Loire-Atlantique: Des ateliers de self défense féminine pour ne plus "avoir peur de sortir le soir"

"Céder n’est pas consentir", "protéger vos filles, éduquez vos fils" ! Voici quelques exemples de pancartes vues dans les manifestations ce samedi 25 novembre, à l’occasion de la journée internationale de lutte contre les violences faites aux femmes. Environ 2 400 ont défilé à à Rennes, entre 1 700 et 2 000 à Nantes, 600  à Angers, 400 autres à La Roche-sur-Yon, 200 à Quimper et environ 80 à Laval. Les associations s'inquiètent notamment du nombre de féminicides en hausse cette année : 121 comptabilisés depuis janvier, soit trois de plus que sur toute l'année 2022. Selon le collectif #NousToutes, il faudrait "plus de deux milliards d'euros pour lutter efficacement contre les violences faites aux femmes." Il réclame notamment un ambitieux programme de prévention des violences par l'éducation sexuelle et affective à l’école.

"Apprendre à se défendre" comme une évidence aujourd'hui

Ce samedi, en plus des manifestations, il y avait des centaines d’ateliers organisés partout en France. À Orvault près de Nantes, Tom Rossi a assisté à une initiation à la self défense féminine et rencontré Christine qui "a l'impression de réduire un peu [ses] sorties le soir". Elle souhaitait participer à cette initiation pour éventuellement "s'inscrire au cours hebdomadaire ensuite".

"Nous avons appris des choses assez simples mais qu'il faut connaître", confie Marie-Françoise. Selon cette quinquagénaire "nous devrions tous avoir ce type de cours, cela fait partie hélas de notre vie, aujourd'hui. Il faut apprendre à se défendre si on est attaqué(e), c'est aussi bête que ça."

"Un moyen de reprendre confiance en elles"

Le professeur Pascal Normand anime ce genre de cours depuis deux ans, au complexe sportif Roger Picaud, après trois décennies d’arts martiaux vietnamiens. "C'est un moyen pour ces femmes de reprendre confiance en elles, de faire une activité physique et de se dire "oui, je peux avoir une vie sociale sans avoir peur de sortir de chez moi", analyse le sexagénaire. 

"Ce samedi, nous avons appris cinq-six techniques très simples pour se dégager d'une situation d'agression. Par exemple, si on vous saisit le poignet, si on essaye de vous attraper ou de vous frapper. Ces techniques permettent de pouvoir réagir sans mettre de force, en travaillant uniquement avec le corps, puisqu'une femme se trouve généralement un peu en décalage par rapport à un agresseur, qui sera beaucoup plus puissant.”

Pascal Normand propose ce cours de self défense tous les jeudis soirs à Orvault. D'autres associations en proposent notamment à Rennes, Brest et Angers.