Agriculteurs. De Nantes à Laval, "Bon D'ici" vend des produits locaux "au prix juste" !

Publié : 31 janvier 2024 à 13h49 - Modifié : 1er février 2024 à 8h21 par Tom ROSSI

Deux employées du magasin Bon D'ici à Rezé (44), le mardi 30 janvier.
Crédit : Tom Rossi

En pleine mobilisation des agriculteurs, mécontents notamment de l'attitude de la grande distribution, certaines enseignes comme "Bon D'ici" en Loire-Atlantique et Mayenne affirme joindre les actes à la parole, en rémunérant correctement les producteurs locaux.

Alors que les agriculteurs sont remontés contre la grande distribution, certains commerces les soutiennent pour une juste rémunération de leurs produits. C'est le cas notamment de Bon D'ici à Rezé et Orvault dans l’agglomération de Nantes et à Saint-Berthevin en Mayenne. Fruits, légumes, fromages, viandes, alcools: l'enseigne ne vend que des produits régionaux achetés directement à une centaine d’agriculteurs des Pays de la loire qui n'ont, a priori, pas trop de raison de se plaindre.

Pas d'intermédiaire, et une "juste" rémunération 

"A ma connaissance, peu de nos agriculteurs sont mobilisés sur les barrages, confie Loïc Le Moaligou, le fondateur de Bon D'ici il y a trois ans. Ils sont emballés par notre démarche parce qu'ils aiment la manière dont on les met en valeur et la façon dont ils sont justement rémunérés. Il n'y a pas d'intermédiaire autre que nous."

Le concept plait aussi aux clients selon ce commerçant originaire de Carnac, dans le Morbihan. "Ce n'est pas facile pour eux d'accéder à ce type de produits locaux. Il y a les marchés, mais c'est seulement une à deux fois par semaine, les AMAP, un super système mais qui n'est pas toujours très pratique" en termes d'organisation. "A Bon D'ici, nous avons voulu tout réunir sous un même toit, dans une sorte de grand marché couvert pour faciliter la vie des gens et leur permettre d'accéder à de bons produits locaux et artisanaux."

C'est "le bon prix pour le producteur" et transparent pour le client

Loïc Le Moaligou vante aussi la transparence de son enseigne. Exemple avec les poireaux, à 2,70€ le kg : "il y a une petite affiche qui présente chaque produit. Ici, on voit Alexandre et Bertrand, deux maraîchers qui produisent ces poireaux. On indique que leur exploitation est située à dix kilomètres du magasin. On affiche aussi la part qui leur revient, soit 1,70€. C'est extrêmement important d'être transparent."

Est-ce pour autant le prix juste pour l'agriculteur ? "Ici, nous ne négocions pas les prix d'achat auprès des producteurs. Si Alexandre touche 1,70 € par kg, c'est que c'est son prix. Ensuite nous appliquons notre marge pour couvrir nos frais."

Magasin Bon D'Ici à Rezé - zone Atout Sud près de Nantes

Les clients veulent "consommer mieux"

En face, au supermarché Leclerc Atout Sud, un kilo de poireaux était vendu 2,90 €, ce mardi 30 janvier. En revanche, d’autres produits sont un peu plus chers, comme le lait à 1,30 €, mais les clients s’y retrouvent et préfèrent parfois payer un peu plus. "Je trouve qu'il n'y a pas beaucoup de différences, il y a des choses qui sont valables, et d'autres qui le sont moins", explique Catherine, une retraité rezéenne qui découvre le magasin et "reviendra". Elle ajoute: "même si je n'ai pas une grosse retraite, je ferai l'effort de payer plus pour aider les producteurs locaux. Je me priverai sur autre chose pour mieux manger." 

Même son de cloche chez Amandine, 35 ans: "Il faut soutenir les agriculteurs. Parfois cela implique de payer un peu plus cher mais pour moi, la qualité est primordiale, quitte à consommer moins mais mieux."

L'enseigne "Bon D'ici" pourrait bientôt faire des petits. L'ouverture de magasins à Angers, Tours, Rennes et au Mans "est à l'étude", indique Loïc Le Moaligou.