Des "bikers" bretons pour lutter contre le harcèlement scolaire !
Publié : 30 janvier 2024 à 13h49 - Modifié : 30 janvier 2024 à 14h13 par Dolorès CHARLES
Focus aujourd'hui sur l'association de motards d’Ille-et-Vilaine "Ar Chach Diwal" qui lutte à sa façon contre le harcèlement scolaire. Une antenne ouvre à Concarneau (29). Entretien avec le fondateur Marc Morel.
Ar Chach Diwal signifie chiens de garde en breton, et c’est aussi le nom d’une association de motards d’Ille-et-Vilaine, qui lutte contre le harcèlement scolaire. Des motards du Finistère ont décidé d’ouvrir récemment une antenne à Concarneau. À la demande de la famille et de l’élève, l’association propose concrètement à l’enfant de venir le chercher à moto directement devant son établissement. Pas question pour les motards de traumatiser les harceleurs, seulement de montrer leur soutien à la victime.
"Dès qu'ils voyaient des bikers ils avaient un temps d'arrêt"
Comment un groupe de motards en vient à lutter contre le harcèlement scolaire ? Marc Morel, le fondateur de cette association, s'est confié à Gianni Castillo : "on s'est aperçu simplement au fil du temps que les enfants ne craignaient pas trop la police, ni les gendarmes, alors que dès qu'ils voyaient des bikers, ils avaient un temps d'arrêt et ils se méfiaient un peu plus. Les bikers se sont sont dits pourquoi pas utiliser "cette petite peur" pour impressionner les enfants et leur faire lâcher leur "proie". Généralement, on ne s'occupe jamais des harceleurs, on n'est pas des des combattants."
Une sortie en motards à l'école, ou une réunion tripartite
"Quand les parents sont dans la peine et qu'ils sont "au bout du chemin", ils mettent un message sur notre page Facebook "Ar Chach Diwal" et on répond rapidement, explique Marc Morel. Après, il y a plusieurs façons : on peut très bien aller chercher l'enfant à la sortie de l'école, mais avec une grosse masse de motards pour impressionner et montrer aux harceleurs que l'enfant harcelé n'est pas seul, qu'il a des amis, des grand-parents et qu'il est temps d'arrêter et de le laisser tranquille... On est juste là pour aider les enfants, qui sont dans la peine et sinon ça peut se passer autrement, dans le sens où on contacte les directeurs d'école pour une réunion tripartite ; d'un côté la direction du collège, de l'autre côté les parents et nous au milieu pour animer le débat et faire en sorte que ça se passe bien."
Une intervention à Saint-Malo
Le fondateur de Ar Chach Diwal se souvient d'une action marquante devant "un lycée à côté de la gare de Saint Malo ! On est arrivé à 50 motos et comme à chaque fois que l'on se déplace je préviens l'école et les services publics - la police ou la gendarmerie - et là on était attendu, il y avait plein de policiers présents. C'était du harcèlement externe et pas interne à l'école, et quand on s'est garé devant les harceleurs (on ne le savait pas). On l'a su quand l'étudiant est sorti ... et cela a fait son effet parce que suite à ça, il a été tranquille."
En 2023, les bilers se sont occupés de trois enfants, avec succès. Ils proposent aussi aux parents ou aux proches d’élèves harcelés, un accompagnement et une écoute. Ils seront présents les 15 et 16 juin, à Dinan, pour la Fête de l’enfant.