Au sud d’Angers, un nouveau projet de forage agricole inquiète

Publié : 5 mai 2023 à 9h06 - Modifié : 5 mai 2023 à 10h15 par Emilie PLANTARD

Arrosage des cultures agricoles
Crédit : Pixabay

Dans le Maine-et-Loire, la préfecture vient d’autoriser les premières étapes de la réalisation d’un nouveau puits de forage de 150 mètre, destiné à irriguer les cultures d’une exploitation laitière. Un collectif de riverains s’insurge et a rédigé une pétition. La Confédération Paysanne soutient cette démarche.

Nous ne sommes qu’au printemps et les risques de sécheresse inquiètent déjà les spécialistes, notamment à l’est de la région Pays-de-la-Loire, où l’état des nappes phréatiques est à un niveau plutôt faible. Pourtant, à Faveray-Machelles, au sud d’Angers, la préfecture du Maine-et-Loire vient d’autoriser une exploitation agricole à creuser un nouveau puit de forage de 150 mètres, et à prélever 40.000 m3 par an dans la nappe phréatique pour irriguer ses cultures. Un moyen de limiter le pompage en rivière, qui inquiète les riverains.

"L'idée est d'aller chercher de l'eau dans la nappe phréatique"

De son côté la Confédération Paysanne dénonce un ouvrage supplémentaire sur la région,  où il en existe déjà de nombreux, pour alimenter des cultures gourmandes en eau. Pour Alain Guiffès, porte-parole du syndicat en Maine-et-Loire, "le projet est sur 150 m de profondeur donc l’idée est d’aller chercher l’eau dans la nappe phréatique... C’est de ne plus pomper dans la rivière, mais dans un puits. Toutes les zones de grande culture qui irriguent, le font sur forage. Ici, cela sert à irriguer du maïs de mai à septembre pour de l’élevage bovin laitier, c’est surtout un système intensif qui dispose déjà d’autorisations de 145.000 m3 d’eau, ce qui est faramineux."

 Ce système permettra pour autant de limiter le pompage en rivière, c’est-à-dire en eaux de surface. L’exploitation devrait passer de 85.000 m3 prélevés à 35.000.

Alain Guiffès, porte-parole de la Confédération Paysanne 49
Crédit : Emilie Plantard

Un difficile partage de l’eau

Un collectif d’opposants s’est monté, et a rédigé une pétition signée par 150 personnes, et envoyée à la préfecture. Il demande l’annulation de cette décision. Pour Alain Guiffès de la Confédération Paysanne 49,"le risque c’est que cela aille en concurrence avec des puits sur le territoire. Et c’est ce qui se passe sur Faveray-Machelles. On est là que pour alerter la population sur la commune, mais à l’origine de ce dossier-là ce sont des pétitionnaires de la commune. Ce sont eux qui disent ne pas accepter ça, qu’il va y avoir une concurrence sur les volumes d’eau, parce que les puits de pompage des riverains ne vont pas y arriver. Et il se trouve que sur le secteur ce n'est pas exponentiel, on est sur des zones où il n’y a pas forcément de grosses quantités d’eau sous terre."

Une enquête publique concernant ce projet est consultable en mairie de Faveray-Machelles jusqu’à ce vendredi 6 mai.

Alain Guiffès, porte-parole de la Confédération Paysanne 49
Crédit : Emilie Plantard

Pas de contribution demandée

Dans une pétition, un collectif d’opposants insiste sur l’état des nappes phréatiques sur le territoire "avec des puits de surface qui manquent déjà régulièrement d’eau". La Confédération Paysanne dénonce la souplesse de la préfecture face à ces exploitations toujours aussi gourmandes en eau. "Le système maïs/soja n’a pas d’avenir, explique Alain Guiffès, ce qu’on remet en cause c’est ce système largement subventionné par la PAC et en contrepartie on ne demande rien à ces gens. C’est au préfet de faire des choix, il ne peut pas dire à la population qu’on aura des restrictions d’eau et autoriser un projet comme celui-là sans lui demander de changer de système et en imaginer un autre avec 40.000 m3 d’eau en moins.

La pétition est disponible en mairie de Faveray-Machelles.

 

Alain Guiffès, porte-parole de la Confédération Paysanne 49
Crédit : Emilie Plantard