Emploi. La Bretagne a de fortes intentions d'embauche pour cette année !
Publié : 6 avril 2022 à 7h58 - Modifié : 6 avril 2022 à 7h59 par Dolorès CHARLES
Pôle Emploi a fait un point sur les intentions d’embauche des entreprises bretonnes, hier (mardi 5 avril) à Rennes, et cette année une entreprise sur 3 a l'intention de recruter.
Pôle emploi vient de publier son enquête annuelle sur les besoins en main-d’œuvre, et parle de chiffres records pour 2022 : une entreprise sur trois a l'intention d'embaucher cette année, et pour la première fois la barre des 3 millions de projets de recrutements est franchie, au niveau national. La région Bretagne est celle qui enregistre la plus forte hausse des intentions d'embauche, avec plus de 162 000 recrutements prévus.
Le dynamisme breton d'actualité
65% sont des contrats durables : CDI ou CDD de plus de 6 mois, et lorsqu'on observe les métiers qui seront les plus recherchés en 2022, pas vraiment de surprise, comme le confirme Frédéric Sévignon, directeur de Pôle Emploi Bretagne :
"On a évidemment tout ce qui est serveur de bar et de café... Tout ce qui tourne autour des services à la personne, il y a un besoin important, nous avons aussi les agents de nettoyage, et dans l'industrie agroalimentaire les ouvriers de chaîne, et dans la santé, aide-soignant (accompagnement des personnes).
Q : Est-ce que le contexte de guerre en Ukraine peut changer la donne ?
F. Sévignon : Que l'on regarde les demandes d'emploi ou les offres déposées, nous n'avons pas constaté de conséquences aujourd'hui par rapport à ce qui se passe en Ukraine, le dynamisme breton est toujours d'actualité."
De l'emploi mais des difficultés
Il n'y a jamais eu une telle proportion de recrutements jugés difficiles par les entreprises : elles sont 65% à rencontrer ou à prévoir des difficultés, 10 points de plus qu'en 2021. C'est tout particulièrement le cas d'entreprises de service à la personne comme la société rennaise "Vivaservices", qui emploie 29 personnes, et qui pour se développer tente de se rendre plus attractive, comme l'explique son directeur, David François :
"Cela veut dire, d'une part, le salaire : par exemple sur les postes d'auxiliaire de vie on a augmenté nos salaires, depuis 6 mois, d'environ 10% : une auxiliaire de vie va être payée environ 11-12 euros de l'heure, brut. Il y a aussi toutes les conditions de travail : on va rémunérer les déplacements, on va rémunérer les temps de déplacement comme du temps de travail, ces à côtés qui peuvent faire jusqu'à 10 ou 15% de rémunération en plus sur un mois."
Les métiers qui peinent à séduire
Les aides à domicile et les aides ménagères seront parmi les métiers les plus demandés en 2022. Des métiers qui peinent à séduire : les entreprises vont devoir trouver les bons arguments pour recruter, si l'on en juge par ces réactions de demandeurs d'emploi invités hier (mardi 5 avril) à Rennes à un job dating, où ils ont pu rencontrer plusieurs société de services à la personne :
"C'est pas mon truc. Trop compliqué, trop physique, trop médical, je ne pense pas que tout le monde puisse le faire... Et puis on ne sait pas ce qu'on fait : on fait de l'aide, on fait du ménage, on fait de la cuisine, c'est vraiment le côté trop polyvalent qui me dérange (...) En général c'est des tafs un peu précaires, quoi... pas assez valorisés. En soi ça a l'air plutôt bien d'être en contact des gens, de les aider, mais c'est trop mal payé, je pense."
Tester en vrai les métiers
Un tel nombre de projets de recrutements est une opportunité pour les demandeurs d'emploi, même si le taux de chômage en Bretagne (5,8%) est le plus bas de France, Pôle emploi veut tout mettre en œuvre pour faire encore baisser ce chiffre, en misant tout particulièrement sur l'immersion, pour faire découvrir un métier sur place, "en vrai" : un dispositif plébiscité, comme l'explique Nicolas Maxime, responsable statistiques Pôle emploi Bretagne :
"Ce sont les demandeurs d'emploi qui vont directement dans l'entreprise voir vraiment comment ça se passe, pendant 15 à 30 jours, et il y a un taux de satisfaction qui est assez élevé, à la fois des entreprises et des demandeurs d'emploi... Ça va marcher essentiellement sur les métiers de l'industrie agroalimentaire ou de métallurgie, dont on peut avoir une vision un peu arriérée, alors que ce sont des secteurs où il y a énormément de techniques et de technologies qui sont mises au service du salarié."