Une paille anti-GBH à l'étude à Nantes

Publié : 15 février 2022 à 11h22 par Dolorès CHARLES

Crédit : Dolorès Charles

Demain 16 février, les boîtes de nuit revoient le jour ! En amont de cette réouverture, la ministre Marlène Schiappa dévoile ce mardi les contours d'une campagne d'information et de prévention pour lutter contre le GHB - dite drogue du violeur. A Nantes, cinq jeunes filles ont imaginé dans leur cadre de leurs études une paille anti-GHB.

Alors que les discothèques rouvrent cette semaine, après des semaines de fermeture pour cause de situation sanitaire dégradée en France, la ministre déléguée auprès du ministre de l'Intérieur, chargée de la citoyenneté, Marlène Schiappa dévoile dans le journal "Le Parisien" les contours d'une campagne pour lutter contre le GHB, appelée aussi "drogue du violeur" facile à glisser dans un verre. Parmi ces mesures, les forces de l'ordre devront systématiquement procéder à des prélèvements toxicologiques sur la victime présumée, et des affiches seront collées partout dans les boîtes et bars de France avec un code QR incitant à demander de l’aide. Ce tchat gratuit sera activé jour et nuit.


Balance ta paille anti-GHB !


C’est un projet d’école qui pourrait être bien utile aux jeunes femmes. Cinq étudiantes âgées de 20 à 22 ans, inscrites en Licence LEA section commerce international à l’Université de Nantes, travaillent avec leur professeur et des chimistes de l’Université sur un prototype de paille qui détecterait la présence de drogues et notamment de GHB, dans le verre. L’idée est venue simplement aux jeunes femmes, en échangeant avec leurs connaissances et en voyant l’affluence de ce genre de messages sur les réseaux sociaux, via le hashtag #Balance ton bar pour dénoncer des agressions dans les bars et boîtes de nuit. Leïa Schwartz-Le Bar et Roxane Viel, au micro de Dolorès Charles.


"La première raison était l'augmentation exponentielle du nombre de témoignages sur les réseaux sociaux, tous les jours on en voit et la seconde était dans la vie réelle, dans notre entourage, que ce soit moi ou mes camarades. Des amis ou des proches viennent nous dire que malheureusement il leur est arrivé tel évènement en soirée, et ça devient de plus en plus fréquent et récurrent (...) Je suis du secteur de Noirmoutier, et il y a eu un cas l'été dernier d'une fille à qui on a versé de la drogue dans son verre et qui a été droguée, elle ne pouvait plus du tout bouger."

Titre :Leïa Schwartz-Le Bar et Roxane Viel

Crédit :Dolorès Charles

Positive au GBH, et la paille change de couleur


Concrètement, la paille est dotée d’un arceau jaune clair et si une substance illicite est versée, l’arceau change de couleur. Cette paille capable de détecter toute drogue illicite serait encore plus efficace que le couvercle posé sur le verre type "scrunchie" selon Leïa Schwartz-Le Bar et Agathe Samson : "cela s'appelle les scrunchies et cela permet de couvrir le verre, mais cela n'empêche pas le serveur de vous injecter de la drogue dans votre verre. Nous, avec notre paille, on peut voir si n'importe qui vous a drogué votre verre d'un seul coup d'oeil, c'est très rapide et on a vraiment aucun moyen que vous le voyiez pas ! Scrunchie n'est pas très démocratisé en France, et notre idée de la paille pourrait se démocratiser sur le marché français et européen."

Titre :Leïa Schwartz-Le Bar et Agathe Samson

Crédit :Dolorès Charles

Un prototype pour 2022


Cette paille anti-drogue s’appellerait "Nanostraw", un prototype est en cours, et les démarches ont aussi commencé pour déposer un brevet. "On aimerait faire un premier prototype mais pour tout l'aspect technique et la faisabilité, on a pris contact avec des chimistes de l'Université de Nantes, qui nous ont confirmés la faisabilité du projet, c'est un premier pas, et aujourd'hui on continue ce contact pour pouvoir faire un premier prototype. Je vous avoue qu'on n'a pas de date précise en tête mais l'objectif est d'y arriver en 2022."

Titre :Leïa Schwartz-Le Bar

Crédit :Dolorès Charles

Les premiers retours sont très positifs, et les jeunes femmes ont reçu le soutien et l’intérêt des professionnels du secteur.