14 Juillet : Les artificiers redoutent des annulations

Publié : 13 juillet 2022 à 8h27 - Modifié : 13 juillet 2022 à 14h47 par Emilie PLANTARD

Le feu d'artifice des Fêtes Historiques à Vannes, 13 et 14 juillet
Crédit : Golfe du Morbihan Vannes Tourisme

Après 2 ans de crise sanitaire sans feux, les artificiers et professionnels se sont réjouis de reprendre du service et le 14 juillet s’annonçait sous les meilleurs auspices. Sauf que la canicule s’est invitée au programme et que les préfets hésitent à prendre des arrêtés...

Partout en France, les annulations tombent. La sécheresse et la chaleur font craindre les départs d’incendie et certaines communes et préfectures préfèrent jouer la prudence. En Loire-Atlantique, Bouaye ou encore Pornichet renoncent à leurs feuxd’artifice, dans le Maine-et-Loire, les festivités de Lihiers sont également annulées, ainsi que celles du Poirée sur Vie et de Saint Hermine en Vendée.

Du côté des artificiers, l’heure était pourtant à la fête, après 2 années sans activité. La saison 2022 avait bien démarré et le 14 juillet était un rendez-vous incontournable. Mais aujourd’hui c’est le doute qui domine. Jacques Couturier est une référence du secteur de la pyrotechnie en Vendée, il mobilise entre 80 et 100 équipes sur toute la France pour la fête nationale mais il redoute des annulations de dernière minute... "On nous dit que des décisions sont dans les bureaux des préfets et qu’elles seront prises bientôt. A La Roche-sur-Yon (*) on a commencé à installer aujourd’hui, à Lyon, Montpellier, Dijon, on a commencé hier. Je ne sais pas s’il y aura des feux. Les équipes sont sur place mais on ne sait pas."

*L'interview a été réalisée mardi 12 juillet (NDLR)

Des professionnels habitués au risque incendie

Derrière les décisions des communes et des préfectures de renoncer aux feux d’artifices du 14 juillet, la peur de l’incendie, attisée par la sécheresse et cette nouvelle vague de chaleur. Pourtant du côté des professionnels de la pyrotechnie, cet argument ne tient pas... "Mais non ! s'emporte Jacques Couturier. Parce que tous ces feux ont fait l’objet de réunions en préfecture, de commissions de sécurité, les moyens d’extinction sont prévus, des arrosages préventifs, tout ça est prévu. Où est-ce qu’il va y avoir des feux, et il va y en avoir beaucoup, ce sont tous les feux d’artifice sauvages. Les spectacles qui sont organisés par les professionnels le sont dans des conditions de sécurité optimum. Et ce n’est pas parce qu’on va interdire des feux bien organisés qu’on va éliminer les feux sauvages, bien au contraire."

Des annulations qui coûteraient très cher

Le coup est difficile à encaisser pour toute une profession qui fait le dos rond depuis 2 ans. L’année 2022 était celle de la reprise de l’activité, de nombreux feux d’artifice ont déjà été tiré depuis le début de l’été mais la date du 14 juillet est essentielle. Et les annulations pourraient avoir des conséquences désastreuses... "On a eu la chance de remettre les pendules à l’heure, explique Jacques Couturier. On avait une saison exceptionnelle avec le bonheur de pouvoir remettre le train sur les rails, mais là on est battus. Après 2 années de Covid, la sécheresse... Ce sont des décisions préfectorales tardives. On a l’impression de ne pas être considérés. Notre espoir c’est la solidarité des villes. L’idée c’est de reporter à l’automne, c’est la solution pour sauver les entreprises.

Un nouveau coup dur

Il y a 2 ans, nous avions interviewé Jacques Couturier, un des plus grands artificiers de France basé à Bressuire en Vendée. La crise était une claque mais le professionnel était rodé et prêt à l’affronter. Aujourd’hui, ces annulations en série lui cassent le moral... "On avait la chance d’avoir une entreprise sereine, on a pu affronter cette crise-là. Mais il ne faut pas exagérer. Si on nous empêche de faire les spectacles qu’on a organisés, préparés... On est battus. Nous sommes face à une difficulté particulière qui arrive après 2 ans de Covid, vous comprenez qu’on est exaspérés."

 Pas d'annulation prononcée pour La Roche-sur-Yon, sauf changement.

 

Jacques Couturier, artificier, gérant de JCO
Crédit : Emilie Plantard