Aux Sables-d'Olonne, le menu anti-crise cartonne au restaurant "La Pagaille"

Publié : 20 avril 2022 à 10h27 - Modifié : 20 avril 2022 à 10h29 par Dolorès CHARLES

Restaurant des Sables-d'Olonne "La Pagaille"
Crédit : Charles Guyard

Focus sur un menu qui cartonne aux Sables-d'Olonne, à 10 euros pour l'entrée, le plat et le dessert. Le plus surprenant, c'est que tout est fait maison. Avec ce rapport qualité / prix, les clients adhèrent forcément à la formule.

En ces temps de disette budgétaire, un restaurateur des Sables-d'Olonne, en Vendée, est en train de devenir "the place to be" grâce à un menu anti-crise. Depuis la mi-mars, on peut venir déjeuner ou dîner à "La Pagaille" avec une formule complète entrée-plat-dessert pour 10€ qui rencontre un vif succès. 

La recette du succès

Comment y parvenir ? C'est la question posée par Charles Guyard à Micael Benoit, le patron de l'établissement qui lui livre sa recette. "Au maximum, je fais maison parce que derrière ça coûte beaucoup moins cher que ce qui est congelé. Avant, je ne faisais aucun dessert moi-même, et quand on achète un dessert c'est 3€, 3,50€ qu'on revend 7€. Il faut dire ce qui est, aujourd'hui il me revient à 50 centimes ! On dit toujours que les frites maison sont plus chères c'est faux ! Le kilo de patates est moins cher que le kilo de frites toutes faites donc on fait nos patates (frites) nous-mêmes. On ne calcule pas notre temps ? Moi je suis là depuis 7h, et hier soir j'ai fini à 23h. Il faut préparer les mousses au chocolat, il faut les battre, tout faire, ce n'est le fournisseur qui arrive, et hop on sort du congèle pendant une heure et on distribue ! Non ce n'est pas possible. Au budget à 10€, c'est très compliqué."

Micael Benoit, le patron de l'établissement
Crédit : Charles Guyard

"Les Français ont besoin de manger pour pas cher et bon !"

Ce concept a permis à Micael Benoit, installé ici depuis un an, de retrouver des clients et la confiance car les temps ont été durs, notamment cet automne... "La Pagaille faisait entre trois et cinq couverts maximum le midi. Jusque-là je ne rentrais pas dans mes frais, ça fait un an que je ne me suis pas versé de salaire, c'était pour payer le crédit, les charges... Et je me posais la question, est-ce que j'arrête ? Est-ce que ça vient de moi, l'emplacement, ma cuisine ? Et on s'est dit que l'idée est de passer au budget. Les Français ont besoin de manger pour pas cher, et bon. Je me suis dit ce n'est pas normal qu'en France on ne puisse pas manger avec un billet de 10€. Ou alors si, à Macdo... L'idée c'est vraiment de se dire qu'avec 10€, on peut manger le midi. Je pense qu'on va réussir parce qu'on a la marge et les volumes. Mon but n'est pas de gagner beaucoup d'argent mais de donner du plaisir. "

Micael Benoit
Crédit : Charles Guyard
Micael Benoît, le patron de l'établissement
Crédit : Charles Guyard

Les clients ravis du rapport qualité-prix

La nouvelle formule séduit puisque chaque midi et soir, le restaurant est obligé de refuser du monde ! Il faut dire que ce prix attractif n'est pas synonyme de cuisine low-cost. A "La Pagaille", visiblement, on mange bien selon les clients cuisinés par Charles Guyard : "C'était parfait, on est 4, c'était très bien... Pour 10€, on ne peut pas être trop exigeant. On s'attend à quelque chose de pas terrible et en fait c'est super bon (...) C'est plus facile d'inviter quelqu'un, de venir à 5 ou 6 par exemple, on ne se ruine pas (...) Le concept est sympa, surtout dans la période qu'on vit... 10-15€ c'est ce qu'on met en plus aujourd'hui pour faire notre plein de voiture. On se rend compte que notre plein a augmenté d'un repas (...) En rapport qualité-prix il n'y a pas mieux pour l'instant. C'est ce qu'on se disait ensemble, à refaire, on ne se ruine pas. C'était succulent, je ne trouverai pas mieux ailleurs (...) Je crois que ça va devenir ma cantine très vite !"

Des clients ravis
Crédit : Charles Guyard

A partir du mois de mai, le prix sera légèrement revu à la hausse et passera à 12 euros, pas de quoi se ruiner non plus !