A côté de Nantes, le site naturel de baignade de plus en plus cher

Publié : 19 juillet 2022 à 16h56 - Modifié : 20 juillet 2022 à 8h29 par Emilie PLANTARD

La Roche Ballue
Crédit : Emilie Plantard

La base de loisirs de la Roche-Ballue à Bouguenais est bien connue des nantais pour son point d’eau et sa plage, accessible en bus. Son accès est payant l’été mais pour les non-résidents de la commune, il a plus que doublé en 2 ans et ce nouveau tarif freine les usagers...

La canicule s’est installée dans l’ouest de la France et les points de fraîcheur sont particulièrement prisés, notamment pour la baignade. Du côté de Nantes, celui de la Roche-Ballue est un incontournable. Accessible en bus depuis la métropole, il est très fréquenté l’été mais le sera peut-être un peu moins cette année à cause du prix de l’entrée... De 3,50 euros en 2020, il est passé à 5 euros en 2021 et 8 euros cette année. Sur place, nombre de familles le découvrent au moment de payer... Et ça tique un peu ! "L’après-midi à 8 euros... On est là que pour aller sur un point d’eau et c’est d’hommage... J’ai payé 26 euros, on est 4, c’est une sortie qui coûte quand même un peu cher... Et le fait qu’il n’y ait pas de différence que vous veniez 1H ou toute la journée, il pourrait y avoir un tarif demi-journée. On ne reviendra pas... On est 2 adultes et 2 gamins, 28 euros ! C’est cher. On a payé 40 euros, on est 7. J’avoue que ça freine un peu... Ca va peut-être freiner un peu et être plus calme d’un certain sens."

La base de loisirs est payante du 1er juillet au 31 août, 8 euros pour les adultes ne résidant pas à Bouguenais, 6 euros pour les enfants à partir de 6 ans. Pour les habitants de la commune, le tarif est beaucoup plus attractif, il est de 3 euros. Le site de 13 hectares est aménagé, la baignade est surveillée et un bar est à disposition, les usagers apprécient ces services, alors cette augmentation les fait réfléchir... "La carte de 10 on paie 5 euros. Il faut les sortir, mais c’est vachement propre, il y a des animations pour les enfants, je trouve ça pas si mal... Nous on est seules, on a juste nos 8 euros à payer mais je me rappelle de l’époque où j’avais mes 3 enfants, ce n’est plus la même... C’est entre la piscine et la plage, on est à l’extérieur pour les enfants c’est génial et ça se paie... On vient parce qu’il fait très chaud mais je ne vais pas venir toutes les semaines !"

 

Les usagers de la Roche Ballue à Bouguenais, cet été
Crédit : Emilie Plantard

Un appel à la métropole

Pour les non-bouguenaisiens, c’est tout de même une augmentation de 60% en 1 an. Un geste fort de la mairie, gestionnaire du site. Mais que la maire, Sandra Impériale, justifie par des coûts d’entretien et de fonctionnement, gérés essentiellement par la mairie et donc par les impôts des habitants. "Plus de 80% des personnes qui souhaitent se baigner en première couronne, évidemment ne sont pas bougenaisiens. Donc il me semblait logique prenne en charge cet îlot de fraîcheur, d’autant qu’on a 420.000 euros de frais de fonctionnement et 12 personnes qui y travaillent en période saisonnière. Et je me retrouve en difficulté de devoir payer un îlot de fraîcheur qui est métropolitain."

Un dilemme en pleine canicule

Cette augmentation est donc avant tout un signal fort envers Nantes Métropole qui ne subventionne les frais de fonctionnement de La Roche-Ballue qu’à hauteur de 20.000 euros, soit 3000 euros de moins qu’en 2021. La mairie de Bouguenais en voudrait d’avantage, en attendant elle met à contribution les utilisateurs ne résidant pas sur la commune, pénalisant de fait les usagers les plus modestes. Une décision qui tombe mal, alors que cet été 2022 sera peut-être un des plus chauds jamais enregistré dans la région et que les ilots de fraîcheur sont rares. Sandra Impériale le regrette mais elle a dû faire un choix. "On a augmenté les tarifs aux utilisateurs, dit-elle, mais on ne souhaite pas augmenter les impôts. Et sincèrement, on avait une demande de Bouguenaisiens de se réapproprier le site parce qu’il y avait trop de monde. On a essayé d’accéder à ces demandes et en même temps essayer d’interpeller la métropole parce que oui, je pense que tout le monde devrait pouvoir accéder à un ilot de fraicheur. Ce n’est pas de gaité de cœur, mais j’en appelle donc à la métropole, qui met 100 millions d’euros entre le musée Jules Verne et l’Arbre aux Hérons. Là je demande juste 420.000 euros par an pour cet îlot de fraîcheur."

Les recettes engendrées par la tarification au public sont aléatoire. Elles étaient de 93.500 euros en 2021.

Le vice-président de Nantes Métropole en charge du tourisme, Emmanuel Terrien, a prévu de rencontrer la maire de Bouguenais à la rentrée de Septembre à ce sujet.

Roche Ballue
Crédit : Emilie Plantard
Sandra Impériale, maire de bouguenais
Crédit : Emilie Plantard