Bretagne. Une aide pour lutter contre la précarité alimentaire des étudiants
Publié : 22 mai 2023 à 19h19 - Modifié : 22 mai 2023 à 21h51 par Clara BERT
Crédit : Photo d'illustration
La Bretagne recevra 325 000 € pour lutter contre la précarité étudiante. L’association "L’équipage Solidaire", notamment basée à Rennes (35), vient en aide aux étudiants précaires avec l’application Delivr’Aid. Une population qui ne cesse d'augmenter.
Une enveloppe de 325 000 € a été attribuée par l'Etat à la région Bretagne (*), permettant aux associations de renforcer leur lutte contre la précarité alimentaire. Des initiatives ont été retenues pour amplifier les aides alimentaires. A Rennes (35), l’association "L’équipage Solidaire" vient en aide aux étudiants précaires avec l’application Delivr’Aid qui propose des livraisons gratuites de kits alimentaires et d'hygiène.
"Les chiffres risquent de s’accroître avec ces tendances d’inflation ... face à des étudiants qui ne sont pas mieux payés"
Une nécessité car le nombre d’étudiants en situation précaire ne cesse d’augmenter depuis le COVID-19 et cela risque de continuer selon Sarah Robic, étudiante bénévole au sein de l’association : "avec la crise du COVID, on s’est rendu compte de la situation particulière des étudiants qui se retrouvaient à faire la queue dans les distributions alimentaires et ce n’était pas quelque chose qui était commun avant la crise ou du moins qui était moins important. C’est vraiment ça qui a enclenché l’idée de se focaliser sur les étudiants, qui sont une part de la population importante. Malheureusement, les chiffres risquent de s’accroître si on continue avec ces tendances d’inflation et de prix qui montent de façon extrêmement forte face à des étudiants qui ne sont pas mieux payés, et dont les salaires n’augmentent pas en parallèle."
Titre :L'inflation de la précarité étudiante
Crédit :Clara BERT
D’autres formes de précarités
D’après l'Observatoire de la Vie Étudiante (OVE) en 2021, 38% des étudiants déclarent s’être restreints sur leurs dépenses alimentaires, 18% déclarent ne pas toujours manger à leur faim et 16% déclarent sauter des repas pour des raisons financières.
Et la précarité n’est pas qu’alimentaire, les étudiants peuvent être confrontés à différents défis, explique Sarah Robic. "L’association se diversifie parce que la précarité alimentaire est une chose, mais au final cela rebondit sur d’autres formes de précarités. Il y a l’axe académique de soutien collectif au niveau des études. Il y a également un tout nouvel axe qui est la lutte contre le gaspillage vestimentaire. On a créé DRESST qui est un pop-up store où on donne des vêtements gratuits aux étudiants en situation de précarité, cela permet de s’habiller convenablement parce que ce n’est pas toujours simple. On travaille aussi sur l’axe culturel où on essaye de voir s'il est possible de mettre en place des événements avec des structures comme les bibliothèques..."
Titre :Les précarités se diversifient
Crédit :Clara BERT
L’association étend ses services sur les villes de Paris, Toulouse, Montreuil, Lyon ou encore Grenoble et Montpellier. Si vous êtes à la recherche d'aide ou si vous souhaitez apporter votre soutien, vous pouvez vous rendre sur le site de l'EquipageSolidaire.fr
[Communiqué de la Préfecture régionale]
(*) "L’action des pouvoirs publics est mobilisée sur la mise à disposition d’une offre sociale de restauration, équilibrée. Les modalités viennent d’être élargies par la loi du 13 avril 2023, pour favoriser l’accès de tous les étudiants à une offre de restauration à tarif modéré. Il existe néanmoins des besoins urgents de prévention de l’insécurité alimentaire.
Une enveloppe de 10 millions d’euros a été débloquée de façon exceptionnelle pour apporter une réponse immédiate par l’intermédiaire des associations de lutte contre la précarité alimentaire. Une partie des crédits a été attribuée, au niveau national, aux deux têtes de réseau qui agissent auprès de la population étudiante, via leurs épiceries sociales : la Fédération française des Banques Alimentaires et l’ANDES.
Au niveau régional, une enveloppe de 325 000 € a été attribuée à la Bretagne, ce qui représente environ 9 800 colis permettant à un étudiant de se nourrir pendant une semaine. Après concertation avec les associations d’aide alimentaire qui oeuvrent auprès des étudiants, 9 actions ont été retenues, par le préfet de la région Bretagne et le Recteur de la Région académique Bretagne, pour renforcer les offres en denrées alimentaires (colis, repas) ou les accès à une épicerie solidaire, notamment sur les campus où il n’y a pas de restauration universitaire le soir et le week-end. Les crédits seront prochainement délégués aux associations."