Cinéma. Un nouveau métier sur les tournages, le "Coordinateur d'intimité" arrive en France !
Publié : 8 mars 2024 à 8h30 - Modifié : 9 mars 2024 à 9h18 par Valentin Monnier
Les Oscars auront lieu ce dimanche 10 mars, à Los Angeles aux Etats-Unis, l'occasion de parler des difficultés des professionnels des festivals en France, avec le collectif "Sous les écrans la dèche !", et en ce 8 mars du métier de Coordinateur ou de coordinatrice d’intimité, qui arrive sur les tournages. Une réponse partielle au mouvement MeToo.
C'est la cérémonie du cinéma : les Oscars ont lieu ce dimanche (10 mars) aux Etats-Unis. La France sera bien représentée, le film de Justine Triet "Anatomie d'une chute" est nommé dans cinq catégories, dont meilleur film. Le film a déjà décroché la dernière Palme d'or à Cannes et plus récemment le César du meilleur film à Paris.
Un nouveau métier : le Coordinateur d'intimité
Mais au delà de l'art en lui-même, le milieu est marqué actuellement par une série de plaintes et de mises en cause pour agression et violence sexuelle. Aux Etats-Unis, depuis le mouvement #Metoo en 2017, un nouveau métier a fait son apparition, celui de Coordinateur ou de Coordinatrice d’intimité, et il arrive sur les tournages français. Les explication de Mathilde, membre du Collectif "Sous les écrans, la dèche". "En France cela arrive depuis tout juste un an. J'ai l'impression qu'on en est toujours un peu à la traîne. Les coordinateurs d'intimité sont présents sur les tournages et sur des scènes un peu sensibles, dénudées, ou de sexe, ils discutent avec les comédiennes et comédiens pour voir comment ils se sentent et pour faire en sorte que tout se passe au mieux, que cela soit fluide au niveau de la scène et que personne ne subisse aucune violence ou harcèlement, etc." On estime qu'il y aurait seulement quatre coordinatrices d’intimité en France contre 80 aux Etats-Unis.
L’indemnisation de France Travail entre deux festivals est dérisoire
Loin des paillettes d'Hollywood ou de Cannes, les professionnels des festivals de cinéma en France, réunis sous le Collectif "Sous les écrans, la dèche", dénoncent la réforme de l’assurance chômage. Les projectionnistes et autres programmateurs demandent à repasser sous le régime plus avantageux d’intermittent du spectacle. Pour Mathilde, membre du collectif, l’indemnisation de France Travail prévue entre deux festivals est dérisoire. "En ce qui me concerne, entre chaque festival, je pouvais aller jusqu'à 1 000 voire 1 200 € par mois et aujourd'hui cela peut baisser à 800 € voiremoins. A priori, si de nouvelles réformes se mettent en place, j'ai des collègues qui toucheront 600 € d'indemnité sur un mois, et je ne vois pas comment on peut vivre et encore moins à Paris aujourd'hui avec 600 €."
Qui des festivals de cinéma à terme ?
Selon Mathilde, ce sont les festivals de cinéma qui pourraient, à terme, disparaitre."On se pose la question de continuer à travailler en festival de cinéma. C'est une totale remise en question de notre métier. Qu'est ce qu'on est en fait ? Tout le temps qu'on a donné, l'expérience qu'on a acquise sur le terrain... J'ai l'impression de n'être pas grand chose, il y a des festivals qui font le choix de travailler avec des bénévoles. On ne peut pas du tout demander la même chose au bénévole que l'on peut demander à un salarié."
Le collectif a reçu l’écoute de plusieurs festivals de cinéma, qui les autorisent à prendre la parole régulièrement, comme lors du festival travelling à Rennes le 25 février dernier et du festival Premiers Plans à Angers en janvier dernier.