A La Baule, un partenariat inédit entre le maire et Airbnb
Publié : 7 septembre 2022 à 10h39 - Modifié : 7 septembre 2022 à 21h07 par Emilie PLANTARD
Comme de nombreuses stations balnéaires, la ville de La Baule souffre d’un déséquilibre entre résidences principales et secondaires, favorisé par la location touristique via les plates-formes. Pour réguler ce marché, la municipalité va notamment collaborer avec Airbnb. Les explications avec Emilie Plantard.
Les villes côtières n’attirent plus que les vacanciers l’été. Depuis la crise sanitaire, elles bénéficient d’un attrait plus large et de plus en plus de personnes souhaitent s’y installer à l’année. Le marché immobilier y est particulièrement tendu, avec des prix de 5 à 9.000 euros du m2 en moyenne. A La Baule, la municipalité veut limiter les locations saisonnières, via les plates-formes type Airbnb. Comment ? En soumettant les locations saisonnières meublées à autorisation (sur une durée de 3 ans renouvelable), en imposant aux propriétaires de ne pas louer plus de deux logements et en revalorisant la taxe de séjour.
Pour le maire de La Baule, Franck Louvrier, ces mesures sont indispensables, "l’idée c’est de ne pas être contre Airbnb, c’est d’avoir un acteur de location saisonnière, comme d’autres qui soit régulé. Nous sommes sur des tarifs qui ne permettent pas forcément aux jeunes couples d’acheter, donc ils cherchent à louer et on veut arrêter la spéculation immobilière sur les locations saisonnières. Si on laisse faire, vous allez avoir des propriétaires qui vont avoir plusieurs appartements qui vont appauvrir."
Une première collaboration
Pour contrôler le respect de cette mesure (autorisation préalable et limitation à deux logements en location saisonnière), la municipalité Bauloise va collaborer directement avec Airbnb. Un partenariat inédit en France, qui va même plus loin. Pour le maire Franck Louvrier, "Airbnb a proposé de travailler avec la ville, pour bloquer les résidences secondaires qui n’ont pas obtenu le changement d’usage, pour pouvoir appliquer ce qu’on a souhaité mettre en place, et puis Airbnb souhaite aussi soutenir la ville pour se doter d’outils règlementaires et efficaces afin d’éviter la spéculation immobilière et de prévenir les nuisances."
Une lutte commune contre les mauvais comportements
Cette collaboration avec le géant de la location saisonnière meublée est une première en France. L’intérêt est évident pour La Baule qui va ainsi pourvoir contrôler le bon respect des mesures mises en place dans quatre mois. Mais également pour Airbnb, selon Franck Louvrier, qui explique à Emilie Plantard qu'"Airbnb a la maîtrise de la Data et que pour pouvoir appliquer ce règlement il faut que la Ville puisse avoir les données". "C’est dans leur intérêt puisqu’eux leur intérêt c’est qu’il y ait un turnover, qu’il y ait plusieurs intervenants sur leur marché de la location, qu’il n’y ait pas un monopole où il y aurait quelques propriétaires qui loueraient des appartements."
La mise en place de ces nouvelles mesures est prévue pour le 1er janvier 2023.