A Nantes, le centre endométriose accompagne de nombreuses femmes
Publié : 9 mars 2023 à 9h06 - Modifié : 9 mars 2023 à 17h34 par Emilie PLANTARD
A l’occasion de la semaine européenne de l’endométriose, le centre spécialisé sur cette maladie gynécologique a ouvert ses portes le temps d'une journée à Nantes en Loire-Atlantique. L’occasion de découvrir le fonctionnement et l’intérêt de cette structure pour les patientes.
En ce mercredi 8 mars, le gouvernement a annoncé son plan égalité entre les hommes et les femmes 2023-2027. 100 mesures réparties en quatre axes avec notamment la création d’un fichier de protection des victimes de violences intrafamiliales, le remboursement des protections périodiques réutilisables jusqu’à 25 ans. Le gouvernement a aussi prévu de financer un programme de recherche sur l’endométriose. Cette maladie inflammatoire gynécologique touche près d’1 femme sur 10 en France, elle n’en reste pas moins sous-diagnostiquée. Car les symptômes sont nombreux, les lésions parfois difficiles à déceler et les professionnels mal informés. La prise en charge de la maladie relève parfois du parcours du combattant pour ces femmes.
"Il faut se battre pour tout !"
Emilie Plantard a rencontré Virginie. Elle n’a été diagnostiquée que récemment et vient de Redon pour être suivie à Nantes, dans le tout jeune centre endométriose de Santé Atlantique : "J’ai 40 ans, et le diagnostic n’a été posé que l’année dernière, l’écho a été faite au printemps, j’ai eu mon IRM en novembre... tout est compliqué, là j’ai fait toute la Bretagne pour faire l’IRM thoracique que je passe ce vendredi. J’avais des délais d’attente de 6 mois à 1 an. Donc en plus de la maladie, il faut se battre pour tout. Cela fait 4 ans, quand je faisais des sueurs nocturnes on me disait que je faisais des cauchemars, alors que c’était toujours la veille de mes règles. J’ai arrêté ma pilule, j’ai commencé à faire des migraines carabinées, j’avais une grosseur au sein, ma gynéco me disait que c’était dans ma tête. J’avais bien des micro-kystes. On a l’impression que pour tout, on n’est pas écoutée..."
De plus en plus de femmes consultent
A Nantes, le centre endométriose créé il y a trois ans prend en charge de nombreuses femmes. Et même de plus en plus de femmes. Le Dr Vincent Schollhammer est médecin spécialisé dans la prise en charge de la douleur, il a co-créé ce centre avec un gynécologue pour accompagner les femmes, via une approche plus large qu’habituellement... car si on ne guérit pas de cette maladie, on peut en atténuer les symptômes.
"Vous avez des soignants qui font de la médecine alternative, il y a des naturopathes, des hypnothérapeutes, des reflexologues, des gens qui font autre chose. On a ouvert pour offrir plus de confort et c’est peut-être une de nos spécificités au niveau du centre, parce qu’on s’est dit qu’il n’y avait pas que la chirurgie, et que les médicaments et qu’on pouvait leur apporter autre chose. On voit de plus en plus de femmes, qui viennent de loin, qui sont en difficulté, qui ont eu différents traitements, ou n’ont pas eu l’écoute qu’il fallait et on est très surpris de l’importance que cela prend actuellement."
Le centre peut prendre en charge des patientes en hôpital de jour pour réaliser l’ensemble des examens. Cela représente une trentaine d’admissions par mois.
Une prise en charge multiple
Ce centre endométriose permet une prise en charge pluridisciplinaire des patientes. Examens, diagnostics, traitements médicaux mais aussi thérapie complémentaires comme la naturopathie, l’acupuncture ou l’hypnothérapie. L’enjeu n’est pas de guérir mais de permettre à ces femmes de vivre mieux avec la maladie. Magalie Gallais, infirmière coordinatrice au centre : "Les patientes sentent qu’elles sont beaucoup mieux, elles ont mis en place un traitement et ce qu’on appelle les règles d’hygiène de vie : on leur demande de faire du sport régulièrement, d’adapter leur alimentation et de pratiquer une thérapeutique d’apaisement pour apprendre à maîtriser le stress qui peut être un déclencheur et effectivement on a des patientes pour qui on voit un réel soulagement, qui reviennent et nous disent Ouf ! Enfin je me sens écoutée, entendue et j’ai enfin conscience que ce n’est pas dans ma tête parce que c’est souvent ce qu’on leur dit."
Des facteurs aggravants
L’alimentation peut avoir un impact sur les symptôtmes de la maladie. Audrey Chataigner, naturopathe, intervient au centre endométriose : "On va essayer de limiter les aliments pro-inflammatoires, tout ce qui va être viande rouge, tout ce qui est produit laitier, de vache surtout, on sait qu’ils sont riches en perturbateurs endocriniens. Limiter aussi les produits transformés ou les sucres rapides... et on va essayer de remplacer par une alimentation plus riche en légumes, une assiette mieux équilibrée... Les patientes qu’on reçoit ont une nette amélioration des symptômes."
Thérapies complémentaires : Acupuncture, kinésithérapie, algologie, fasciathérapie, musicothérapie, hypnothérapie, naturopathie, ostéopathie, psychologie, reflexologie, sexologie, sophrologie, shiatsu, yoga.
Le centre propose également des groupes d'échange sur l'endométriose. Il est ouvert du lundi au vendredi pour informer et accueillir les femmes. Contact : 02 40 95 83 03 ou accueilendometriose.pca@elsan.care