Des cantines à énergie positives expérimentées à Nantes
Publié : 23 mai 2022 à 10h39 - Modifié : 23 mai 2022 à 12h03 par Emilie PLANTARD
Trois acteurs du développement durable se sont associés autour d’un projet de cantines à énergie positive. L’objectif est de transformer les déchets générés par les repas scolaires, en compost ou en biogaz. Exemple dans le lycée professionnel Michelet.
Récupérer les déchets alimentaires des cantines scolaires pour en faire du compost pour les agriculteurs ou du biogaz pour chauffer les lycées... C’est le projet actuellement testé dans 3 établissements scolaires nantais par 3 entreprises : GRDF, Les Alchimistes et De l’Assiette au Champs. Actuellement, la plupart des restaurants scolaires jettent les restes des assiettes, ces déchets sont ensuite enfouis comme des déchets ménagers. La proposition de cette cantine à énergie positive est donc de les réutiliser dans 2 circuits de traitements différents. En commençant par les faire trier par les élèves, directement après manger. Benjamin Pollet est développeur commercial chez Les Alchimistes des Pays-de-la-Loire : "Ces déchets-là, on va ensuite venir les collecter dans les lycées. Et on va les ramener sur notre plate-forme de compostage à quelques minutes d’ici. On va avoir une partie de ces déchets qui repart en méthanisation pour la production de biogaz, et une partie qui reste sur place pour faire du compost, qui ensuite repartira chez les agriculteurs. Ce sont les 2 boucles, alimenter des bus ou le chauffage de la cantine et participer à nourrir les sols pour récupérer des aliments pour la cantine."
Sensibiliser les plus jeunes
Les lycéens se soumettent mais ne perçoivent pas encore clairement l’intérêt de la démarche. Des ateliers sont prévus pour les sensibiliser, une étape particulièrement importante pour les initiateurs du projet. "Sur un site tel que le lycée où on est actuellement, on collecte à peu près 200 kg par semaine de déchets, détaille Benjamin PolLet. Ca veut quand même dire 5 tonnes de déchets par an, pour environ 350 élèves sur le site. On a les adultes de demain, et l’objectif de l’école c’est donner des automatismes vertueux."
Plusieurs bacs de tri dans le self
Cette utilisation des déchets commence dans les selfs des lycées concernés. Plutôt que de vider les restes de leurs plateaux repas dans une poubelle unique les lycéens sont invités à trier les déchets alimentaires et les contenants recyclables. Fréderic Bourrigaud est chef de cuisine au réfectoire du Lycée Michelet à Nantes, où l’expérimentation a démarré il y a quelques semaines :
"Donc ici on a 3 poubelles avec un code couleur. Ici, il y a une poubelle jaune, et le reste c’est tout ce qui est compostable, qu’on transfère dans les bacs des Alchimistes qui les récupèrent tous les jeudis matins. C’est plus de travail ? Non. Donc c’est intéressant ? Oui, ça nous permet d’éviter de balancer n’importe comment. Du côté des lycéens, est-ce que ça joue le jeu ? Dans l’ensemble oui, ça se fait relativement bien."
Une contrainte, plutôt bien acceptée
Dans ce lycée professionnel, le développement durable n’est pas vraiment une priorité pour les élèves... Mais la démarche est plutôt bien accueillie malgré tout et la majorité joue le jeu du tri. "Je mets juste mon pot de yaourt à la poubelle et mon assiette je la mets dans la poubelle des aliments. C’est facile ? Oui, simple... C’est bien pour plus tard mais c’est un peu par obligation. Comment tu faisais avant ? Il y avait une poubelle et on mettait tout dedans, maintenant on essaie de faire attention... Est-ce que ça demande un effort ? Non, ça n’a pas l’air trop compliqué... Je fais la même chose c’est moi et c’est très bien."