Droit à l’avortement : Sur le terrain, le combat est permanent
Publié : 27 juin 2022 à 17h48 - Modifié : 28 juin 2022 à 22h14 par Emilie PLANTARD
La cour suprême des Etats-Unis a révoqué le 24 juin dernier le droit constitutionnel à l’avortement. Un séisme qui fait trembler jusqu’en France, où les associations telles que le Planning Familial font le maximum pour informer les femmes... Et ce n’est pas toujours simple.
A Rennes, à Nantes ou encore à Brest, des manifestations avaient été organisées ces dernières semaines pour soutenir les femmes américaines. Et pourtant, vendredi dernier, la cour suprême a permis aux gouverneurs de les priver du droit à l’avortement. Une décision qui était redoutée et qui secoue les associations locales en France. Capucine Hauray est présidente du Planning Familial de Loire-Atlantique, "on s’y attendait, ce n’est pas tout à fait ça, explique t-elle, mais on savait que c’était un peu plié et que ça allait arriver... Qu’un pays comme les Etats-Unis en arrive à permettre l’interdiction de l’accès à l’IVG pour les femmes, c’est catastrophique, puisque ça veut dire que ça peut arriver.
Des conséquences dramatiques
Piétiner ce droit fondamental des femmes américaines est dramatique, ne serait-ce que pour leur santé. Si aujourd’hui les avortements sont pratiqués chimiquement, ou par des médecins en toute sécurité, ce ne sera évidemment plus le cas à l’avenir. "C’est vraiment une marche à reculons pour le monde et pour les femmes en particulier, juge Capucine Hauray, une guerre contre les avancées sur l’accès à la santé. C’est bien là le drame, c’est qu’interdire les avortements ne réduira pas le nombre d’avortements. Ça mettra juste les femmes en danger."
Un lobbying puissant sur le terrain
En Europe, seule Malte interdit l’avortement, la Pologne en restreint fortement l’accès. En France, rien ne menace la loi autorisant l’avortement dans l’immédiat. Pourtant sur le terrain, les associations doivent se battre pour permettre aux femmes les plus éloignées de l’information d’y avoir accès. Notamment à cause de la pression des groupes anti-avortement, très présents sur les réseaux sociaux. A Saint-Nazaire, la décision américaine a été l’occasion de retourner tracter sur le marché dimanche dernier, l’accueil y a été positif mais ce n’est pas toujours le cas. Capucine Hauray : "On se reprend nos tracts dans la figure parfois, l’accueil est globalement positif, on a quand même eu des agressions toute l’année dernière sur nos plannings familiaux, des agressions d’anti-choix qui venaient coller des autocollants. On a toujours des sites internet qui induisent les personnes en erreur et donc c’est une lutte quotidienne. Nous on rappelle qu’il y a des numéros et des sites officiels sur lesquels aller chercher l’information."
Le site du gouvernement : https://ivg.gouv.fr/
Aide avortement, un seul numéro : 0800 08 11 11
Les associations : www.planning-familial.org
Des manifestations sont prévues un peu partout en France samedi prochain, le 2 juillet. A Saint-Nazaire, le rdv est donné à 11H, place des droits de l’homme.