Du gaz vert avec les bio-déchets de Poupet !
Publié : 19 juillet 2023 à 12h08 par Alexandra BRUNOIS
Poupet s’est lancé cette année dans une initiative inédite : confirmer son engagement en faveur de la préservation de l’environnement et de la promotion de l’économie circulaire. En partenariat avec GRDF et AgriBioMéthane, il valorise les bio-déchets de ces 100 mille festivaliers en gaz renouvelable.
L’huile de friture, les épluchures et les restes alimentaires de Poupet vont rejoindre le méthaniseur de Mortagne-sur-Sèvre à quelques kilomètres du festival… un projet porté par une dizaine d’agriculteurs répartis sur 4 exploitations et donc une ‘méthanisation raisonnée’.
Baptiste Orinel est responsable de la communication chez GRDF à Nantes… Il nous explique comment on produit du biogaz grâce à ces déchets.
« Tous ces déchets sont mélangés à des déchets agricoles, sont injectés dans une grosse cuve qui ressemble à une yourte. Donc on appelle ça un méthaniseur et ensuite ça fermente pendant 90 jours et c'est chauffé à 37 degrés généralement. Et en fait on en extrait du biométhane, donc du gaz vert qui est réinjecté dans le réseau de GRDF et on en extrait également ce qu'on appelle du digestat. Mais c'est de l'engrais qui se substitue pour les agriculteurs aux engrais chimiques Pour Poupet en fait, ça représente alors à la louche, parce que c'est un peu difficile d'établir en amont du festival. Mais grosso modo, ça doit représenter entre trois et quatre tonnes de biodéchets ».
3 à 4 tonnes de biodéchets ce qui représente la consommation annuel d’1 ou 2 foyer(s) qui se chauffe(nt) au gaz.
Les biodéchets : une précieuse ressource pour le territoire
Un processus en circuit-court qui plaît particulièrement à Thomas Maindron, directeur et programmateur du Festival de Poupet…
« On récupère tous les biodéchets et les huiles de friture. Ça représente quelques tonnes sur la saison. On les met dans des méthanisation, c'est comme ça que s'appelle. Les gens ne connaissent pas encore trop ce principe et ça fait du gaz naturel qui repart dans les maisons et dans nos véhicules. Mais finalement, à la base de nos nourritures qui sont ici parce qu’on ne peut pas tomber juste tous les soirs. Dans l'idée du développement durable, toute la proximité, que ce soit avec ce partenariat, mais avec nos prestataires, avec aussi les fournisseurs de bières, de frites et tout ça. La proximité, c'est très important parce que c'est moins de transport et à tous les niveaux, on est vigilant sur ça. »
Poupet : un festival eco-responsable
Un procédé supplémentaire pour le festival vendéen qui se veut chaque année de plus en plus vertueux… et est d’ailleurs reconnu en la matière par ses pairs. Thomas Maindron, directeur et programmateur du Festival de Poupet…
« On a gagné récemment le prix des Bravos, c'est à dire zéro déchet, avec un système qu'on a mis en place l’année dernière, c'est à dire de supprimer totalement le plastique. Donc tout est en fût, en fait, la bière, le coca, la limonade. Il n’y a plus de bouteilles en plastique à traîner. On en a supprimé 70 000. On était un peu précurseur dans cette idée-là. Et les autres festivals vont commencer à s'y mettre parce qu'on a essuyé les plâtres. Mais on est contents parce que c'est toujours beau d’être dans une aventure pareille. Faire une belle communication autour de ça pour que les bénévoles, les festivaliers, les partenaires, les artistes aussi. Parce que tout le monde doit jouer le jeu, soit bien orienté, c'est surtout ça. Et la communication visiblement marche parce qu'il y a, il ne faut pas d'erreurs, il ne faut pas un bout de plastique dans ces bio-déchets pour que le système fonctionne. Et là, on est surpris, tout le monde est au rendez-vous. On a alerté tout le monde et franchement tout le monde joue le jeu et ça, c'est super ».
Poupet n’est pas le seul festival avec lequel s’engage GRDF cet été… GRDF s’est aussi allié au Hellfest en juin dernier. Le festival de métal a recyclé ses surplus de fûts de bière… Baptiste Orinel est responsable de la communication chez GRDF à Nantes… Pour lui, ce recyclage est plus symbolique et a pour but à terme de sensibiliser le grand public…
« Pour le Hellfest, ça a représenté 8m3. Grosso modo, ça représente donc huit tonnes de bière, ce qui est quand même minime par rapport aux 100 000 litres de bière qui sont visiblement consommés de manière quotidienne sur le festival. Et grosso modo, en terme de production de gaz, c'est assez minime et assez symbolique, mais ça représente la consommation de 2-3 foyers qui sont chauffés annuellement au gaz. Pour nous, ces opérations s'inscrivent effectivement dans le fait de trouver un exutoire à proximité des lieux de festival. Donc pour pouvoir valoriser ces biodéchets, il y a également un rôle de sensibilisation et d'information aux festivaliers pour les sensibiliser au tri des déchets qui va devenir obligatoire à partir du 1ᵉʳ janvier 2024 ».
A compter du 1er janvier prochain, tous les ménages devront en effet disposer d’une solution pour trier leurs déchets biodégradables. Les collectivités territoriales sont chargées de la mise en œuvre de cette disposition : bacs séparés, compostage individuel ou collectif…
Après le Hellfest en juin dernier et Poupet au mois de juillet, la valorisation des biodéchets en partenariat avec GRDF se fera aussi sur d’autres festivals cet été… Comme No Logo BZH (11-14 août) et La Route du Rock (16-19 août) du côté de Saint-Malo et au V&B Fest (25-27 août) en Mayenne.
Du côté du spectacle : Avant-dernière soirée de concert ce soir pour Poupet qui se délocalise du théâtre de verdure de Saint-Malo-du-Bois à la clairière du Bois Chabot à Saint-Laurent-sur-Sèvre. Avant le fameux ‘Poupet déraille’ pour la clôture du festival vendredi, place donc ce soir à Lorenzo, Niska, Gazo et Orelsan. C’est à partir de 17h50.