A quoi servent nos impôts ? De Vannes à Nantes, vous avez la parole

Vous venez de faire votre déclaration de revenus, et vous ne savez pas précisément à quoi l'argent des impôts va servir, ou alors vous estimez que cet argent est mal utilisé : vous avez l'occasion de le dire, avec l'opération "En avoir pour mes impôts", lancée par le gouvernement. Vous pouvez le faire sur internet, sur le site enavoirpourmesimpots.gouv.fr, mais vous pouvez le faire aussi en participant à des réunions.

"Je ne savais pas qu'une année universitaire coûtait plus de 11 000 € par étudiant"

Exemple à Vannes, dans le Morbihan, où des citoyens d'âges et de profils différents ont pu donner leur sentiment, en présence du préfet et du directeur des finances publiques. A la sortie, quel bilan en tirent ces citoyens ? Quels messages tenaient-ils à faire passer ? "On ne manque pas de ressources et notre vrai problème, c'est de faire des choix et parmi les choix qu'il serait utile de faire, tout simplement c'est de mettre plus d'argent dans le logement et peut être moins dans d'autres secteurs qui sont plus du ludique... Je ne savais pas qu'une année universitaire coûtait plus de 11 000 € par étudiant. Je trouvais ça super intéressant de sensibiliser là-dessus... Le mot du moment, c'est l'écologie et (ma génération), on aimerait un petit peu plus de budget pour les transitions écologiques... J'ai pu tenter d'appuyer des arguments, notamment au niveau de la rigueur budgétaire, de l'investissement dans l'écologie, la jeunesse, la culture, etc. Mais on a beaucoup entendu de la part de tous les intervenants des inquiétudes autour de la santé et de l'équité... On voit que c'est encore un milieu un peu obscur, mais il y a peut être un manque de communication à ce sujet, et cela en était très intéressant."

"L'impôt oui, mais que chacun paye sa part !"

Cette consultation permettra de mieux cerner le rapport des Français à l'impôt. Avec déjà des thèmes qui se démarquent, comme le souligne Philippe Merle, directeur des Finances publiques du Morbihan : "l'expression sur l'équité est revenue de manière assez régulière... chacun doit payer sa part. On peut rassurer nos concitoyens sur le fait que les services des finances publiques pour ce qui est de la fraude fiscale, mais l'ensemble des services de l'État engage les moyens qui sont nécessaires pour faire en sorte qu'effectivement chacun paye ce qui est dû. Ces investissements vont continuer à la fois en moyens budgétaires et en emplois pour être toujours plus présents sur ce sujet qui est un sujet qui semble assez fondamental pour nos concitoyens. L'impôt oui, mais que chacun paye sa part."

"Des remarques peuvent influencer l'ordre des priorités"

Mais cette consultation est-elle un simple exercice de communication ? Aura-t-elle des effets concrets, sur les dépenses publiques ? La réponse de Pascal Bolot, préfet du Morbihan : "le budget est présenté par l'État, il est voté par le Parlement, mais les remontées qui émaneront des 100 départements, de l'ensemble des réunions et de toutes les remontées également en ligne, eh bien des remarques peuvent influencer l'ordre des priorités. Cela peut être des arbitrages sur des suppressions de postes dans tel ministère, au profit de tel autre... Cela peut être des investissements plutôt dans le ferroviaire que dans la route... ou sur l'enseignement supérieur, est ce qu'on doit augmenter les bourses des étudiants ? Cela  ne veut pas dire qu'on va dépenser plus, mais cela veut dire qu'il faudra gager ce qu'on met en plus, par des économies ailleurs"

Le questionnaire en ligne, façon QCM, comporte une vingtaine de questions, mais une seule question est ouverte, sur les dépenses que l'on estime devoir faire baisser. Les résultats de cette consultation seront présentés dans quelques semaines.

Une nouvelle déclaration pour les propriétaires

Les Français propriétaires de biens immobiliers ont un sursis supplémentaire en ce qui concerne la déclaration d’occupation et de loyer qui doit être faite d’ici le 1 er juillet 2023. Cette nouvelle déclaration fait suite à la réforme de la taxe d’habitation sur la résidence principale dont la suppression progressive initiée en 2018, sera effective pour tous les foyers fiscaux cette année. A noter que la taxe d’habitation reste applicable aux résidences secondaires, locaux meublés non affectés à la résidence principale et aux logements vacants depuis plus de 2 ans.