Ukraine : après 4 mois de conflit, la démobilisation

Publié : 26 juin 2022 à 22h01 - Modifié : 26 juin 2022 à 22h08 par Dolorès CHARLES

Crédit : Pixabay

Le conflit déclenché par la Russie en Ukraine à la fin février se poursuit, mais la forte solidarité qui avait accompagnée cette guerre peine aujourd'hui en France. Les élections sont passées par là, et l'attention médiatique s'est portée sur ces scrutins plutôt que sur la guerre en Europe de l'Est. Par ailleurs, des réfugiés ukrainiens venus dans l'ouest pour échapper à la mort, sont en train de repartir pour des motifs divers.

C’est une guerre d’usure qui se joue en Europe de l’Est entre l’Ukraine et la Russie, depuis environ 4 mois. Une guerre d’usure, à l’issue incertaine et qui a déjà fait des milliers de morts parmi les militaires et les civils. Les combats continuent mais le calme est parfois revenu par endroit, et les ukrainiens venus se réfugier dans l’Ouest au printemps décident de repartir dans leur pays. C’est le cas à Saint-Gilles-Croix-de-Vie en Vendée, pour plusieurs familles. Un départ est programmé le 7 juillet, afin que les enfants puissent faire leur rentrée scolaire à L’viv. François Blanchet le maire de Saint-Gilles, et président de l’association nationale "Les Joyeux petits souliers", avec Anthony Boutin.


 "On a eu un premier bus qui est parti il y a une quinzaine de jours, et nous étions que sur des départs contraints et pas choisis, c'est à dire beaucoup de professions médicales réquisitionnées. On parle beaucoup des morts de guerre, mais il y a aussi des blessés, et ils sont 30 à 40 fois plus nombreux. Les hôpitaux sont aujourd'hui pleins, et toutes les mamans qui étaient infirmières ont été rappelées. Elles n'ont pas eu le choix, elles sont reparties, et dans le 2ème bus qui va repartir au mois de juillet, on a aussi des départs contraints mais on a quelques départs choisis - des mamans qui se disent si la guerre dure 3 ans, on ne pourra pas rester 3 ans en France donc on préfère rentrer chez nous pendant la période estivale qui est la plus propice pour les enfants, entre la fin de la scolarisation en France et la nouvelle scolarisation en Ukraine."


500 réfugiés ont été accueillis en France grâce à l’association, dont plus de 80 sur le littoral vendéen. L’association a encore besoin de dons financiers pour affréter des bus, mais aussi du matériel médical, de la nourriture et des produits d’hygiène.


 

Titre :François Blanchet

Crédit :Anthony Boutin

La plateforme We Ukraine en repli


A Nantes, une jeune femme, Camille Cocaud, avait lancé la plateforme We Ukraine pour recenser les initiatives en faveur des Ukrainiens, peu de temps après le déclenchement du conflit, mais avec la présidentielle et le désintérêt médiatique, tout s’est tassé. L'objectif aujourd'hui est de mettre à jour les initiatives encore en cours, et de faciliter l’aide internationale, avance Camille Cocaud interrogée par Anthony Boutin : "La plupart des initiatives avaient été portées par des associations culturelles, et aujourd'hui elles sont arrivées à un terme... Elles continuent sur un mode plus petit (petite échelle), car ce genre d'initiatives est porté par des bénévoles qui ont donné beaucoup de leur temps, mais sur le long terme c'est compliqué. Là, aujourd'hui pour faire perdurer, des ONG prennent le relais des toutes petites initiatives, et puis il y a toujours quelques actions en local qui cherchent des bras. On est surtout sur de l'aide avec du temps et un peu d'huile de coude."


"L'accueil de réfugiés n'est pas si simple"


Il faudrait un second souffle pour relancer la plateforme, et se structurer : "les initiatives d'accueil sont beaucoup plus lentes mais se structurent plus car ce n'est pas simple d'accueillir des gens chez soi. Cela suppose beaucoup de réflexion sur comment on gère l'achat des courses, etc. Des associations gouvernementales aident là dessus comme la plateforme "Jeveuxaider.gouv.fr" propose des informations ! On est moins sur la réponse de l'urgence humanitaire et plus sur un temps long où les choses se structurent, etc."


 

Titre :Camille Cocaud

Crédit :Anthony Boutin

Fin février, plus de 100 professionnels du digital, tous bénévoles, s’étaient mobilisés pour monter cette plateforme de recensement des aides envers l’Ukraine, ils sont une dizaine à ce jour. Ce collectif veut créer une association pour se structurer et percevoir des subventions.