Dans l’ouest, les femmes ont leurs petites communautés

Publié : 8 mars 2022 à 9h52 - Modifié : 8 mars 2022 à 13h59 par Emilie PLANTARD

Cécile Van Den Broeke, à droite, créatrice des Petites Communautés et Léa, chargée de communication
Crédit : Emilie Plantard

Sur Facebook, le groupe des Petites Nantaises est né à Nantes en 2016 à l’initiative de Cécile, fraîchement revenue dans sa ville natale. Aujourd’hui, Les Petites Communautés comptent une cinquantaine de groupes, dont 7 dans l’ouest. Ils permettent aux femmes de s’échanger des bons plans en toute confiance.

C’est aujourd’hui la journée internationale des droits des femmes, une journée de sensibilisation et de mobilisation dédiée à l’égalité des droits des femmes. Mais le 8 mars c’est aussi l’occasion de parler de toutes ces initiatives sympas pour les femmes. C’est le cas des Petites Communautés, crées sur Facebook par une nantaise en quête de liens de confiance et d’entraide entre les femmes. Le groupe des Petites Nantaises a 6 ans et compte aujourd’hui près de 12.000 utilisatrices. Cécile Van Den Broek est la créatrice et administratrice des groupes :

"Alors moi au départ, c’était un réseau de copines, je me suis dit sur le groupe je vais mettre mes 3 bonnes amies et mes 10 copines/connaissances et comme ça, si on a des questions sur : Où trouver des robes pour un mariage, selon vous où sont les meilleurs macarons ? En fait, il y en a une qui aura la réponse, les autres ne l’auront peut-être pas mais la réponse leur servira pour plus tard. Et j’avais envie aussi d’aborder entre nous des thématiques un peu plus intimes et donc féminines, et je me suis dit que ça allait être un frein s’il y avait des hommes, je ne voulais pas que ce soit juste un groupe de copains. Je voulais que ce soit un groupe de confiance et un peu de confidences aussi entre femmes, sur des sujets légers mais aussi un peu plus complexes."

Cécile Van Den Broek, créatrice et administratrice des groupes
Crédit : Emilie Plantard

Un besoin de se retrouver et échanger

Les Petites Yonnaises, les Petites Morbihannaises, les Petites Angevines ou encore les Petites Quimperoises… Des groupes ont été créées dans plusieurs villes de l’ouest ces dernières années, ils séduisent de nombreuses femmes qui y échangent des bons plans, des conseils ou qui y posent des questions. Un lieu virtuel qui répond à certain un besoin de s’exprimer en toute confiance. Cécile Van Den Broek est la fondatrice des Petites Communautés :

"Oui alors je pense que surtout depuis quelques années, les gens ont besoin de créer du lien, les femmes ont besoin de se retrouver autour de thématiques communes du quotidien, on court après le temps, on a du mal à s’organiser avec notre boulot, avec nos enfants, la vie est chère, tout va vite… On a besoin de se poser et de trouver des trucs un peu sympa qu’on peut partager entre nous, pour se faciliter les choses. En fait, c’est se faciliter le quotidien. C’est ça en fait, quelle que soit la ville, quelle que soit la taille du groupe, quelles que soient les opinions politiques, religieuses, les catégories socio-professionnelles, le dénominateur commun, c’est d’être des femmes qui ont envie d’être en lien, et de s’apporter des conseils et de l’entraide."

Les Petites Communautés
Cécile Van Den Broek, fondatrice des Petites Communautés
Crédit : Emilie Plantard

Sur les groupes, exclusivement des femmes

Dans ces groupes, les hommes peuvent éventuellement jeter un œil par-dessus l’épaule de leurs femmes ou les amies, mais ils ne peuvent pas participer. Un concept qui peut paraître excluant mais qui facilite les échanges et renforce la confiance. Cécile Van Den Broek est fondatrice des groupes :

"C’est des exclusivement des femmes, de 18 à 78 ans mais majoritairement des 25-45. Et après, il y a des sœurs, des copines, la belle-mère est invitée par sa belle-fille, il y a même des grands-mères qui sont invitées par leurs petites-filles… C’est sympa parce qu’il y a aussi le côté intergénérationnel et le dénominateur commun c’est des femmes qui se font confiance. Je ne suis pas sûre qu’un groupe d’hommes marcherait aussi bien parce que nous on aime bien parler, on communique plus facilement, et on est dans l’échange en fait. On est dans le partage, à la fois les recommandations mais aussi le partage d’expérience, ça marche beaucoup que ce soit perso ou pro et je pense que c’est encore plus dans l’air du temps depuis quelques années mais c’est un truc féminin."

Au total, une cinquantaine de groupes ont été crée en France, le modèle évolue avec des publications de professionnels qui deviennent payantes. L'accès aux groupes reste en revanche gratuit. A Nantes, le groupe organise également 2 ventes de créatrices par an, la prochaine se tiendra les 7 et 8 mai prochains.

Cécile Van Den Broek, créatrice et administratrice des groupes
Crédit : Emilie Plantard

Des sujets parfois plus graves

Les Petites Nantaises, Angevines, Sablaises… sont avant tout des groupes d’entraide, entre femmes. Les posts concernent des demandes de conseils, d’avis, de partage d’expérience concernant des sujets aussi légers que sérieux. Cécile Van Den Broek :

"Il y a des sujets un peu plus lourds, malheureusement, il y a des sujets de violences conjugales, d’addictions… Et je trouve ça important qu’on soit entre femmes parce qu’il y a beaucoup de femmes qui sont concernées, donc qui témoignent soit en MP, de manière anonyme, elles en parlent entre elles à côté parce que c’est compliqué, soit elles témoignent à visage découvert et ça c’est chouette aussi, en disant moi aussi je suis passée par là...Beaucoup de messages de soutiens  qui paraissent anodins comme ça parce qu’en soit, il n’y a pas de réponse, mais le simple fait de se dire qu’on n’est pas seule, qu’il y en a qui nous comprennent, qui nous soutiennent, qui sont passées par là, je trouve ça hyper important parce que il y a des thématiques plus légères mais c’est important de pouvoir échanger aussi sur des choses un peu lourdes de notre quotidien."

Cécile Van Den Broek, créatrice et administratrice des groupes
Crédit : Emilie Plantard

Les groupes dans l'ouest :

44 : Les Petites Nantaises, Les petites Nantaises de l'Erdre, Les Petites Nantaises du Vignoble

49 : Les Petites Angevines

56 : Les Petites Morbihannaises

29 : Les Petites Quimpéroises, Les Petites Brestoises

22 : Les petites Briochines

35 : Les Petites Rennaises

85 : Les Petites Yonnaises, Les Petites Sablaises