App'Elles, l'application qui aide les femmes violentées
Publié : 24 septembre 2021 à 4h29 par Emilie PLANTARD
Lancée en 2015, l’application nantaise App’Elles aide les femmes victimes de violences. Peu connue du grand public malgré sa grande efficacité, elle est actuellement l’objet d’une vaste campagne de communication à travers la France.
Peut-être avez-vous croisé les affiches dans une gare ou bien vu le spot à la télévision, sur les réseaux sociaux…. L’association Résonantes vient de lancer une vaste campagne de communication pour faire connaître son application App’Elles. On vous en avait parlé sur Hit West en 2019, sa fondatrice Diariata N’diaye venait alors de remporter un prix. Elle en a depuis reçu de nombreux autres et c’est ce qui permet aujourd’hui à l’association de financer cette campagne. L’objectif est de diffuser cette solution au plus grand nombre.
Diariata N’diaye, directrice de l’association Resonantes :
"C’est la première fois qu’on communique en direction du grand public. C’est-à-dire que jusqu’à présent, les associations et les professionnels connaissent l’outil, et là c’était important de faire cette campagne de sensibilisation à grande échelle, pour faire savoir au grand public que cet outil existe. Là, on est à 60.000 téléchargements, l’idée c’est de faire + 100.000. On se fixe cet objectif mais en réalité on aimerait que ce soit dans les téléphones de tout le monde."
Un fonctionnement simple
Car cette application est un outil redoutable pour aider les victimes de violences, quelles qu’elles soient. Gratuite et sans collecte de données, elle permet à une femme en danger de demander rapidement de l’aide à des personnes (parents, amis…) dont elle a, au préalable, enregistré le numéro. Un geste discret, facilité par des fonctions d’enregistrement audio et de géolocalisation.
"Quand on déclenche l’alerte, nos 3 personnes de confiance reçoivent une notification. Elles entendent en direct ce qui se passe, elles ont le suivi GPS en temps réel. Leur rôle, selon ce qu’elles entendent, selon la situation, c’est d’appeler la Police, en disant « il se passe telle chose à tel endroit », et donner un maximum d’informations. Et lorsque cette alerte est enclenchée, elle est automatiquement enregistrée. Ça permet, si l’alerte a été donnée depuis plus de 5 minutes, de revenir sur le moment où l’alerte a été enclenchée et de comprendre ce qui s’est passé. Le deuxième point pour lequel c’est important, c’est que l’utilisatrice va pouvoir les télécharger et s’en servir comme preuve."
Un usage multiple
De nombreuses autres fonctionnalités sont disponibles sur l’application. Un chat, par exemple, grâce auquel vous pouvez discuter avec un policier 24H/24, 7J/7 mais aussi un appel au 112 ou encore les contacts de professionnels et d’association ou des fiches conseils. L’application s’adresse bien sûr à toutes les femmes, jeunes ou moins jeunes, qui subissent des violences régulières ou pas.
"Cette application, on l’a pensée pour toutes les situations de violence. Que ce soit dans l’espace privé, dans le couple, dans le travail… Ou dans l’espace public. On sait qu’on a des utilisatrices qui enclenchent des pré-alertes quand elles sortent le soir ou quand elles travaillent tôt le matin ou quand elles vont courir… Elles enclenchent cette alerte parce que ça les rassure de savoir qu’elles ont 3 personnes de confiance qui peuvent suivre leurs trajets et réagir s’il leur arrive quelque chose."
L’association ne collecte pas les données mais elle sait que certaines victimes ont pu utiliser les enregistrements réalisés via l’application lors de poursuites contre leurs agresseurs.
Cette campagne de communication s’adresse d’ailleurs avant tout à ces aidants, pour rappeler qu’on peut tous être acteur pour lutter contre les violences faites aux femmes. Elle durera jusqu’à janvier prochain, au moins.
Téléchargez gratuitement l'applications ici : App'Elles
Retrouvez l'interview de Diariata N'diaye en réécoutant le podcast de Sur Place ou à Emporter