A Sainte-Luce-sur-Loire, une famille ukrainienne à l’abri des bombes

Publié : 4 mars 2022 à 10h03 - Modifié : 10 mars 2022 à 8h17 par Emilie PLANTARD

Alexis et la famille ukrainienne qu'il héberge
Crédit : Emilie Plantard

A Sainte-Luce-sur-Loire, près de Nantes, Ilia, Svetlana et leurs 3 enfants sont arrivés de Kiev lundi dernier, le 28 février. Ils sont accueillis chez Alexis Struve, ancien diplomate et prêtre orthodoxe ayant vécu 5 ans à Kiev.

Les familles ukrainiennes sont de plus en plus nombreuses à arriver en Bretagne et en Pays-de-la-Loire. Un bus est parti ce vendredi de Lviv à destination de la Vendée, affrété par l'association Mes joyeux petits souliers.

A Sainte-Luce-sur-Loire, près de Nantes, Ilia et Svetlana ont posé leurs valises le lundi 28 février chez leur ami Alexis Struve, un prêtre orthodoxe et ancien diplomate qui a exercé en Ukraine. Ils ont fait le trajet depuis Kiev en voiture, avec leurs 3 enfants dont la petite dernière a seulement 4 mois. Prendre la décision de partir a été difficile, mais ils ont d’abord pensé à protéger leurs enfants d’une éventuelle guerre et leur intuition était bonne. Ecoutez le témoignage d’Ilia :

"Il y a 1 mois, mon épouse avait contacté le Père Alexis pour lui demander conseil et à ce moment-là, il nous a dit qu’en cas de besoin, on pourrait toujours venir chez lui. Et comme mon épouse était très inquiète, en particulier pour l’avenir de nos enfants, nous avons d’abord décidé de partir pour l’Ukraine de l’ouest. Et le 24 février, à 7h du matin, nous avons entendu les avions militaires voler au-dessus de nous, il y avait les sirènes… A ce moment-là, nous avons décidé de monter dans la voiture et de quitter l’Ukraine."

Ilia, père de famille ukrainien
Crédit : Emilie Plantard

Le tête ici, le coeur en Ukraine

Aujourd’hui en sécurité, ces parents ukrainiens ont du mal à souffler. Connectés à leurs familles et leurs amis restés en Ukraine, ils suivent de près l’évolution de la guerre, sans réussir à se projeter dans l’avenir. Ecoutez Ilia, père de famille ukrainien réfugié à Sainte-Luce :

"On a beaucoup de mal à dormir. Toute la nuit, on regarde les informations, à la télévision. J’ai ma mère qui est toujours là-bas, près de Kiev, j’ai ma sœur qui est là-bas et finalement aujourd’hui, elles sont sous les bombes. Mes amis m’écrivent sur Facebook, les enfants interrogent leurs parents pour savoir s’ils vont réussir à survivre à tout ça. Notre avenir ici, on n’y pense pas, on ne pense pas à ça alors qu’on sait que notre pays, nos amis, notre famille, l’Ukraine est sous les bombes."

Ilia, père de famille ukrainien, montre des photos de ses amis réfugiés dans une cave
Crédit : Emilie Plantard
Ilia, Svetlana et leurs 3 enfants
Crédit : Emilie Plantard
Ilia, père de famille ukrainien
Crédit : Emilie Plantard

Accueillir, une évidence...

Alexis Struve est prêtre orthodoxe, il a vécu 5 ans à Kiev, en Ukraine. Il n’a pas hésité une seconde à accueillir ses amis ukrainiens chez lui, à Sainte-Luce-sur-Loire :

"Il n’y avait pas de raison d’hésiter. Au contraire, je les ai encouragés à s’éloigner de Kiev, essentiellement pour les enfants. Je crois que l’essentiel, si on peut. Si on peut parce que malheureusement, beaucoup de peuvent pas, il faut penser à ça aussi, c’est de pouvoir épargner l’avenir de ces enfants. Il y a d’autres personnes qui m’ont contacté et ils savent que la maison est ouverte."

Alexis Struve, prêtre orthodoxe lucéen
Crédit : Emilie Plantard

Des familles marquées

La maison d’Alexis Struve, qui accueille lui-même ses enfants et petits-enfants en vacances, est une fourmilière. Il n’a pas hésité une seconde à prendre sous son aile cette famille ukrainienne même si c’est une mission difficile émotionnellement. Il tient à prévenir les personnes qui se sont proposées pour héberger des familles ukrainiennes.

"Nous même on tombe un peu dans l’émotion, c’est difficile, on prend sur nous le poids qu’eux portent. On essaie, nous, de leur apporter un maximum de normalité, de retrouver un maximum de normalité, prioritairement pour les enfants, mais aussi pour les parents. Parce que finalement, les enfants ressentent de manière très forte ce que ressentent leurs parents, donc c’est un ensemble. Si je pouvais donner un conseil aux personnes qui accueillent des réfugiés, c’est de bien comprendre cette dimension psychologique. Il ne s’agit pas seulement d’offrir un lit, une couverture. C’est déjà beaucoup mais au-delà de ça il y a un accompagnement qui demande beaucoup de chacun."

Alexis Struve, prêtre orthodoxe lucéen
Crédit : Emilie Plantard

Alexis Struve a mis en place une collecte avec la ville de Sainte-Luce :

Solidarité Sainte-Luce Ukraine. Collecte de produits de première nécessité. Lundi 7, jeudi 10 et lundi 14 mars de 17h à 20h salle Louis-Dagorne.

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