Présidentielle : 1.500 élus poussent la gauche à s'unir dont Daniel Cueff
Publié : 10 janvier 2022 à 9h39 - Modifié : 10 janvier 2022 à 19h14 par Emilie PLANTARD
En décembre dernier, 1543 élus de toute la France ont publié une tribune dans le Journal du Dimanche appelant à une union de la gauche en vue de l’élection présidentielle de 2022. Parmi eux, Daniel Cueff, vice-président de la région Bretagne.
« Nous, élues et élus de terrain, attachés aux valeurs républicaines de la gauche écologiste et sociale, nous sommes les spectateurs d'un débat présidentiel qui s'éloigne chaque jour davantage des enjeux et des problématiques que nos habitants vivent au quotidien (...) Les partis de gauche portent historiquement les enjeux de justice et d'égalité. Mais divisés, ils s'affaiblissent mutuellement et n'enclenchent aucune dynamique (…) Le risque final, chacun le connaît : aucun qualifié pour le second tour de l'élection présidentielle pour porter cette ambition de justice écologique et sociale et un risque d'effacement de la gauche écologiste et sociale (...) Face au techno-libéralisme ¬d'Emmanuel Macron qui précarise les plus faibles, nous avons un autre chemin à tracer. (...) C'est la raison pour laquelle nous soutenons l'initiative d'organiser une primaire ouverte, citoyenne et populaire, pour redonner l'envie, recréer de l'espoir et désigner la candidate ou le candidat qui fera gagner la République sociale et écologique en 2022."
Cette tribune, publiée le 19 décembre dernier dans le JDD a été signée par 1543 maires, conseillers municipaux, départementaux, régionaux, sénateurs… Des élus de tous horizons mais avec pour point commun la conviction d’une nécessaire union de la gauche pour que leurs idées pèsent dans le débat de la présidentielle. Daniel Cueff, vice-président de la région Bretagne et ancien maire de Langouët est l’un d’eux. Sans étiquette politique mais défenseur de l’écologie, il déplore cette éclatement de la gauche en une multitude de candidats représentant uniquement leurs partis respectifs. Il rêve d’autre chose :
"On a une vraie difficulté je crois c’est aujourd’hui de faire entendre haut et fort des idées sociales et écologistes donc il faut transcender des partis politiques et il faut que les partis politiques arrêtent de se comporter comme des boutiques qui ont à vendre un programme en combattant le programme des autres alors qu’il peut y avoir une vraie synergie et de vrais atouts à mettre en mouvement les idées des uns et des autres."
Une démarche inédite
Face à la multiplication des candidatures et l’éparpillement des idées de gauche, tous ces élus signataires s’engagent à unir leurs forces et leurs idées derrière une candidature unique, décidé lors d’une primaire populaire. Daniel Cueff, vice-président de la région Bretagne, veut ainsi sortir de la stratégie des partis politiques et laisser un peu plus la parole aux électeurs.
"Il faut absolument demander aux citoyens de choisir quel sera leur candidat. Aujourd’hui il y a plus de 330.000 personnes qui vont voter pour des candidats qu’ils estiment être le plus en capacité de représenter leurs idées. On voit bien que c’est désespéré de faire en sorte que les partis s’entendent et bien on tente une autre stratégie de dire ce sont les citoyens qui vont se positionner. C’est pour ça que je ne donnerai jamais mon parrainage à un candidat qui n’aura pas été dans cette logique de primaire populaire. On ne sait pas ce que ça déclenchera mais pour moi, je pense que tôt ou tard, les citoyens finiront pas avoir raison des partis politiques."
Une primaire populaire
La primaire se tiendra donc du 27 au 30 janvier prochain -il est toujours possible de s’inscrire- 3 jours durant lesquels chaque citoyen inscrit est amené à voter pour le candidat qui lui semble « à même de porter au mieux les valeurs écologiques, démocratiques et sociales et de rassembler autour d’elle pour l’élection présidentielle. » Daniel Cueff :
"Puisque les partis n’arrivent pas à s’entendre et que les citoyens ont décidé de se bouger, peut-être que les citoyens auront raison, après tout c’est la démocratie. Et donc notre espoir c’est qu’émerge de la primaire populaire un candidat majeur, ça peut être Christiane Taubira par exemple, ça peut être Yannick Jadot, Anne Hidalgo… Mais ces gens-là seront adoubés par des gens qui auront travaillé et décidé de voter en préférentiel pour untel. C’est un scrutin préférentiel, ce n’est pas un scrutin majoritaire, c’est tout à fait nouveau et là cette personne aura toutes les chances d’être entendue dans l’élection présidentielle."
*Un scrutin préférentiel est un scrutin proportionnel plurinominal où l’électeur peut voter pour un ou plusieurs candidats.
Cette nouvelle manière d’aborder une élection présidentielle est bien sûr unique, mais elle est pour ceux qui la portent une opportunité à saisir pour tenter de peser dans la campagne présidentielle. C'est en tout cas ce que pense le vice-président de la région Bretagne :
"Ce type de primaire populaire peut toucher le cœur des françaises et des français. Vous voyez de plus en plus apparaître des phénomènes qui essaient de mettre en cause la démocratie, tel le président Macron qui a essayé de transcender les partis politiques en disant qu’il n’en voulait pas, vous avez maintenant à l’extrême Eric Zemour qui est une construction complètement people et médiatique qui arrive à peser dans le débat. Ça peut partir dans tous les sens donc autant que des gens comme nous, qui sommes attachés à un certain nombre de valeurs, puissent tenter un certain nombre de choses qui ont pour vocation de rassembler."
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