Aéroport de Nantes Atlantique : "Le couvre-feu doit protéger les riverains" pour le Coceta

Publié : 23 janvier 2024 à 14h39 - Modifié : 23 janvier 2024 à 15h32 par Elouen ROUCHY

Aéroport de Nantes
Crédit : Dolorès Charles

En visite à Nantes en décembre, Clément Beaune, l'ancien ministre délégué aux Transports, avait promis une réécriture rapide de l'arrêté de couvre-feu en place à l'aéroport. Trop peu respecté par les compagnies aériennes, il devait être plus sévère contre les contrevenants, mais on en est loin... pour le Coceta.

L'année démarre mal pour l'aéroport Nantes Atlantique. Le Coceta, le Collectif des Citoyens Exposés au Trafic Aérien de l'aéroport de Nantes, dénonce le nouveau projet d'arrêté censé renforcer l'efficacité du couvre-feu, interdisant les vols entre minuit et 6h du matin. Mis en place en avril 2022, il est peu ou mal respecté par les compagnies aériennes avec plus de 240 infractions rien que sur l'année 2023. Ce nouvel arrêté ne plait pas non plus à certains élus qui devraient exiger une nouvelle version.

"Cela ne va pas du tout du tout dans l'intérêt [...] de l'objectif qui était de protéger les riverains."

Selon Paolo Ferreira, président du Coceta, le texte encore plus permissif ne permettrait pas de renforcer la mise en œuvre du couvre-feu. "Il n'y a que la moitié de l'objectif atteint et c'est plutôt l'objectif qui tend justement à ne pas mettre de frein à l'exploitation de l'aéroport. Dans l'arrêté, il a été intégré une définition d'une partie des exceptions qui autoriseraient les compagnies à reprogrammer les vols pendant le couvre-feu. Cela ne va pas du tout du tout dans l'intérêt de l'autre moitié de l'objectif, qui était de protéger les riverains...

On va s'empresser à réécrire le couvre-feu, histoire de dire qu'on a quand même pris en compte l'ensemble de nos demandes, mais pas du tout puisque cela servira essentiellement pour que cet été les compagnies puissent reprogrammer leur vol autant qu'elles le souhaitent, dans la mesure où les causes qui ont été intégrées dans l'arrêté sont, de notre point de vue, largement permissives."

Paolo Ferreira
Crédit : Elouen Rouchy

"On veut, non pas un couvre-feu de programmation, mais un couvre-feu strict comme il existe à Roissy, Orly."

Pour réellement protéger les riverains, il est nécessaire de le réécrire, il faut un couvre-feu "réellement protecteur. On veut, non pas un couvre-feu de programmation, mais un couvre-feu strict comme il existe à Roissy, Orly... Nantes et Bâle - qui s'inspire du couvre feu de Nantes -  a été une expérimentation un peu folle de la DGAC, qui n'a aucun fondement juridique. Il faut protéger les gens, c'est l'unique objectif ! Il faut aussi augmenter la plage horaire du couvre-feu. Minuit / 6h n'a aucun sens d'un point de vue scientifique. L'OMS - l'Organisation mondiale de la santé - préconise au minimum 8 heures de sommeil... c'est à dire 23h  / 7h du matin, tout simplement parce que l'effet de bord observé est qu'en mettant euncouvre-feu de minuit à 6h, on a un pont aérien de 22h à minuit et de 6h à 8h du matin; ce qui est absolument atroce, c'est invivable."

Paolo Ferreira
Crédit : Elouen Rouchy

L'arrêté offre notamment la possibilité aux compagnies aériennes d'invoquer l'exemption de leur responsabilité pour contourner le couvre-feu dans un certain nombre de situation, comme les grèves par exemple.

Le préfet souhaite lancer la consultation des différentes instances le 5 février pour appliquer les nouvelles règles à partir du mois de mai 2024 - début de la haute saison.