ARS Bretagne. Covid-19 : "il faut tout de suite faire sa deuxième dose de rappel"

Publié : 22 septembre 2022 à 8h00 - Modifié : 22 septembre 2022 à 9h21 par Dolorès CHARLES

Covid-Omicron
Covid-Omicron
Crédit : Pixabay

Le nombre de contaminations au Covid-19 augmente dans les écoles, et un peu partout en France, sans vraiment d'incidence à l'hôpital. L'ARS Bretagne reste très vigilante et incite les bretons à faire la 2ème dose de rappel. Quant à la mobilisation des soignants aujourd'hui, jeudi 22 septembre, l'ARS avance la formation de personnels supplémentaires et l'utilisation du 15.

Le rebond épidémique se confirme : le nombre de cas de Covid-19 continue à augmenter, et on commence tout juste à voir des effets sur les hospitalisations. A Rennes, l'Agence Régionale de Santé Bretagne tenait une conférence de presse hier, et elle indique que 13 patients viennent d’être hospitalisés pour Covid 19 sur l’ensemble de la région. L’ARS Bretagne reste très vigilante : le contexte n’est pas le même que lors de la vague précédente, comme le souligne Anne Briac-Bili, directrice de cabinet à l’ARS Bretagne, interrogée par Yann Launay.

"La vague de juillet, même si elle a été importante, les admissions ont quand même été contenues, grâce notamment à une bonne couverture vaccinale de la population. Là nous sommes deux mois après, donc il est important que les personnes éligibles fassent leur deuxième dose de rappel, pour contenir les hospitalisations. Nous sommes aussi dans l'arrivée de la circulation des virus hivernaux, notamment la grippe, on a une vigilance de suivi sur la situation des hôpitaux et des tensions liées aux ressources humaines."

Anne Briac-Bili, directrice de cabinet à l’ARS Bretagne
Crédit : Yann Launay

Il faut faire sa deuxième dose de rappel

L’utilisation des vaccins bivalents vient d’être approuvée par la Haute Autorité de santé (HAS) : ces vaccins intègrent à la fois la souche "historique" du virus ainsi que le variant Omicron, et ses sous-variants. Le nombre de cas de covid repart à la hausse, mais faut-il attendre les vaccins bivalents, pour faire son deuxième rappel, si on ne l'a pas encore fait ? Pour Anne Briac-Bili, "il faut tout de suite faire sa deuxième dose de rappel, puisque de toute façon il faut attendre déjà quelques jours pour avoir un effet protégeant du vaccin contre les formes graves. Il ne faut pas attendre l'arrivée des vaccins bivalents annoncés pour le mois d'octobre, et faire tout de suite sa dose de rappel en sachant que les vaccins actuels protègent encore des formes graves de Covid."

Anne Briac-Bili, directrice de cabinet à l’ARS Bretagne
Crédit : Yann Launay

Une mobilisation des soignants

Alors qu'une mobilisation est prévue ce jeudi 22 septembre dans l'Ouest, comme partout en France, pour défendre l'hôpital public et demander une refonte du système de santé, le directeur général de l'ARS Bretagne note que l'utilisation du 15 est une première réponse immédiate. Pour Stéphane Mulliez, si l'été s'est globalement bien passé dans les services d'urgence, c'est parce que les citoyens ont davantage appelé le 15 avant de se déplacer :

"Cela a permis de diminuer de diminuer de 7% le nombre de passages aux urgences dans notre région, pendant cet été, en conséquence de quoi on a eu une augmentation de 18% des dossiers de régulation au niveau du Samu. En réalité, le premier réflexe, si ce n'est pas une situation d'urgence qui est ressentie, allez consulter votre médecin traitant, en journée. Si vous éprouvez une urgence, notamment les week-end ou la nuit, faites le 15 avant de vous présenter spontanément aux urgences, vous avez des médecins au 15 qui vont diagnostiquer avec vous cette urgence, et qui vont vous orienter au bon endroit dans le système de soins."

Stéphane Mulliez, le directeur général de l'ARS
Crédit : Yann Launay

Un temps médical utilisé à bon escient

Devant les grandes difficultés rencontrées par l'hôpital public, Stéphane Mulliez évoque la formation de personnels supplémentaires et l'attractivité des métiers : "en ce qui concerne les formations médicales, ce sont environ 20% de médecins que nous formons en plus dans les facultés de médecine de Brest et de Rennes - on mobilise les moyens. Mais c'est aussi une forte réorganisation à laquelle il faut qu'on procède, les métiers du soin sont des métiers fabuleux mais ce sont des métiers éprouvants. Il faut qu'on se questionne sur l'attractivité des métiers, et il faut qu'on s'interroge sur la façon d'optimiser le temps médical : comment peut-on davantage s'appuyer sur d'autres professionnels, pour faire en sorte que le temps médical soit utilisé à bon escient."

Stéphane Mulliez, le directeur général de l'ARS
Crédit : Yann Launay

Osys - retour d'expérience 

Pour Stéphane Mulliez, il faut d'un côté augmenter le nombre de médecins, mais il faut être patient devant la durée de la formation. Il faut aussi décharger les médecins de certaines tâches, en s'appuyant sur les infirmières, ou sur les pharmacies : d'ailleurs l'expérience "Osys" porte ses fruits, selon le directeur de l'ARS. Dans 50 pharmacies bretonnes, les patients souffrant de symptômes légers, comme un rhume, des maux de tête, une plaie ou des brûlures, sont orientés par les pharmaciens. Une expérience unique en France appelée à monter en puissance en Bretagne devant son succès :

" Les taux de satisfaction sont excellents, parce que ça leur permet d'éviter d'aller en cabinet médical ou aux urgences, et nous n'avons pas eu d'événement indésirable par rapport à la prise en charge de leurs pathologie, c'est très positif. J'espère que dans les prochaines semaines, nous pourrons doubler le nombre de pharmacies bretonnes qui vont expérimenter ça."

Osys permet d'éviter des passages aux urgences dans 10% des cas, et d'éviter des passages en cabinet médical dans 45% des cas.