Dans la métropole de Nantes, les communes font bloc contre les dépenses énergétiques

Publié : 28 novembre 2022 à 11h00 - Modifié : 28 novembre 2022 à 17h35 par Emilie PLANTARD

Nantes de nuit
Nantes de nuit
Crédit : Nantes de nuit

Face à l’explosion du coût de l’énergie et les enjeux environnementaux, les collectivités locales doivent réagir plus vite que prévu. Dans la métropole de Nantes, les 24 communes se sont accordées sur un plan de sobriété qui va permettre d’accélérer leur transition énergétique.

L’année 2022 est difficile à traverser en termes de gestion de l’énergie, en particulier pour les collectivités. Elles sont contraintes de faire des choix pour économiser, on l’a vu avec la baisse de la température de l’eau des piscines ou encore la réduction du chauffage dans les bâtiments administratifs. A Nantes, les 24 communes de la métropole ont travaillé sur un plan de sobriété commun, pour réduire les consommations d’énergie mais aussi préparer l’avenir, qui devra être économe.

Il y a des risques de coupure

Les explications de Tristan Riom, élu écologiste à Nantes Métropole, en charge du climat et de la transition énergétique, au micro d'Emilie Plantard : "On a une crise de l’énergie qui est massive, il faut donc faire des économies puisque l’énergie est chère et qu’il y a des risques de coupure. On va devoir en plus, à l’avenir, faire des économies puisqu’on consomme trop d’énergie de toute façon. Je rappelle que pour le plan de sobriété on parle de réduire de 10% notre consommation mais dans les plans de transition énergétique, il faut qu’on réduise de moitié notre consommation d’ici 2050 : il faut maintenir cette mobilisation." Nantes Métropole s’est en effet donné comme objectif la neutralité carbone d’ici 2050.

Tristan Riom, élu en charge du climat et de la transition énergétique à Nantes Métropole
Crédit : Emilie Plantard

Bouaye contrainte de revoir un projet d'école

L’union fait la force : la métropole nantaise a mis en place un plan de sobriété commun aux 24 communes, avec pour objectif de réduire de 10% les consommations énergétiques d’ici à fin 2024. Une nécessité pour de nombreuses communes, comme Bouaye qui arrive au terme de son contrat de gaz et qui est confrontée à l’explosion des prix. Le budget habituel de 8 000 euros annuel explose lui aussi et il faut compenser. C’est ce qu’explique Jacques Garreau, maire de Bouaye : "cela risque de se traduire par 400% après avoir cru à un moment à une proposition à 1 000% d’augmentation. Nous avions un projet de construction d’un nouveau groupe scolaire économique en énergie mais pour cela il fallait emprunter 6 millions d’euros, une charge annuelle de remboursement de 250.000 euros et notre surconsommation de gaz est estimée à plus 240.000... ce que nous avions prévu de mettre pour rembourser les emprunts, on va d’abord le mettre pour payer le chauffage."

S’adapter, vite !

La métropole a mis en place 23 mesures pour réduire les dépenses énergétiques, elle met également à disposition des conseillers en énergie partagée pour les plus petites communes. A Bouaye, Jacques Garreau s'adapte à l’explosion de son budget gaz  : "on repositionne nos investissements, on ne peut pas trouver plus d’argent. On change de chaudières dans nos écoles : on passe d’une grosse chaudière à un duo de plus petites chaudières, ce qui est intéressant parce qu’on peut n’en allumer qu’une. Cela permet 10% d’économies donc le retour sur investissement est rapide."

Jacques Garreau, maire de Bouaye
Crédit : Emilie Plantard

Les communes de Nantes Métropole vont également réduire l’éclairage public, réduire la publicité lumineuse ou encore déployer des énergies renouvelables. Les 23 mesures prises dans ce plan sobriété sont à retrouver sur le site internet de Nantes Métropole.