En Vendée, des familles ukrainiennes ont repris le bus pour Lviev
Publié : 8 juillet 2022 à 9h48 - Modifié : 8 juillet 2022 à 10h08 par Emilie PLANTARD
A Saint-Gilles-Croix-de-Vie, l’association Les Jolis Petits Souliers avait fait venir près de 500 personnes en provenance d’Ukraine. Certaines familles font aujourd’hui le choix de rentrer. Un premier bus a été organisé le mois dernier. Un second est parti ce jeudi à destination de Lviev et les adieux sont difficiles...
Grâce à l’association Les Jolis Petits Souliers, ils auront passé près de 4 mois à l’abri de la guerre... Mais c’est aujourd’hui le moment de repartir. Sur un parking de Saint-Gilles-Croix-de-Vie ce jeudi, les 48 réfugiés ukrainiens, des femmes et des enfants pour la plupart, ont chargé les bagages dans le bus, avant de partir pour un voyage de 2 jours et 2 nuits à destination de Lviev. Les familles qui les ont accueillis sont là, en larmes parfois. C’est le cas de Valérie et son mari, ils sont venus accompagner Victoria et ses 2 enfants avec qui ils vivaient depuis avril dernier. "Elle ne rentre pas chez elle, raconte Valérie, parce que chez elle, c’est encore sous les bombardements. Elle est contente de retrouver sa famille et son pays mais il y a de l’inquiétude de ne pas savoir ce qui l’attend là-bas. Et pourtant il fallait rentrer pour installer les enfants avant la rentrée, et une envie aussi de revoir son mari... C’est un peu compliqué de se séparer...
Repartir vers un pays en guerre
Marta est arrivée en mars dernier, elle et ses enfants ont été hébergés dans une famille qu’elle connaissant bien. Ces 4 mois se sont très bien passés mais aujourd’hui elle fait le choix de rentrer, son mari a trouvé une maison pour les accueillir... "C’était très très bien ici, raconte t-elle, mon fils n’a pas envie de partir, il est très triste, moi aussi. Et pourtant il faut rentrer, mon fils va commencer l’école en septembre, il faut qu’il s’habitue. Et puis leur papa leur manque et je me suis dit que c’était le moment de rentrer. Vous avez peur ? Evidemment."
Pas le scenario imaginé
A Saint-Gilles-Croix-de-Vie, où est hébergée l’association des Jolis Petits souliers, la solidarité continue et c’est aujourd’hui le Lions Club qui finance le bus du retour pour ces 48 personnes candidates au départ. Au moment de se quitter l’émotion est vive, tous pensaient bien sûr repartir un jour mais pas dans ces conditions. François Blanchet est le maire de Saint-Gilles-Croix-de-Vie et président de l’asso des Jolis Petits Souliers. Pour lui, "le problème c’est qu’ils ne repartent pas dans un pays en paix donc forcément c’est compliqué, certains sont là depuis 3 mois, 4 mois, certains repartent parce qu’ils sont réquisitionnés, en particulier les mamans infirmières, donc ce ne sont pas des départs choisis, et puis d’autres partent parce qu’ils veulent revoir la famille ou parce que quelqu’un est malade, blessée, ou parce que les enfants ont fini l’école ici... Contentes et tristes de laisser les familles mais très inquiets par rapport à ce pays en guerre."
Un contexte qui fait peur
Les familles vendéennes voient repartir les femmes et les enfants qu’ils ont accueillis et hébergées depuis mars ou avril avec beaucoup d’émotion. Les autres familles ukrainiennes aussi, celles qui restent. Car le contexte est toujours très difficile en Ukraine. "Il y a toujours un peu d’angoisse, reconnaît François Blanchet, parce qu’ils repartent dans un pays en guerre et la pression est plus importante là-bas qu’elle ne l’était il y a quelques mois. A Lviev où ils partent, la population a été multipliée par 2 parce qu’il y a beaucoup de réfugiés de l’est, et puis il n’y a plus de nourriture dans les magasins.