Des rassemblements pour refuser la guerre lancée par la Russie
Publié : 25 février 2022 à 7h00 - Modifié : 10 mars 2022 à 8h19 par Dolorès CHARLES
Les rassemblements en soutien au peuple ukrainien se multiplient, dans l'Ouest comme partout en France, pour dénoncer l'offensive russe dans le pays voisin, l'Ukraine. Des villes se mettent aux couleurs de l'Ukraine, comme Nantes et Saint-Brieuc, et d'autres se disent prêtes à accueillir des Ukrainiens, comme Saint-Gilles-Croix de Vie.
A Rennes, une centaine de personnes se sont réunies dès hier (jeudi) soir, place de la République. Des Français, des Ukrainiens, des Russes, des Géorgiens ont ensemble dénoncé l'offensive de la Russie et appelé à la fin de la guerre. Parmi les manifestants : Mariya, 23 ans, venue à Rennes pour ses études. Elle s'inquiète pour sa famille en Ukraine mais compte sur les sanctions promises par les occidentaux pour mettre fin à la guerre : "Nous attendons des punitions sévères contre la Russie ; (des punitions) financières, économiques surtout, parce que je pense qu'une fois qu'on fait ça, le peuple russe va commencer ses propres manifestations, parce que ce n'est pas dans l'intérêt du peuple de faire la guerre contre l'Ukraine. Vladimir Poutine est un dictateur, il est en train d'élargir son empire, il a des ambitions, il veut peut-être restituer l'empire russe. Je ne pense pas que l'Ukraine fera partie de la Russie : nous sommes un peuple indépendant et libre, j'ai confiance, ça ne va pas se passer comme ça..."
Anna travaille à Rennes comme interprète, elle est en contact avec les membres de sa famille, qui sont comme elle sous le choc depuis jeudi matin : "ils sont à Kiev, ils ne peuvent pas partir : tout est bloqué, les aéroports ne sont pas ouverts, il y a une grande colonne de voitures qui se dirige de Kiev vers la frontière de l'Ouest, mais très lentement. L'armée ukrainienne fait ce qu'elle peut, mais c'est très compliqué de résister quand il y a des coups massifs partout dans le territoire de l'Ukraine : personne n'attendait que ce serait si massivement préparé..."
Vladimir Poutine est un tyran
Anna en est persuadée : passée la stupeur, les Ukrainiens vont s'organiser et résister à l'armée russe : "je pense que le moral des Ukrainiens est très très fort. Ils sont sur leur territoire, ils sont courageux, on ne veut pas vivre comme on nous l'impose. Ce qui se passe aujourd'hui, c'est un tyran, un dictateur qui vient nous envahir parce que à Monsieur Poutine ne plait pas la façon de vivre des Ukrainiens : ils vivent avec leur liberté de parole, ils veulent construire quelque chose..."
Anna attend de vraies sanctions
Sur l'attitude des occidentaux, Anna est partagée : elle estime que l'Ukraine est tout de même laissée bien seule face aux soldats russes. Elle attend de véritable sanctions, et pas seulement des mots : "les Européens doivent comprendre que protéger l'Ukraine, c'est se protéger eux-mêmes parce que lui, il ne va pas s'arrêter en Ukraine. C'est un fou qui peut aller plus loin. Il est dans son esprit de guerre... On dit chez nous : c'est "Poutler", pour Poutine et Hitler... Les Européens doivent agir ensemble. Embargo sur le pétrole et le gaz russe tout de suite... Ce n'est peut-être pas réaliste, mais c'est une des possibilités d'éviter une troisième guerre mondiale."
No War
Lena est russe, originaire de Moscou, elle tient une pancarte "No War" avec les deux drapeaux russe et ukrainien : "je suis bouleversée... Il y a des gens qui pensent que les Russes veulent la guerre, que nous on soutient Poutine, ce qui n'est pas du tout le cas... La guerre a été initiée par une personne, et nous les Russes on est contre... Ça peut aller plus loin qu'une guerre entre deux pays... Si ça prend une ampleur mondiale, je vais me poser des questions sur mon propre futur, le futur de ma fille : dans quel monde va-t-on vivre ? C'est une grande crainte que le monde ne soit plus jamais le même."
Des rassemblements se sont tenus jeudi soir à Nantes ou à Brest. A Saint-Brieuc, où un drapeau ukrainien flotte sur la façade de l'hôtel de ville, un rassemblement est prévu ce vendredi à 18h. Un nouveau rassemblement doit se tenir également demain samedi à Rennes et à Nantes.