A Nantes, l’affaire des piqures secoue le monde de la nuit

Publié : 15 mars 2022 à 10h05 par Emilie PLANTARD

Renaud Gaudeul, procureur de la république de Nantes
Crédit : Emilie Plantard

Depuis le 16 février, 23 personnes ont signalé s’être fait piquer au cours d’une soirée en boîte de nuit. Les premiers résultats d’analyse toxicologique viennent d’être dévoilés par le procureur de la république de Nantes. Aucun n’est positif au GHB. L’enquête se poursuit.

A Nantes, les gérants d’établissements de nuit sont à cran. Depuis leur réouverture, 23 personnes ont signalé des faits de piqure, parfois à travers le vêtement. Certaines jeunes femmes ont même éprouvé des maux de têtes et des malaises. Une enquête a été ouverte, les gérants des 8 établissements concernés collaborent, certains ont même procédé à des fouilles de leurs clients, sans rien découvrir, ni drogue, ni seringue. L’inquiétude grandit pourtant dans le milieu de la nuit nantaise. Les premiers résultats d’analyse toxicologique n’ont pas révélé de présence de drogue du violeur selon le procureur de la république Renaud Gaudeul :

"En l’état actuel, sur les 23 faits, il s’agit de 3 hommes et 20 femmes, qui indiquent avoir été ainsi victimes de piqures. Systématiquement il s’agit de victimes jeunes puisque l’âge oscille entre 18 et 20 ans, parmi ces 23 faits nous avons pu procéder à des prélèvements à 16 reprises. Et sur ces 16 prélèvements qui ont été réalisés, nous avons d’ores-et-déjà les résultats dans 7 dossiers. Et parmi ces 7 dossiers, il n’y en a pas un dans lesquels il a été possible d’identifier des substances telles que le GHB."

Renaud Gaudeul, procureur de la république de Nantes
Crédit : Emilie Plantard

Aucune hypothèse à ce stade

Sur 23 personnes ayant signalé des piqures, 16 ont été soumises à des prélèvements toxicologiques. Dans les 5 à 6 heures pour les prélèvements sanguins, 10 à 12 heures pour les prélèvements urinaires. Aucun n’a pour l’instant révélé de présence de GHB ou d’une autre drogue (2 personnes présentaient une alcoolémie élevée et une autre de la présence d’ecstasy, consommée volontairement). L’enquête se poursuit, elle a déjà conduit à la garde à vue d’un homme mais il a rapidement été libéré. Aujourd’hui, rien ne permet d’expliquer ces piqures ni si elles sont les faits d’un seul homme. Le procureur de la république de Nantes, Renaud Gaudeul :

"On ne peut pas dire s’il s’agit de piqures émanant de seringues ou d’un autre objet. Je ne formule pas d’hypothèse à ce stade, ce que je peux simplement objectiver, c’est qu’il n’y pas de présence de GHB ainsi que cela a été craint dans un premier temps. En revanche, il reste à comprendre le pourquoi de ces différentes piqures, qui sont quant à elles objectivées dans la grande majorité des cas. Parmi les 23 faits identifiés, il n’y a pas un seul cas dans lequel il a pu être rapporté des faits d’agression sexuelle ou de tentative d’agression sexuelle."

Renaud Gaudeul, procureur de la république de Nantes
Crédit : Emilie Plantard

Les investigations se poursuivent

Les 7 premiers résultats d’analyses toxicologiques sont négatifs au GHB. L’enquête se poursuit donc pour tenter d’expliquer ces faits de piqures. Renaud Gaudeul, procureur de la république de Nantes :

"C’est une affaire que nous prenons avec la plus grande vigilance, et je peux vous indiquer que les services de Police mais également le personnel du CHU ici, prennent cette affaire très au sérieux et se sont organisés pour que premièrement, les investigations puissent être réalisées le plus rapidement possible, et deuxièmement que la prise en charge médicale puissent être réalisées dans les meilleures conditions. Je peux complètement comprendre l’inquiétude et c’est la raison pour laquelle on met les moyens d’enquête nécessaires pour comprendre le pourquoi de ces différentes affaires."

Sur les 23 faits signalés, 9 personnes ont déposé plainte pour agression avec arme. D’autres résultats d’analyses sont attendus, ils concernent une éventuelle contamination au VIH.

Renaud Gaudeul, procureur de la république de Nantes
Crédit : Emilie Plantard