Brest. Un scénario catastrophe, à l’approche des Fêtes maritimes

Publié : 22 mars 2024 à 8h32 - Modifié : 22 mars 2024 à 8h52 Dolorès CHARLES

Fromveur et SNSM
Fromveur et SNSM
Crédit : Yann Launay

Un entraînement grandeur nature s'est tenu hier (jeudi 20 mars), en rade de Brest, à l’approche des Fêtes maritimes, pour tester la coordination des différents moyens de secours en mer. Reportage.

Un navire à passagers touché par un incendie, dans la rade de Brest : il y a plusieurs blessés, le navire de la compagnie Penn Ar Bed a dû être évacué en mer. Un scénario fictif pour un entraînement grandeur nature, qui s'est déroulé hier (jeudi 21 mars), à l’approche des Fêtes maritimes de Brest, et plus largement pour tester la coordination des différents moyens de secours. Les passagers étaient joués par des élèves du lycée maritime du Guilvinec, et la simulation se voulait la plus complète et la plus réaliste possible,

Tester la bonne organisation des secours

Un exercice réalisé sous l’œil attentif de Damien Decré, capitaine de la Penn Ar Bed, au micro de Yann Launay. "Les élèves du Guilvinec essayent de créer des mouvements de panique. Ils ont aussi été sollicités pour twitter et poster des informations erronées sur les réseaux sociaux, et qui vont être à filtrer, et à détecter par la cellule de crise, parce que cela peut compromettre la bonne organisation des secours. Les passagers peuvent percevoir des informations fausses et qui peuvent leur faire prendre des initiatives inadaptées. Le but du jeu, est de tester nos procédures appelées à évoluer."

Damien Decré, capitaine de la Penn Ar Bed
Crédit : Yann Launay

"Ce qui est important, c'est la coordination entre les médecins à bord du bateau"

Les différents services de secours se connaissent, travaillent ensemble, et les différentes phases de l'exercice se sont déroulées sans difficulté. Mais rien de tel qu' une simulation réaliste pour identifier les réglages à apporter, comme au moment de l'évacuation d'un des blessés fictifs, quand un flottement a été constaté par le Dr Olivier Grimault, responsable unité maritime au CHU de Brest, et une infirmière de la SNSM :

"On a quelqu'un, qui est prêt à être évacué sur la vedette de la SNSM, mais personne ne donne l'ordre... On va tâcher de régler le souci, et ce que tu peux faire c'est passer par le CROSS (...) Ce qui est important pour nous, c'est la coordination entre les médecins à bord du bateau, le CROSS Corsen, la Préfecture maritime et les moyens sanitaires au niveau du CHU. Le médecin va devoir faire un tri, identifier les patients critiques, dire lequel il enlève en premier, lequel il va garder et où ces patients vont aller."

Exercice en rade de Brest
Exercice en rade de Brest
Crédit : Yann Launay
Exercice en rade de Brest
Exercice en rade de Brest
Crédit : Yann Launay
Dr Grimault et une infirmière de la SNSM
Crédit : Yann Launay

Des services de secours en mer nombreux

Pour cet exercice de sauvetage organisé une fois dans l’année sur les côtes françaises, le Fromveur II, un navire de la compagnie Penn Ar Bed avait été réquisitionné. Les opérations ont duré une bonne partie de la journée, avec évacuations par hélicoptère, transfert des passagers dans un radeau de survie gonflable… Un exercice grandeur nature pour tester la coordination des secours, et ceux qui agissent en mer sont nombreux.

Ne serait-il pas plus simple de les regrouper au sein d’un corps de Gardes-côtes ? Pour le préfet maritime de l’Atlantique, le vice-amiral d’escadre Jean-François Quérat, "contrairement à un corps de garde côtes, à l'image de ce qui existe aux États-Unis, vù vous avez une administration qui ne fait que ça, notre modèle d'organisation est basé sur l'autorité du préfet maritime pour faire de la coordination des différentes administrations qui agissent en mer. En France, on n'a pas besoin d'un corps de garde côtes puisqu'on a une organisation qui fonctionne bien, et puis cela coûterait beaucoup plus cher... Nous avons des moyens duos, ce sont les mêmes moyens qui vont faire des missions militaires ou qui vont sauver des bateaux ou faire de la lutte anti-pollution."

Le Préfet maritime de l’Atlantique, Jean-François Quérat
Crédit : Yann Launay

L'articulation mer - terre est scrutée avec une attention particulière

Melaine Loarer, Chef du pôle littoral des Affaires maritimes : "Le but d'une opération de sauvetage est de mettre en sécurité les personnes à terre où elles seront prises en charge, avec un passage de relais vers les autorités terrestres et les services de secours à terre. Il y a aussi le Centre opérationnel départemental d'incendie et de secours (pompiers) et il est toujours intéressant de jouer cette interface mer - terre, et c'est aussi pour ça qu'on tourne dans des départements différents de la façade maritime."

Melaine Loarer, Chef du pôle littoral des Affaires maritimes
Crédit : Yann Launay

 Les Fêtes maritimes de Brest, ce sera du 12 au 17 juillet 2024.