Brest, Arkéa Ultim Challenge. Le skipper Charles Caudrelier dans sa dernière semaine de mer

Publié : 20 février 2024 à 10h49 par Dolorès CHARLES

Charles Caudrelier
Charles Caudrelier
Crédit : Arkea Ultim Challenge

De la voile, avec l’arrivée imminente de la première Arkea Ultim Challenge, qui tiendra bientôt son vainqueur ! Le point sur cette course en solitaire autour du monde, avec Tom Briot.

Partie de Brest le 7 janvier dernier, la course Arkéa Ultim Challenge va bientôt connaître son épilogue, avec l'arrivée du premier skipper, Charles Caudrelier en fin de semaine. En effet le skipper breton se rapproche du but et selon les estimations il pourrait couper la ligne d'arrivée ce vendredi 23 février au plus tôt (lundi 26 février au plus tard), au large de Brest, mais avant de pouvoir savourer une victoire, il lui reste à passer le Golfe de Gascogne, une zone particulièrement dangereuse et redoutée des skippers. Le bateau Maxi Edmond de Rothschild devra affronter deux dépressions... Fatigué de son tour du monde, il s'est confié sur son état d'esprit, hier en visio conférence : "On est impatients évidemment mais on sait aussi que ce n'est pas fini, et il y a du lourd qui nous attend. J'ai envie d'une belle arrivée avec des conditions sympas et pouvoir partager ça avec mon équpe".

Le point sur la course
Crédit : Tom Briot

Derrière lui, Thomas Coville suivi d'Armel Le Cléac'h, Anthony Marchand et Éric Péron

À 2300 et 2800 milles, Thomas Coville et Armel Le Cléac’h progressent en direction de l’hémisphère nord. L’équateur est encore à 800 milles des étraves de Sodebo Ultim 3. Dans les mers du sud, Anthony Marchand (Actual Ultim 3) et Éric Péron (ADAGIO), font route vers le cap Horn, que le premier devrait contourner dans la nuit de mardi à mercredi. Pour rappel, il s'agit de la première édition de cette course, qui a un parcours identique à celui du Vendée Globe. Le vainqueur recevra, en plus du trophée de la compétition, une récompense de 200 000 €.

Charles Caudrelier (Edmond de Rothschild) : « Je ne vais pas sacrifier le travail de l’équipe par impatience »

"Je suis motivé. On sent que ça se finit, mais on sait que ce n’est pas fini, avec le dossier qui nous attend. Une météo musclée, avec beaucoup de mer, et ce n’est pas ce dont je rêvais. Il y a des courses qui se sont mal terminées dans le golfe de Gascogne, qui est une zone de navigation des plus difficiles avec une mer croisée, le plateau intercontinental, des vents très irréguliers – il n’y a pas pire que le vent de nord-ouest. J’y suis bientôt (à l’arrivée), mais je n’y suis pas. La décision (sur ses choix de navigation) n’est pas prise. Cela me paraît très limite d’y aller en direct, mais les modèles sont si peu calés ! Il y a une première dépression, que je n’envisage pas de prendre, et une autre derrière qui complique l’affaire. Ce sont des conditions qu’on peut passer, mais il suffit d’une vague pour tout casser. S’il fallait y aller, j’irais sans doute, mais je ne suis pas pressé d’arriver : j’ai envie d’une belle arrivée, à partager avec mon équipe.

On parle de 8m, 8,50m de mer avec un vent annoncé à 35-40 nœuds, ce qui veut plutôt dire 45 à 50 nœuds et 70 dans les grains. Au quatrième jour de course, dans la première dépression, j’ai cassé mon bras avant. D’abord, je n’ai rien vu, puis j’ai découvert un bout de carbone dans le cockpit. J’ai mis des sangles partout. Vous voyez ce que la mer peut faire sur un bateau comme le nôtre quand ça tape : il y avait 4 mètres de mer et 40 nœuds de vent, pendant une heure. Je n’ai pas très envie d’aller passer douze heures dans 8 mètres de mer... Sur ce tour du monde, on a démontré tout le travail de l’équipe. Je ne vais pas sacrifier cela par impatience ."