Colis : le rush dans les points relais de l'ouest

C'est l'affluence de colis dans les points relais de Bretagne. Les commerçants, qu'ils soient opticiens, buralistes, épiciers, doivent jongler entre leur activité principale et la gestion des colis, particulièrement chronophage en cette période de l'année. Isabelle Evain est fleuriste à Josselin, dans le Morbihan, et relais-colis depuis 7 ans. En ce moment, c'est la valse des colis dans son arrière-boutique : "c'est 25 ou 30 par jour en ce moment, parfois c'est un peu enquiquinant quand même. Les coups de fil, les gens nous appellent : est-ce que mon colis est arrivé ? Quelquefois il y en a qui appellent 2 à 3 fois par jour. Il faut être diplomate, et en général ça se passe bien. Ce qui nous embête un peu, c'est surtout les gros colis, on aime bien qu' ils partent très vite, parce qu'ils nous prennent beaucoup de place."

La "rémunération" est symbolique

La gestion des colis peut devenir une vraie contrainte, pour les commerçants qui ont choisi d'être point relais. Pourtant Isabelle n'envisage pas d'arrêter, à ses yeux des avantages existent, même s'ils ne sont pas à trouver du côté de la compensation financière, plutôt symbolique (quelques centimes d'euro par colis) : "Il ne faut pas compter sur le revenu de Relais colis pour vivre. C'est vraiment très peu par rapport au temps que cela nous prend. On rend service aux cleints, tout simplement. Si j'ai fait relais colis, c'est parce qu'il faut faire revenir du monde au centre-ville, ça me permet aussi de me faire connaître. J'ai quand même des clients qui repartent avec des fleurs aussi : hier j'ai une cliente qui est passée prendre un colis, elle a craqué sur une plante, c'est bien."

Plus de 200 colis en stock

A Ploërmel, Bernard Delaunay tient une boutique de location de matériel audiovisuel, mais en cette période de l'année, les paquets de toutes tailles y prennent plus de place que les enceintes et les projecteurs. Il faut dire que Bernard est un témoin privilégié de la montée en puissance du e-commerce : son point Mondial Relay est l'un des plus anciens de France. Bernard a commencé alors que sa boutique était encore un vidéo club. Les colis ont maintenant remplacé les cassettes et les DVD : "Tout ça c'est la réserve, je suis obligé de classer par ordre alphabétique. Là en stock en ce moment, je dois avoir un peu plus de 200 colis, ça tourne tout le temps. Quand les 3 suisses étaient venus me proposer, j'avais dit oui, pourquoi pas, et le premier mois j'avais fait une cinquantaine de colis. Ce que je faisais par mois il y a 25 ou 26 ans, je le fais en moins d'une journée... Il y a quelques années j'aurais cru que cela allait s'arrêter, on avait atteint un certain niveau, eh bien non. Je ne sais pas jusque où ça ira, tellement ça évolue toujours."

"Plus le colis est gros, mieux on est rémunéré"

Cette activité peut augmenter la fréquentation d'un commerce, l'aider à se faire connaître, mais le revenu complémentaire des colis peut-il être autre chose que symbolique ? A certaines conditions seulement, souligne Bernard : "Tout dépend de votre capacité de rangement. Ceux qui ont 200 colis par mois, ce n'est pas valable. Pour un bon complément, je pense qu'il faut un minimum de 3 à 4000 colis par mois, parce que c'est par centimes qu'on est payé sur chaque colis. Après, plus le colis est gros, mieux on est rémunéré, mais il faut quand même en faire un paquet pour que ce soit correct."