Agriculteurs en Colère : la Confédération Paysanne se bat pour un revenu réel en Maine-et-Loire

Publié : 23 janvier 2024 à 15h11 - Modifié : 23 janvier 2024 à 15h24 par Dolorès CHARLES

Tracteur - illustration
Tracteur - illustration
Crédit : Hit West

Les agriculteurs en colère dans l’Ouest. Ils demandent à mieux vivre de leur métier : ils s’opposent aux charges financières et aux normes environnementales principalement. Des blocages sont en cours en Vendée et Finistère ce mardi après-midi, et d’autres actions sont prévues mercredi en Côte d'Armor, sur les RN 12 et 164, avant Rennes ce jeudi (25 janvier). Pour l'heure, la Confédération Paysanne ne se joint pas au mouvement.

La colère des agriculteurs touche l’Ouest de la France, avec des manifestations en Vendée et dans le Finistère dès ce mardi 23 janvier : perturbations sur la RN 165 à proximité de Quimper, et aux péages de Vendée (Boufféré et Fontenay-le-Comte). Plusieurs actions sont prévues aussi ce mercredi 24 janvier, à l’appel de la puissante FNSEA et des Jeunes Agriculteurs pour dénoncer "un trop plein administratif, des normes trop nombreuses, des décisions et des orientations irréalistes, comme le fait de vouloir imposer une réduction des engrais et des phytosanitaires, et produire plus en bio."

Un revenu réel pour les agriculteurs

Une mobilisation à laquelle ne participe pas, pour l’instant, le troisième syndicat agricole, la Confédération paysanne. Alain Guiffès, éleveur de lait de vache bio à Vihiers, dans le sud du Maine et loire, est porte-parole du syndicat dans le département. En pleine négociations commerciales, il veut se battre pour de meilleurs revenus : "il y a beaucoup d'administratif et de normes mais tout ça est engendré par des accords professionnels auxquels la Confédération paysanne n'a pas forcément participé et auquel le syndicat majoritaire (FNSEA) a longuement participé depuis une décénie...

Il faut revendiquer aujourd'hui des prix plancher pour que les paysans aient un revenu réel. On n'arrive pas à faire face à des augmentations de charges :  l'électricité actuellement, et le GNR bientôt (gazole non routier). Il faut que les pouvoirs publics reprennent une place dans les négociations, on ne négocie pas en dessous d'un prix de revient aux agriculteurs ... C'est dramatique ce qui se passe depuis des années."

Alain Guiffès, de la Confédération paysanne 49
Crédit : Tom Rossi

La bataille contre la concurrence des produits étrangers

La Confédération paysanne pourrait se mobiliser en cas de lutte contre les accords de libre-échange avec la Nouvelle-Zélande et l’Amérique du Sud qui pénalisent les paysans français confrontés à une concurrence venue du bout du monde, selon le syndicat. "Le combat qu'on a en commun est le combat sur les accords de libre échange, celui en cours avec la Nouvelle-Zélande et celui en cours depuis une vingtaine d'années et toujours en négociation, c'est à dire le Mercosur avec les pays d'e l'Amérique latine. Si on arrive à se mettre d'accord là-dessus et à faire plier nos politiques pour qu'il ne signent pas ces accords, on est prêt à avancer avec eux ... Tous ces accords sont nocifs pour notre agriculture."

Confédération Paysanne
Confédération Paysanne
Crédit : Confédération Paysanne PDL
Alain Guiffès, de la Confédération paysanne 49
Crédit : Tom Rossi

L’accord de libre-échange entre l’UE et la Nouvelle-Zélande a été massivement adopté par le parlement européen en novembre. Avec cet accord, les spécialistes prévoient 30% d’échanges en plus. Une "folie environnementale" selon l’eurodéputé insoumise Manon Aubry, puisqu’il s’agit de faire venir des produits que l’UE fabriqués déjà sur le sol.

C’est aussi, "une folie sociale pour les paysans, alors que des producteurs de lait en France par exemple n’arrivent pas à en vivre."

Un mort en Ariège

On déplore la mort d’une agricultrice sur un barrage tôt ce mardi matin en Ariège. Un véhicule aurait percuté cette femme, sa fille et son mari. L’agricultrice est morte sur le coup, l’adolescente serait dans un état critique tout comme son père en soins intensifs. Les trois occupants de la voiture ont été placés en garde à vue. Le Ministre de l’Agriculture Marc Fesneau, en déplacement en Vendée hier, est attendu sur place.