Combrit. L'installation facile de kit solaires, pour une énergie de proximité

Installer soi-même un ou deux panneaux photovoltaïques sur sa terrasse, les brancher sur une prise de courant, et produire sa propre électricité, pour faire baisser la facture : c'est la promesse des kits solaires d'auto-consommation, de plus en plus nombreux. Mais est-ce aussi simple, et dans quelles conditions peut-on réellement s'y retrouver ? Jean-Luc Guichaoua est le président des Centrales villagoises de l'Ouest-Cornouaille, qui œuvre au développement de l'énergie solaire de proximité. Il a lui-même installé un kit Solarcoop sur sa maison de Combrit, près de Quimper, il y a tout juste un an. Jean-Luc a installé deux panneaux sur la façade sud de son pavillon.

Une installation simple, à réaliser soi-même

L'énergie produite est directement injectée sur le réseau électrique de la maison, il n'y a pas de batteries de stockage. Une installation qu'il juge simple à réaliser soi même, sans difficulté. Une fois les panneaux fixés, on branche le câble sur une prise de courant, et c'est parti... Mais il y a tout de même des écueils, des erreurs à éviter. D'abord, il ne faut pas s'attendre à couvrir le plus gros de ses dépenses d'électricité avec un tel kit, ce n'est tout simplement pas fait pour ça : "L'objectif de cette installation n'est pas de produire tout ce que vous consommez, c'est de s'attaquer à ce que l'on appelle le talon de consommation, c'est à dire ceux qui, hors gros consommateur de puissance comme les radiateurs, ce qui tourne quasiment tout le temps - une VMC, le frigo, la TV, etc ... J'ai fait un petit calcul assez simple puisque cela fait un an que je produis, aujourd'hui, j'économise de l'ordre de 120 €, à peu près 120 à 130 € par an. Au bout de neuf ans, j'aurai amorti l'équipement de l'ordre de 100 €. Les panneaux solaires aujourd'hui sont faits pour durer 30 ans, voire plus. L'onduleur qui est à l'arrière du système, est lui garanti 25 ans..."

"Quand vous avez des ombres sur un panneau, vous pouvez vous retrouver avec une production quasiment nulle..."

Certaines déceptions peuvent venir d'un mauvais positionnement du ou des panneaux : une grande vigilance est de mise au moment de l'installation : "(...) vous allez découvrir à un moment que vous avez un arbre qui fait de l'ombre en mars ou en avril... De l'ombre sur l'endroit où vous aviez pensé mettre les panneaux. Il ne faut pas le poser de façon définitive et puis il faut surveiller la course du soleil. Une fois que vous êtes sûr, vous le fixez à l'endroit où vous voulez le fixer.. Souvent, on ne fait pas attention aux ombres ! Or, quand vous avez des ombres sur un panneau, vous pouvez très bien vous retrouver avec une production quasiment nulle, simplement parce que vous avez une zone du panneau cachée."

"Si vous n'avez pas de consommateurs dans la maison, l'été, le courant est donné à la collectivité..."

On pourrait par exemple être tenté de barder sa terrasse ou sa façade de panneaux solaires en autoconsommation, mais multiplier les panneaux , c'est prendre le risque de ne jamais s'y retrouver financièrement : "C'est une erreur, il faut prendre juste ce qui vous convient. Logiquement, un panneau ou deux panneaux peut-être si vous avez une très grande maison et beaucoup de consommation. En été, vous n'allez pas utiliser de chauffage, vous n'avez pas de gros consommateur et vos panneaux vont produire de l'électricité, mais vous n'avez pas de consommation dans la maison ou pratiquement pas. Si vous n'avez pas de consommateurs dans la maison, le courant part et il est donné à la collectivité. On pourrait bien sûr décider que vous faites cadeau à la collectivité du courant mais autant l'utiliser et le dimensionner de façon à ce que la partie que vous allez auto-consommer sera plutôt de l'ordre de 70 %, et cela reste intéressant."

Un intérêt personnel et collectif

Pour Jean-Luc Gichaoua, ce n'est pas parce que ces panneaux en kit produisent peu qu'ils ne sont pas utiles. Quand les panneaux sont produits en Europe, et qu'ils sont commandés en achat groupé, leur bilan écologique global reste favorable. Pour Jean-Luc, équiper les particuliers peut avoir un impact sur la transition énergétique :

"En tant que particulier, j'ai un certain intérêt, qui est de faire une petite économie sur mon installation, mais il faut penser aussi aux territoires. Ici, nous sommes un territoire qui est extrêmement déficitaire en énergies renouvelables. On a installé 106 panneaux pour 50 familles, c'est réellement quelque chose de rapidement efficace sur un territoire. Je pense qu'il y a un potentiel énorme, mais il faut juste réfléchir un peu ... La plupart du temps, voire très souvent, on va trouver un endroit pour poser des panneaux. En Allemagne, vous avez beaucoup d'endroits où ils implantent des panneaux plus petits mais ils mettent les panneaux sur les balcons des immeubles ... accrochés au garde-fou des immeubles."

Les kits comprenant 1 ou 2 panneaux, pour une puissance entre 300 et 1000 watts, sont généralement vendus entre 700 et 1200 euros.