Economie. Des dégâts enregistrés dans les parcs à huîtres de l'ouest

Les ostréiculteurs sont aussi victimes des dernières tempêtes, elles ont fait des dégâts importants dans les parcs à huîtres. Des dégâts difficiles encore à mesurer : les coups de vent (comme celui de ce jeudi 16 novembre) et des coefficients défavorables compliquent l'accès aux parcs. Le président du Comité national de la conchyliculture, le Morbihannais Philippe Le Gall, a profité d'un moment d'accalmie et d'un coefficient correct pour faire un état des lieux sur ses concessions de Sarzeau.

Les huîtres se sont retrouvées ensablées

Le chaland avance près de la pointe de Penvins, une zone  qui n'est pas la plus touchée par la tempête, mais où Philippe Le Gall avait repéré des tables retournées : ce sont les structures métalliques qui portent les poches d'huîtres : "(ambiance) Les tables se sont retournées avec la tempête et les poches se retrouvent dessous et du coup elles s'ensablent et comme cela fait plus de dix jours, on voit le résultat : les huîtres sont mortes, il y en a quelques-unes vivantes mais la plupart ont été étouffées dans le sable. Quand on voit nos tables, qui sont les pieds en l'air comme partout autour de nous, cela veut dire que les vagues ont pris la table par dessous et l'ont retournée comme une crêpe ! On n'a pas pu intervenir et c'est trop tard. On ne sait pas quel volume cela représente et les pertes que l'on a réellement sur les huîtres."

"On n'a jamais connu des années aussi compliquées..."

Les ostréiculteurs attendent un soutien consistant de l'Etat, sachant que leurs pertes liées aux tempêtes ne sont pas indemnisées. "Aucune assurance ne prend en charge ce type de dégâts. On va demander l'activation des calamités agricoles pour que les professionnels puissent être indemnisés sur les pertes de fonds. Par contre, on n'a jamais connu des années aussi compliquées : le contexte économique est difficile. Tout ce qui concerne le rayon poissonnerie et coquillages était un peu en berne depuis quelques mois et on espère qu'à l'approche des fêtes de fin d'année, cela va se revigorer et qu'on arrive à faire des belles fêtes, mais pour l'instant le climat est plutôt morose."

Il y aura des huîtres à Noël

La question se pose des conséquences des tempêtes sur les tables de fêtes, à un mois de Noël : "trois tempêtes de suite en une semaine avec des vents à plus de 150 kms/h, c'est exceptionnel. Toutes les régions de France - de la façade atlantique à la façade Manche ont été touchées - c'est là que c'est assez incroyable. D'habitude on va être centré sur une région ou une autre, mais là, on peut dire que toutes les façades ont été touchées et donc toutes les zones de production, ce qui représente les trois quarts des productions françaises... Il n'y a pas de souci pour qu'il y ait des huîtres heureusement, mais j'espère qu'il y en aura suffisamment. Maintenant on ne sait pas quel sera le nombre d'huîtres qu'on aura perdu en tout... et ce sera dans les semaines à venir qu'on va calculer et chiffrer ça."