Des pluies en abondance dans l'ouest, mais sont-elles suffisantes partout ?

Publié : 17 novembre 2023 à 9h28 - Modifié : 17 novembre 2023 à 12h05 par Dolorès CHARLES

Illustration pluies
Illustration pluies
Crédit : Hit West

Il pleut encore et encore, mais ces pluies sont-elles suffisantes pour recharger les nappes phréatiques de nos régions Ouest. Eléments de réponse avec Violaine Bault, hydrogéologue au BRGM.

Difficile de ne pas l'avoir remarqué, la France a connu un record de pluie sur 26 jours, entre le 18 octobre et dimanche dernier. Notre pays a enregistré un cumul de pluie moyen de plus de 215 millimètres, selon Météo France. C’est l’équivalent de 215 litres d’eau par mètre carré, et ce n’est pas fini avec la tempête Frederico, qui touche l’ouest en ce jeudi 16 novembre.

L'impact positif des pluies

Est-ce une bonne nouvelle pour nos nappes phréatiques, qui doivent se remplir avant le printemps. Violaine Bault, hydrogéologue au BRGM, le Bureau de Recherches Géologiques et Minières, interrogé par Tom Rossi. "Cela a eu un fort impact sur les nappes de Bretagne et Pays de la Loire. Un impact un peu contrasté selon la nappe : sur toute la partie Bretagne et Ouest Pays de la Loire, on a vu que les nappes du socle réagissaient très rapidement avec des niveaux qui deviennent progressivement hauts, voire très hauts. Sur la partie Est des Pays de la Loire, on est sur des terrains qui sont plus compacts, l'eau met plus de temps à rejoindre la nappe. Les tendances sont en train de s'inverser, mais les niveaux restent en-dessous des normales mensuelles."

Violaine Bault, hydrogéologue au BRGM
Crédit : Tom Rossi

Une différence entre l'Est et l'Ouest de nos régions

Il faut savoir que les nappes bretonnes et de l’Ouest des Pays de la Loire sont plus petites : elles se remplissent et se vident plus rapidement. Il est donc préférable d’avoir des pluies régulières plutôt que des tempêtes ponctuelles.

Mais si les nappes phréatiques du massif armoricain, c'est-à-dire la Bretagne et l’Ouest des Pays de la Loire, enregistrent de bons niveaux, c'est moins le cas du Maine et Loire et de l'Indre et Loire, avance Violaine Bault. "Quand on quitte le socle du Massif Armoricain, on commence à avoir des formations géologiques qui sont plus récentes et plus compactes, donc le chemin que l'eau fait met plus de temps pour arriver à la nappe. Sur le massif armoricain, on est sur des petites nappes qui ont une faible réserve : elles montent et se vidangent très vite. Il faut des pluies régulières pour que les niveaux restent haut. Ces nappes de l'Est sont beaucoup plus épaisses et réagissent beaucoup plus lentement. Cela sera plus long pour avoir des niveaux qui commencent à bien remonter et des situations qui s'améliorent."

Violaine Bault, hydrogéologue au BRGM, le Bureau de Recherches Géologiques et Minières
Crédit : Tom Rossi

La recharge hivernale est primordiale pour ces nappes phréatiques de l’Est de notre région.