En Vendée, un camping Vnaya contraint de fermer ses portes

Publié : 26 août 2022 à 11h06 - Modifié : 28 août 2022 à 12h28 par Emilie PLANTARD

Le camping de la Dive à Saint-Michel-en-L'Herm
Crédit : Capture Google Street Septembre 2017

Le groupe Vnaya, qui gère 6 campings en Vendée et en Loire-Atlantique, est dans le collimateur des autorités. Deux établissements vendéens sont particulièrement visés, le camping de la Dive à Saint-Michel-en-L'Herm doit même fermer sur arrêté municipal, n’ayant pas réagi à la mise en demeure de la préfecture.

Nouvel épisode dans la triste saga des campings Vnaya en Vendée, puisque le maire de Saint-Michel-en-L'Herm vient de prendre ce jeudi 25 août un arrêté imposant la fermeture totale de l’établissement situé sur sa commune.

Il avait déjà rédigé un arrêté le 19 août dernier limitant l’accès des bâtiments recevant du public dans le camping. Après différents contrôles effectués par les services de l’Etat, le groupe gestionnaire de l’établissement était sommé dès le 12 août de se mettre en conformité, il ne l’a pas fait. Un arrêté de fermeture administrative a donc été rédigé par Eric Sautreau, avec des conséquences immédiates pour le camping. "Cela indique que nous demandons la fermeture du camping, avec un délai d’évacuation des résidents fixé à samedi 15 heures. Il y a un peu plus de 300 personnes mais le chiffre exact n’a pas été transmis puisqu’ils ne savent pas précisément combien de personnes ils ont précisément..."

Beaucoup d’amertume

La petite commune de Saint-Michel-en-L'Herm compte deux campings, celui de la Dive est le plus important avec une capacité de 1300 personnes. L’impact de cette fermeture est important pour le territoire, mais le maire n’a pas eu le choix d’appliquer la loi face aux manquements du groupe Vnaya. Lui-même est désolé de cette situation et de l’attitude du gestionnaire. "Il y a des gens qui ont économisé pour venir en vacances, il y a des clients pris en otage... Il y a aussi l’économie locale qui est impactée, l’image du territoire... Tout est négatif. La réouverture du camping peut être actée avec un avis et une commission qui se déplacera pour contrôler les prescriptions qui avaient été faites. Le gestionnaire n’a pas pris la mesure de la gravité de la situation. Il y a effectivement beaucoup d’aspects négatifs dans les sentiments que je peux avoir..."

Eric Sautreau, maire de Saint-Michel-en-L'Herm
Crédit : Emilie Plantard
Camping de La Dive
Crédit : B.Wallyn
Camping de La Dive
Crédit : B.Wallyn

Un été à rebondissements

Face au groupe Vnaya, des clients mécontents qui se manifestent depuis le début de l’été. Piscine fermée, vétusté des équipements, absence de nombreux services et animations... Une pétition a déjà récolté plus de 1500 signatures, un collectif s’est également monté et tâche de recueillir le maximum de témoignages. Bénédicte Wallyn est arrivée au camping 4* de la Dive le 9 juillet dernier mais le séjour en famille à 900 euros la semaine. Mais il s’est très rapidement transformé en cauchemar ... "En fait quand on est arrivés on a attendu plus de 2H à l’accueil avec une cinquantaine de personnes. Et quand on est arrivés à notre emplacement, le mobile home était vétuste, sale, piqué de moisissure et la terrasse était complètement branlante."

Bénédicte a été partiellement remboursée de son séjour, aujourd’hui avec le collectif elle se bat pour informer les clients des campings concernés, notamment celui de la Dive donc, mais aussi celui de la Fresnerie à Saint-Gervais.

Bénédicte Wallyne, cliente du camping de La Dive
Crédit : Emilie Plantard

Et ce n’est pas fini !

Un collectif de clients s’est créé au cours de l’été, il réunit près de 2000 personnes qui apportent des témoignages, des photos souvent accablantes pour les établissements. De nombreuses plaintes ont déjà été déposées, mais le collectif veut aujourd’hui mener une action en justice pour escroquerie, publicité mensongère et mise en danger de la vie d’autrui. Bénédicte Wallyn a séjourné au camping de La Dive en juillet dernier, elle a déjà consacré beaucoup de temps pour alerter les autorités mais elle tient à aller jusqu’au bout, face au gérant du groupe Vnaya. "On y est tous les jours pour appeler les services compétents, de faire ce qu’il faut pour que les gens nous donnent des informations pour alimenter notre recours en justice. Ce qu’on à chercher à faire, c’est prévenir les gens, faire qu’ils n’aient pas eux aussi leurs vacances de gâchées. Et ce qu’on voudrait par la suite c’est qu’il ne puisse plus profiter de la naïveté des gens et les mettre en danger de façon volontaire."