Angers : L’arrivée de l’été inquiète le CHU

Chaque été, le CHU d’Angers profite d’une baisse d’activité pour fermer provisoirement des lits et faciliter les départs en vacances du personnel soignant. Il s’agit alors de réviser le plan de mobilisation interne, en coordination avec une cellule de gestion des lits. Sauf que cette année, après 2 années de crise sanitaire, le contexte est bien différent. Arnaud Pouillart est directeur général adjoint du CHU d’Angers  explique que "ce qu'il y a de particulier, c’est que le marché de l’emploi des paramédicaux est tendu et on a du mal à recruter des contractuels pour l’été. On constate aussi que l’activité aux urgences est soutenue depuis quelques semaines et donc dans ce contexte, cela peut créer des tensions."

Le trafic aux urgences augmente déjà

L’été approche et les personnels soignants des hôpitaux devraient en profiter pour souffler un peu après 2 années d’activité intense. Une vague de congés habituelle, mais qui nécessite que les services ferment des lits pour assurer la continuité des soins, notamment aux urgences. A Angers, un plan de mobilisation interne a donc été engagé, la direction de l’hôpital prévoit le maintien d’environ 80% de la capacité d’accueil au plus fort de l’été, mais elle craint que ça ne suffise pas. "Tous les étés, précise Arnaud Pouillart, on réserve par exemple dans les services de chirurgie, quelques lits pour les patients qui relèvent de la médecine et qui sont au poste urgences. C’est fait chaque année. L’incertitude que l’on a, c’est qu’habituellement, l’activité aux urgences baisse pendant la période estivale, cette année on ne sait pas. Dans un contexte de stress et de lassitude après 2 années de crise Covid.

A titre de comparaison, le service des urgences du CHU d’Angers a enregistré en moyenne 260 passages par jour en juin contre 219 en moyenne en juin 2019. Le temps d’attente actuellement y est évalué à 4H57.

Appelez avant de vous déplacer aux urgences !

C’est donc bien la fréquentation du service des urgences qui conditionnera le bon fonctionnement du CHU cet été. A Angers, Cholet et Poitiers, le service est maintenu, ce ne sera pas le cas à Ancenis par exemple. Mais mieux vaudra appeler avant de s’y rendre. C’est le conseil du professeur Dominique Savary, chef du service des urgences et du SAMU à Angers : "Oui, on va vivre un été particulier, on est tous inquiets de ça. On se prépare en donnant des messages d’appeler avant de se venir aux urgences, on a fait le choix de passer par le 15 ou le 116117, on va être moins en terme d’effectif et c’est une réorganisation du service pour rester ouvert jour et nuit, tout l’été sur les 3 services d’urgence du Maine-et-Loire."

L’inquiétude Covid

Le manque d’effectif créé inévitablement une tension autour du fonctionnement des hôpitaux, et le retour en force du Covid ajoute de l’inquiétude. A ce stade, on ne sait pas si les nouveaux variants et sous-variants sont particulièrement dangereux, mais ils pourraient augmenter le flux de patients aux urgences cet été. Dr Guillaume Bouhours est vice-président de la commission médicale d’établissement au CHU d’Angers, il explique que "cette augmentation du taux d’incidence ne se traduit pas pour l’instant par un fort taux d’hospitalisation. Néanmoins nous avons sur les 15 derniers jours, plus de patients hospitalisés avec Covid pour une autre pathologie, mais on voit aussi réapparaître des patients hospitalisés pour motif de Covid. Et ça inquiète, d’autant que ce sont des patients fragiles."

Au 21 juin, le taux d’incidence dans le département du Maine-et-Loire s’établissait à 346 cas pour 1000 habitants, tous âges confondus. Il est de 407 chez les + de 65 ans.

Pour postuler dans les hôpitaux du Maine-et-Loire, vous pouvez le faire en ligne sur https://www.chu-angers.fr/le-chu-angers/chu-employeur/offres-et-concours-recrutement-et-carriere/