A Nantes, tout le monde n'a pas une place en centre de loisirs...

Publié : 6 juillet 2022 à 7h43 - Modifié : 7 juillet 2022 à 8h11 par Emilie PLANTARD

Des animations en centre de loisirs Accoord
Crédit : @Accoord

Les places en centres de loisirs sont-elles particulièrement « chères » à Nantes ? Au moment des inscriptions les 7 et 8 juin dernier, les plannings des mercredis de l’année 2022-23 se sont remplis en quelques minutes seulement, laissant de nombreux parents sur le carreau. Une pétition a été lancée pour demander la création de places, elle a rapidement récolté près de 400 signatures.

C'est aujourd'hui le dernier mercredi de l'année scolaire et votre enfant le passe peut-être dans un centre de loisirs. Pourtant à Nantes, ce n'est pas si simple. Parce que la demande est supérieure à l'offre, le système est particulièrement stressant pour les parents qui remettent en jeu leur place à chaque inscription. Une souplesse est accordée pour les vacances scolaires, les enfants peuvent être accueillis partout. Mais pour le mercredi, chaque école dépend d’un seul centre... Et c’est là que ça coince !

Une délégation reçue en mairie

Pour l’année 2022-23, les inscriptions avaient lieu en juin dernier et près de 270 parents ont déclaré ne pas avoir de place pour leur enfant. Une maman a monté une pétition, signée par près de 400 personnes. Elle-même n’a pas eu de place dans son centre de loisirs, alors même que son enfant y a toujours été. Nathalie Boisson raconte :"dès ma connexion pour inscrire mon fils, c’était complet. Donc je n’ai pas pu lui annoncer encore, qu’il ne verrait pas ses copains à la rentrée en septembre... Alors peut-être qu’il y a certains parents qui ont des grands-parents dans les environs mais ce n’est pas le cas de tous ceux que j’ai rencontrés. J’ai entendu une maman dire qu’elle allait devoir se mettre à temps partiel... Et le pire serait de laisser les enfants devant la télé..."

Pour répondre à cette mobilisation, une délégation de parents doit être reçue en mairie de Nantes, ce mercredi à 15H30.

Nathalie Boisson, maman d'élève à Nantes à l'origine de la pétition
Crédit : Emilie Plantard

Une disparité selon les quartiers

Depuis plusieurs années, la situation est extrêmement tendue. Mathias Cadot est directeur général de l’Accoord, la structure qui gère les centres de loisirs à Nantes. Il assure faire le maximum pour accueillir les enfants et tient même à relativiser. "D’abord, il n’y a pas de problème partout, précise t-il. C’est-à-dire qu’il y a des centres aujourd’hui à Nantes où il n’y a pas de problème de place. Donc on a un problème qui est repéré, sur le mercredi après-midi, sur certains secteurs de la ville. On est en train de continuer à augmenter le nombre de places en fonction de l’ouverture des lieux scolaires, et puis il y a un autre élément, c’est que recruter des animateurs, ce n’est pas si simple."

Pas de solution clé en main...

A Nantes, près de 28.000 enfants sont inscrits dans les écoles primaires et la structure Accoord met actuellement à disposition 2600 places en centres de loisirs. 500 places supplémentaires vont être crées à la rentrée mais elles correspondent à l’ouverture de nouvelles écoles et ne libèrent pas les centres saturés, où Accoord cherche des solutions... "Il y a 270 familles qui disent, nous on n’a pas eu la place qui nous intéresse, explique Mathias Cadot. On est en train de voir avec eux, pour les inscrire sur les listes d’attente. Parce qu’on a un taux d’absentéisme qui est près de 16% le mercredi après-midi, cela veut dire qu’on a des places qui se libèrent au fur-et-à mesure. On encourage les parents à retourner voir régulièrement puisque dès que les places se libèrent, on le remet à disposition."

La mairie ambitionne de créer encore 600 places supplémentaires d’ici la fin du mandat.

 

Mathias Cadot, directeur général Accoord
Crédit : Emilie Plantard

Des efforts insuffisants...

La mairie reconnaît un problème de places, mais l’adjointe en charge de l’éducation, Ghislaine Rodriguez, met en avant les efforts fournis pour tenter de les résorber. "Je dirais qu’on procède par étapes, l’objectif que je voudrais qu’on atteigne, c’est que ce soit le plus facile pour les familles, qu’on ait une espèce de droit commun à partir du moment où notre enfant est inscrit, en particulier à l’école publique. Néanmoins, ça ne se fait pas du jour au lendemain."

Accoord emploie 900 salariés à Nantes, dont 500 équivalents temps-plein dans 38 centres de loisirs. Chaque année, la mairie alloue 15 millions d’euros de son budget à l’accueil extra-scolaire.