Dans l’Ouest, des ateliers gratuits pour apprendre aux femmes à négocier leur salaire
Publié : 8 novembre 2022 à 9h16 - Modifié : 8 novembre 2022 à 9h17 par Tom ROSSI
Depuis ce vendredi 4 novembre à 9h10, les femmes "travaillent gratuitement" en France. Une date et une heure symboliques calculées à partir de statistiques européennes sur l’écart de salaire entre les femmes et les hommes. Audencia propose aujourd'hui des ateliers gratuits en distancier pour les femmes, et distanciels partout dans l'ouest.
Cette année, les femmes gagnent en moyenne 15,8 % de moins que les hommes, en équivalent temps plein. "En France, en 2022, nous avons 253 jours ouvrés : 15,8 % de 253 correspond à 39,974 jours ouvrés", indique la lettre d’information féministe "Les Glorieuses" pour expliquer cette date du 4 novembre, date à laquelle les femmes "travaillent gratuitement" en France.
Des ateliers en distanciel ce 8 novembre
Face à ce constat et pour contribuer à la réduction de cet écart persistant, l’école de commerce et management Audencia Nantes organise, depuis 2017, des ateliers de négotraining destinés aux femmes. L’objectif est de leur apprendre à mieux négocier leur salaire. Ces ateliers sont gratuits et ouvertes à toutes, d'autant plus ce mardi 8 novembre puisque l’atelier est en distanciel, et donc accessible depuis toute la France. Gwenaelle Valenta, co-créatrice de ce dispositif et animatrice de ces formations, interrogée par Tom Rossi.
"Il y a un temps d'abord de prise de conscience: une vie d'écart de salaire représente entre 300 000 et 350 000 €. Ensuite, nous proposons une méthodologie et enfin des petits jeux de rôles, des petites saynètes... L'un des apports les plus significatifs de ces ateliers, c'est l'impact sur la confiance en soi. Avant l'atelier, 7 % déclarent qu'elles ont confiance en elles lors d'un entretien de négociation salariale. A la fin, elles sont 60 % ! Le fait d'être ensemble, de se rendre compte que cet écart de salaires n'est pas une problématique personnelle mais collective, et avoir une présentation de méthode donnent confiance. Ensuite, les femmes se sentent plus armées dans le cadre de ces entretiens de négociation."
Un entretien se prépare, et se réfléchit
En trois heures d’ateliers, les formatrices comme Gwenaelle Valenta, responsable des ressources humaines dans un cabinet d'audit, donnent plusieurs conseils, comme "se préparer et se poser avant l'entretien de négociation salariale. Il faut faire un état des lieux de ce qu'on a fait dans l'année, de ses forces. En fait, il faut savoir mettre en valeur son travail, ses compétences pour avoir plus d'arguments. Rien que ce temps pris en amont fait une énorme différence. Il faut aussi avoir en tête des plans B : on a ce qu'on vise et ce qu'on est prêt à accepter. Cela veut dire réfléchir au salaire, mais aussi aux autres avantages : une formation, une prise en charge de la crèche ou plein d'autres choses."
Les négociations doivent démarrer en début de carrière
Ces ateliers, initialement été conçus pour les cadres car les écarts de salaires sont plus élevés dans cette catégorie socioprofessionnelle, s’ouvrent à d’autres horizons professionnels et peuvent intéresser tout le monde, avance Gwenaelle Valenta. "Nous avons plusieurs projets d'ouverture avec la volonté d'adapter le vocabulaire utilisé dans ces ateliers pour d'autres publics. Il faut aussi qu'on aille vers d'autres femmes. Il y a des ateliers qui se passent dans les locaux de Pôle emploi ou dans les mairies. On travaille aussi sur un atelier dédié aux étudiantes avant qu'elles n'entrent sur le marché du travail. Le constat, c'est que les femmes négocient encore moins que les hommes dans les premières années de carrière."
Le prochain "négotraining" est fixée à ce mardi à 17h30, en distanciel. Pour participer, il faut s’inscrire gratuitement en ligne sur www.negotraining.org Les ateliers suivants sont prévus en présentiel : jeudi 10 novembre à Brest, samedi 19 novembre à Mayenne, avant de futures dates à Nantes, Angers, Cholet ou encore Rennes dans l'ouest.