Affaire Iris Coëtmen : pas d'aveux mais des éléments très compromettants
Publié : 13 juin 2023 à 14h02 - Modifié : 13 juin 2023 à 14h04 par Dolorès CHARLES
L'homme soupçonné d'être impliqué dans la mort d'Iris, retrouvée le 27 mai dernier, dans le Blavet à Lanester (56), a été mis en examen pour enlèvement et homicide volontaire précédé ou accompagné d'un viol. Le procureur de la République de Lorient est revenu sur le mode opératoire présumé du suspect hier (12 juin) en conférence de presse. Les enquêteurs vont retracer son itinéraire depuis sa sortie de prison et recenser d’autres victimes potentielles.
Toujours aucun aveu du suspect mis en examen après la mot d’Iris, dans le Morbihan. Pourtant de l’ADN de cet homme de 49 ans a été retrouvée sous les ongles de la victime. C'est son ADN qui l'avait déjà confondue en 2012, dans une affaire de viol remontant à 2001. Pour ce viol, le Hennebontais avait été condamné en 2015 à neuf ans de prison, mais après des remises de peine, il avait été libéré en 2018.
Il rôdait cette nuit-là dans le secteur...
Après avoir d'abord nié en bloc, le suspect reconnaît maintenant avoir chargé Iris dans son fourgon, devant la sous-préfecture de Lorient, alors que la jeune femme était ivre. Il a expliqué avoir voulu lui venir en aide, mais l’avoir fait descendre plus loin "parce qu’elle ne se comportait pas bien". Reste que les images de vidéosurveillance exploitées par les enquêteurs donnent d’autres éléments, à commencer par les images des caméras de la sous-préfecture, où le suspect apparaît à 4h25 :
Le procureur de la République de Lorient, Stéphane Kellenberger. "Une vidéo le montre en train de s'approcher, de repartir, de revenir alors qu'Iris était en difficulté est visible. Chutant au sol, l'homme s'approchait d'elle et la chargeait littéralement sur son épaule, l'emportant alors hors du champ de la caméra. Quelques secondes plus tard, un fourgon type "Master" toux feux éteints passait devant la vidéo et ce même fourgon était observé par une autre caméra passant devant le commissariat de police,et allumant alors seulement ses feux. L'exploitation d'autres caméras de vidéoprotection de Lorient permettait de déterminer que ce même fourgon avait commencé à tourner en ville aux alentours de 3 heures 15."
Des antécédents judiciaires
L'épouse du suspect a été entendue puis relâchée. Elle affirme que son mari, malgré ses antécédents, n'est pas un prédateur sexuel : "elle confirme qu'il posséde un fourgon, comme observé et qu'il était sorti du domicile ce soir là pour y revenir au matin et qu'il pouvait avoir, je cite, "des pulsions qu'elle situait seulement dans le registre du vol et de la kleptomanie". Il avait antérieurement fait l'objet de quatre condamnations judiciaires entre 2003 et 2015 deux pour infractions routières, une pour vols et surtout une condamnation par la cour d'assises du Morbihan ... prononcée le 19 juin 2015 pour un viol commis en 2001. L'intéressé avait été identifié, interpellé pour ces faits en 2012 après que son ADN l'eut mis en cause formellement 11 années après leur commission."
Experts : "aucun élément contre un éventuel risque de récidive"
Le suspect condamné pour viol en 2015 était sorti de prison en juillet 2018 après des remises de peine, mais il se trouvait toujours soumis à un suivi socio-judiciaire : "les experts psychiatres en particulier n'ont relevé lors de leur évaluation périodique du sujet "aucun élément contre un éventuel risque de récidive", ce qui résultait encore d'un rapport de la mi-mai 2023. L'intéressé ne leur donnait en effet à voir, depuis sa remise en liberté de 2018, que l'image d'un homme apparemment respectueux des obligations, qui bénéficiait d'un cadre relevé par les experts comme stabilisant d'un emploi. Un homme qui s'était marié avec sa compagne, la mère de leur enfant."
Des analyses complémentaires sont en cours, sur le corps de la victime, pour déterminer par exemple si elle a pu absorber du GHB (la drogue du violeur). Le suspect est en détention provisoire, il devrait comparaître cette semaine devant le juge des libertés et de la détention. Le suspect résidait à Hennebont, le long du Blavet, le fleuve où le corps d'Iris a été retrouvé. Elle aurait eu 24 ans ce samedi 17 juin.
A Plovénez-du-Faou
Concernant le meurtre d'une fillette de 11 ans samedi dernier (10 juin) à Plonévez-du-Faou dans le Finistère. Le procureur de la république de Brest a confirmé qu'un vieux conflit de voisinage est à l'origine du drame. Le tireur reprochait régulièrement à son voisin britannique des nuisances sonores. Il s'agit d'un retraité néerlandais de 71 ans. Il a été mis en examen et écroué pour assassinat.