Breakdance : l'Equipe de France fait un break cette semaine à Saint-Brieuc, en vue des JO

Publié : 17 avril 2024 à 9h08 - Modifié : 17 avril 2024 à 9h11 par Dolorès CHARLES

Killian
Killian
Crédit : Yann Launay

Saint-Brieuc fête le breakdance, discipline qui entre pour la première fois aux Jeux olympiques qui auront lieu en France, et été. La ville des Côtes-d'Armor accueille cette semaine l'équipe de France, et des initiations et démonstrations sont prévues. Tout droit venu des Etats-Unis, le Breaking est un genre de danse acrobatique qui a émergé dans les années 70. Reportage.

A J-100 des Jeux Olympiques, c'est à Saint-Brieuc, dans les Côtes-d'Armor, que l'équipe de France de Breakdance vient de poser ses valises, jusqu'à la fin de la semaine. Au programme, de l'entraînement, mais surtout du partage : pas question  pour les breakeurs de rester sous cloche. Au contraire, ils vont multiplier jusqu'à dimanche les démonstrations et les initiations, avec des écoliers, des personnes âgées, des détenus...

"Franchement, ils sont grave drôles, vraiment good vibes !"

Parmi les breakeurs tricolores présents : Mathéo Dubar, alias "Kid Mario", 19 ans, ravi de transmettre sa passion à des collégiens. "Regardez bien, c'est le pied droit qui passe devant le gauche ! J'étais en compétition ce week-end qui était basée sur les mouvements spectaculaires et j'ai eu la chance de la remporter, donc je suis en totale confiance. Je suis content d'être ici. Au final, pas besoin de s'isoler dans une bulle ou quoi que ce soit. Venir kiffer avec les enfants et leur apprendre notre discipline...  J'ai trouvé vraiment qu'il était fort et on a appris beaucoup de choses. Je ne pensais pas que ça allait être aussi amusant. Franchement, ils sont grave drôles, vraiment good vibes. Et franchement, ça m'a donné envie de m'inscrire au breakdance."

Mathéo Dubar, alias "Kid Mario", et les collégiens
Crédit : Yann Launay

Killian pense aux JO de Paris mais aussi à Rio !

Hier mardi, dans un gymnase, ces jeunes sportifs ont rencontré des jeunes : l'occasion pour Killian Tréport, alias "Bboy Killian" d'enseigner quelques bases et d'expliquer sur quels critères sont départagés les breakeurs, en compétition "(...) Lors des compétitions, on juge pour définir le gagnant sur sa créativité, sur la musicalité, car on danse sur une musique qu'on ne connait pas à l'avance. Toute la difficulté est d'improviser sur la musique, les passages qu'on a fait au préalable, sa façon de prendre l'espace, son caractère, son attitude, etc. On fait un spectacle pour le public aussi et après il y a l'aspect technique. On a essayé de garder le maximum les cultures et les valeurs de la danse, du breakdance, mais c'est sûr que cela codifie un peu le tout... pour que le public puisse mieux comprendre et qu'il n'y ait pas d'injustice dans les votes."

Killian pense aux JO de Paris mais aussi à Rio, il vient de se qualifier pour la finale mondiale du prestigieux Red Bull BC One, au Brésil, en décembre. Killian, Matheo, Luka ne savent pas encore s'ils participeront aux Jeux : les sélections ne sont pas terminées. Leurs performances dans les semaines à venir et leur état de forme en décideront, d'ici début juillet. En attendant, ils s'entraînent... "tous les jours, deux fois par jour. Il faut avoir les bonnes personnes autour de soi pour ne pas être que dans la gagne et oublier pourquoi on fait ça ! C'est une passion... Quand on danse on véhicule les choses. Une victoire apporte toujours du plaisir et on va dire que le plaisir se prend(ra) quand on aura gagné la compétition."

Killian et les collégiens de Saint-Brieuc
Killian et les collégiens de Saint-Brieuc
Crédit : Yann Launay
Killian Tréport
Crédit : Yann Launay

Saint-Brieuc et les cultures urbaines

La présence de l'équipe de France de breaking à Saint-Brieuc n'est pas un hasard : depuis plusieurs décennies, la ville bretonne fait une place toute particulière aux cultures urbaines. Avec notamment l'association UnVsti qui organise des battles parmi les plus gros d'Europe. Pour son fondateur, Mohammed Ibnyassin, voir le breakdance aux JO est finalement logique et positif. "Après les JO, il y aura un héritage et on souhaite capitaliser sur cet héritage pour développer davantage la pratique sportive de la danse Hip-Hop avec les jeunes, parce que ce sera médiatisé et qu'ils auront des exemples, des modèles ... On se prépare pour ouvrir davantage d'écoles de danse autour du Breaking. Cest une belle opportunité, d'autant que les jeunes grandissent avec cette culture hip hop, avec du graph, de la musique, de la danse... J'estime que le peuple a créé une discipline qui arrive sur le mont de l'Olympe. C'est quelque chose de positif qu'on doit valoriser !"

Mohammed Ibnyassin
Crédit : Yann Launay

Plusieurs événements sont ouverts au grand public, d'ici dimanche, avec d'abord le battle Just Fun, ce mercredi après-midi, à Bonjour Minuit, de 14h à 16h. 

Il sera aussi possible de rencontrer l'équipe de France vendredi, de 17h30 à 18h30, Place de la Grille. 

Samedi matin, c'est à la Cabane que des démonstrations et initiations sont prévues, et la semaine se terminera avec un battle, dimanche après-midi,  à la Halle Maryvonne Dupureur. Les épreuves de breakdance des Jeux Olympiques sont programmées les 9 et 10 août, à la Concorde.