Brest. Ça vous dirait d’aller travailler en Antarctique ?

A la recherche de colocs pas comme les autres ! Tout le monde ne peut pas se vanter d'être en colocation avec des manchots et pourtant, c'est presque ce que vous propose l’Institut polaire français Paul-Émile Victor (IPEV). Ce dernier organise un job dating ce jeudi 19 octobre à Brest. Et bonne nouvelle, que vous soyez scientifique ou non, vous avez une chance de décrocher un contrat !

L'IPEV propose pas moins de 80 postes à pourvoir, répartis équitablement entre 40 volontaires et 40 contractuels. Ils travailleront dans des bases situées au Pôle Sud pour des durées de 2 à 14 mois pour la campagne 2024-2025. Ces opportunités de recrutement s'étendent bien au-delà de la science pure, puisqu'elles englobent des postes liés à la vie dans la station et à sa maintenance, ce qui signifie que des compétences techniques diverses sont recherchées.

Des métiers divers recherchés

Anne Savary, en charge des ressources humaines à l'IPEV, détaille les postes disponibles. "Ce sont des postes soit à vocation scientifique, soit à vocation technique et donc on recrute des personnes qui vont aider les programmes scientifiques et s'occuper par exemple des animaux dans les îles subantarctiques. On a beaucoup de postes techniques, pour armer les stations en Antarctique, on a besoin de responsables techniques, de chefs de centrales électriques, des mécaniciens, mais aussi de plombiers à Concordia et à Dumont d'Urville, d'électro techniciens... et pendant les campagnes d'été, on retrouvera des conducteurs d'engins, un agent d'entretien, des techniciens polyvalents chaudronniers, des maçons, des couvreurs, des menuisiers..."

"Cela peut faire rêver mais il faut être prêt"

La vie en Antarctique est une aventure en soi : vous ferez face à des conditions météorologiques extrêmes dans un environnement qui peut parfois atteindre les - 80 degrés, à l'isolement mais aussi à la beauté sauvage de la nature antarctique. Ces contrats se déroulent dans les stations Dumont d’Urville et Concordia, ainsi qu'à Martin-de-Viviès sur l’île d’Amsterdam, Alfred-Faure dans l’archipel de Crozet et Port-aux-français dans l’archipel des Kerguelen.

Ces missions peuvent être exigeantes d’un point de vue psychologique. "Cela peut faire rêver mais il faut être prêt. Tous les candidats (...) vont devoir faire une visite médicale. Elle comprend des tests médicaux mais aussi tout un aspect psychologique. Tous les candidats qui partent en hivernage seront reçus en entretien par un psychologue parce qu'au-delà de l'envie et de la motivation, il faut que le candidat soit dans un bon état d'esprit, qu'il soit disponible et qu'il soit dans un bon moment de sa vie pour hiverner. Les conditions sont rudes en Antarctique : l'hiver commence fin février et durera dix mois, dans un isolement le plus complet dans une équipe de treize personnes."

Emilie Perrot - Institut Polaire Francais

Didier Le Ray plombier, est parti en mission à Dumont d’Urville. "Il faut être prêt techniquement parce qu'il n'y a pas trop de place à l'improvisation. Il faut être stable au niveau technique et avoir une bonne connaissance de son métier qu'on va retrouver sur place, plombier ou électricien, etc. Après... c'est une expérience humaine dans un lieu extraordinaire où il y a un paysage vraiment fantastique et avec des relations humaines qui sont tout autant fantastiques. Pour ma part à Dumont D'Urville, on a atteint les 30 degrés ce qui est déjà pas mal ! La particularité : les installations sur place sont protégées pour le froid, on a un fuel spécial aussi... En général, c'est assez conforme à ce qu'on retrouve sur la métropole."

Alors, prêt à plonger dans l'inconnu ?

Si vous êtes intéressé, le rendez-vous est donné ce jeudi 19 octobre aux Ateliers des Capucins à Brest. Les premiers départs pour l’Antarctique, eux, sont programmés fin octobre 2024. L'évènement inaugurera l’exposition gratuite "Regards antarctiques" programmée jusqu’au 14 janvier 2024, une autre manière de découvrir le Continent blanc pour les âmes frileuses, ou pour ceux qui ont été déçus du processus de recrutement.