondent entre le projet de ferme pilote à titre expérimental, qui devait se faire par un consortium chinois et avec le groupe Shell, et eux ont jeté l'éponge. Ils trouvaient que c'était un projet qui n'était pas rentable financièrement. Ils devaient installer trois petites éoliennes de mémoire qui faisaient 110 à 120 mètres de haut, mais cela n'a rien à voir avec le projet Ao5, qui sera composé d'une vingtaine d'éoliennes, qui vont atteindre les 260m de haut. On part maintenant sur des machines qui font même 300m de haut - c'est la hauterur de notre chère Tour Eiffel."

Dans le cadre du débat public, une série de visites, de tables rondes, d'ateliers est prévue en présentiel ou par internet. C'est ouverts à tous. Mercredi, il sera possible de visiter la base de maintenance du parc éolien de Saint-Nazaire, et une grande table ronde en ligne est programmée le 7 décembre, à destination des habitants de Bretagne et des Pays de la Loire.

Pour s'inscrire, direction le site debatpublic.fr. Le débat doit se poursuivre dans toute la France jusqu'en avril prochain.