Canicule : Pluie de températures records en Bretagne !

Publié : 19 juillet 2022 à 9h28 - Modifié : 19 juillet 2022 à 9h39 par Emilie PLANTARD

Record de températures à Ouessant
Crédit : Nautimages

Cette journée de lundi 18 juillet 2022 restera dans les annales météorologiques. Si ce n’est pas le premier épisode de canicule que la Bretagne traverse, c’est tout de même la plus intense en terme de températures pour cette région, avec de nombreux records enregistrés.

C’était la fournaise hier dans l’Ouest : la journée la plus chaude de l’histoire en Bretagne et Pays-de-la-Loire. La canicule a fait battre des records de températures avec 42,2 degrés pour les maxis à Chantonnay en Vendée, le précédent record datait du 27 juin 2019 avec 41,3 degrés. En Bretagne, on a enregistré 41,6 degrés à Bléruais en Ille-et-Vilaine ce qui effacent les records atteints lors des canicules de 2003, 2019 et juin dernier. On a battu des records aussi à Nantes avec 42 degrés, 41,2 degrés à Cholet, 41,1 degrés à La Roche-sur-Yon, 40,5 à Rennes, 40,2 à Vannes, 40,3 à Lameur. 39,4 degrés à Brest soit 4 degrés de plus que le précédent record et même 29,5 degrés sous abris à Ouessant réputée pour sa fraicheur.

 Un contexte d’intensité exceptionnelle selon Steven Tual, météorologue pour Météo Bretagne, joint mardi par téléphone. "On attend entre 38 et 41°, localement jusqu’à 42° en Bretagne, donc le record de Bretagne lui-même va être dépassé puisqu’il est de 41°, c’était lors de la canicule de 2003 dans la commune de Guer. Et là on devrait atteindre 40° jusqu’aux portes de Brest. Des températures très largement au-dessus des normales de saison. On peut même s’étaler jusqu’en Pays-de-la-Loire où des records seront également battus en Loire-Atlantique, en Vendée et peut-être même en Mayenne."

La Bretagne pas épargnée par les fortes chaleurs

Avec ces températures caniculaires enregistrées un peu partout dans la région, la Bretagne perd un peu sa réputation de réserve de fraîcheur. Ce n’est d’ailleurs pas le premier épisode de chaleur, beaucoup se souviennent de 1976, de 2003, de 2006 et même de 2019... Mais celui-çi est particulièrement intense et prouve bien que personne n’est épargné. "En fait on a pris conscience depuis quelques épisodes maintenant que la Bretagne n’était plus à l’écart de ces fortes chaleurs, reconnaît Steven Tual. On remarque qu’ils sont de plus en plus précoces, ils s’étendent même jusqu’au Finistère et sont de plus en plus durables. On voit que ça dure et que ça pourrait durer jusqu’en septembre ou octobre donc la Bretagne n’est plus à l’écart et a un climat de plus en plus aquitain finalement.

Vers une baisse des températures, toujours chaudes

La région traverse actuellement un épisode caniculaire inédit en terme d’intensité, tous les départements de Bretagne et Pays-de-la Loire (sauf la Mayenne) sont descendus en vigilence orange et un peu partout, des records de température ont été battus, y compris la nuit de lundi à mardi. La situation tend toutefois à s’améliorer dès ce mardi puisque les températures, encore élevées ce matin, ne grimperont pas beaucoup plus cet après-midi. "Les températures vont s’abaisser, après des températures torrides, on n’a jamais dormi avec des températures aussi élevées, on relève parfois encore à 2H du matin des températures proches des 30°, ce qui n’est jamais arrivé en Bretagne. Là on reste sur des températures élevées mais elles vont être lissées au fil de la journée. Elles vont s’abaisser vers 17H et on va enfin pouvoir respirer en soirée."

Une sècheresse qui s’aggrave

L’anticyclone est bloqué sur le Royaume-Uni depuis déjà plusieurs jours et rien ne peut, pour l’instant, le déloger... Si les températures n’atteindront pas les niveaux records de lundi, elles restent élevées pour la saison et surtout il ne pleut pas, 0 mm enregistrées en Bretagne et Pays-de-la-Loire depuis le 1er juillet, quasi rien depuis 1 mois... Et les éventuels orages annoncés à partir de ce mardi ne renverseront pas la situation. "Non, pas de pluies significatives, déplore Steven Tual, on reste dans une situation où on est sous tension avec un temps sec. La bonne nouvelle au niveau des incendies c’est que l’hydrométrie dans l’air sera beaucoup plus élevée, donc le risque de départ de feu sera plus limité, malheureusement pas de pluie pour le secteur agricole et pour la végétation et les sols qui en attendent.

 Le déficit hydrométrique est actuellement de 20 à 25% en Bretagne, les différentes préfectures ont mis en place des arrêtés de premières restrictions sur l’usage de l’eau potable, dans le Morbihan et le Finistère notamment. Les restrictions sont plus important en Ille-et-Vilaine qui est passée en niveau d’alerte. En Pays-de-la-Loire, de nombreux secteurs de Loire-Atlantique et de Vendée sont passés en situation de crise, soit le niveau le plus important en terme de restriction d’eau.  

Steven Tual, météorologue pour Météo Bretagne
Crédit : Emilie Plantard