Déjà la razzia dans les magasins de jouets, pour Noël

Pour les cadeaux de Noël, c'est traditionnel, il y a les acheteurs organisés qui s'y prennent dès maintenant, et ceux qui attendent le dernier moment. Mais cette année, la catégorie des acheteurs organisés semble en nette augmentation. Dans les boutiques, on a croisé pendant ces vacances de nombreux clients qui ont profité des vacances de la Toussaint pour faire leurs premiers achats de Noël.

Yann Launay s'est rendu dans ce grand magasin de jouets de Vannes :

"Il faut commencer tôt, j'ai entendu dire qu'il allait y avoir rupture, donc je voulais avoir pas mal de choix... D'habitude je m'y prends toujours à la dernière minute (...) L'idée première c'est de répartir les dépenses sur deux salaires, donc je m'y prends dès maintenant, et puis j'ai entendu parler d'une éventuelle pénurie de jouets, je ne sais pas si c'est fondé ou pas de la craindre, mais je préfère anticiper pour être tranquille après (...) On va essayer de faire le plus vite possible, parce que j'ai cru comprendre que pour certaines choses il n'y aurait pas de réassort... Là, je cherchais des choses Harry Potter, ils n'ont pas encore reçu, il faudra que je repasse (...) On vient chercher les catalogues pour pouvoir faire les listes. S'il y a vraiment pénurie, le Père Noël fera avec ce qu'il y a, et au pire ce n'est pas bien grave, il y a en aura un peu moins cette année, ce n'est pas dramatique non plus... Mais on voit dans les magasins qu'il y a de quoi faire encore, il y a un peu de marge."

Cette année, c'est un peu plus tôt

Une anticipation plus marquée des achats de Noël que confirme Karine Boimare, à Yann Launay : "en règle générale, les listes se font pendant les vacances de Toussaint, et les parents et grand-parents, se ruent dans les magasins quand on remet les enfants à l'école, après les vacances. Cette année, c'est un peu plus tôt. On a déjà des emballages Noël depuis début octobre, fin septembre même, plus que d'habitude. Pas affolant pour ceux qui n'ont pas commencé, mais on sent que les personnes qui savent ce qu'elles veulent n'attendent pas, contrairement aux années passées..."

Pénurie, or not pénurie ?

Mais où en est-on, au juste, de ces risques de pénurie, sont-ils réels ? La réponse serait plutôt oui. Il ne s'agit pas de pénurie massive, mais de ruptures de stock sur certains jeux ou jouets, expliquées par la pénurie de microprocesseurs, la hausse du coût des matières premières et l'explosion du coût de transport par bateau. Des ruptures de stock voire des absences pures et simples. D'ailleurs des articles que l'on voit dans les catalogues ne sont toujours pas en rayon, comme l'explique Karine Boimare :

"Il y a des produits qui ne sortent que pour les fêtes de Noël, des nouveautés, ça sort en théorie en septembre, pour être en magasin pour la sortie du catalogue, mais là, avec tous les problèmes d'approvisionnement, ça tarde... Certains fournisseurs ont même un point d'interrogation pour savoir si ça va arriver un jour... Mais il n'y a pas de quoi paniquer : le magasin est bien garni, on trouvera toujours le bonheur des petits et des plus grands."

Le magasin a du stock

Mais les jouets absents sont très minoritaires, et les stocks en magasin sont conséquents, pour tous les types de jouets. Alors y a-t-il vraiment un risque à attendre quelques semaines pour faire ses cadeaux ? "Aujourd'hui notre magasin a du stock comme il en a habituellement début novembre. En revanche, si un produit fonctionne très très bien et part tout de suite, sur la première quinzaine de novembre, les années passées on pouvait recommander au fournisseur pour être réapprovisionné, cette année on ne pourra pas le faire..."