Avant l’été, la restauration cherche toujours à recruter
Publié : 2 mai 2022 à 10h07 - Modifié : 2 mai 2022 à 10h29 par Emilie PLANTARD
La saison a démarré sur nos côtes, et pourtant de nombreux établissements sont toujours en quête de saisonniers avant le rush de l’été. Un besoin de main-d’œuvre qui s’ajoute à l’existant. En France, près de 260.000 postes de saisonniers sont à pourvoir.
Les vacances scolaires se poursuivent pour les zones A et C, sur la côte les restaurateurs ont plutôt bien démarré la saison, malgré un problème récurrent de recrutement. A l’approche de l’été beaucoup s’inquiètent de ne pas réussir à compléter leurs effectifs. En France, l’UMIH estime qu’au total, près de 260.000 postes sont à pourvoir. Alexandre Thiébaut est gérant d’établissements au Pouliguen, il est aussi vice-président de l’Umih 44 en charge des saisonniers. Lui-même cherche un commis de cuisine et un crêpier. "On recherche tous de vrais professionnels. Tout ce qui est « petite main », on arrive à trouver, ce sont des étudiants qui veulent travailler juillet et août et qui ont de la famille sur la presqu’île. Mais dès qu’on commence à chercher des chefs de rang ou des cuisiniers, là ça devient compliqué, il y a un manque de candidats."
Une des solutions : Le logement
Dans ce secteur exigent, les confinements successifs en 2020 et 2021 ont fait du mal, de nombreux salariés se sont reconvertis. Dans ce contexte, il est donc encore plus difficile pour les gérants d’établissements de recruter des CDD pour la saison estivale. Vient se greffer les problèmes de logements, d’image négative aussi... Pour Alexandre Thiébaut, il faut donc se donner les moyens de recruter : "Pas de baguette magique, mais ça passe par jouer le jeu en payant les heures supplémentaires et surtout la reconnaissance du personnel. Et la troisième solution, c’est loger."
En Loire-Atlantique, l’Umih encourage les restaurateurs à investir dans l’immobilier et propose une plaquette d’information.
Il faudra peut-être manger plus tôt cet été...
En attendant, la saison approche et s’annonce difficile. Pour les professionnels, qui adaptent déjà la taille des terrasses ou les horaires mais également les clients, qui doivent se satisfaire de l’offre de restauration. "Moi je fais des services tard, précise Alexandre Thiébaut, mais j’en récupère plein des gens qui viennent manger à 14H, je fais des 3è services. Les gens ne sont pas contents parce qu’on ne sert plus mais on n’a pas de personnel... Donc oui, attendez-vous à ce que ce soit compliqué pour aller manger au restaurant tard. On sera très peu à offrir ces grosses plages horaires.
Des saisonniers plus exigeants
Le café Jules, installé depuis plusieurs années, l’équipe est quasiment au complet, certains saisonniers reviennent, d’autres sont logés par son gérant, Alexandre Thiébaut. Parmi eux, Marion Coffinet est une serveuse expérimentée. Elle travaille uniquement en saison et vient de signer un contrat jusqu’en novembre : "Je continue tant que les patrons sont droits dans les contrats, ce n’est pas le cas de tous les patrons et évidemment le salaire qui suit. C’est un travail délicat au niveau des horaires et tout le monde n’a pas la motivation. Faire une saison en restauration c’est dur. C’est de plus en plus difficile de se loger. Si on n’est pas logés, qu’on est est payés au Smic, pour les étudiants ça va mais pour nous qui avons de l’expérience, on ne peut pas accepter.