Trop chère, la flamme olympique ne passera pas partout

Publié : 17 février 2022 à 9h50 par Emilie PLANTARD

Crédit : J Mitchell @GettyImages/PAris 2024

Le comité d’organisation de Paris 2024 a demandé à tous les départements de participer au financement du passage de la flamme olympique sur leurs territoires. Certains ont accepté, c’est le cas de la Mayenne, du Maine-et-Loire et du Morbihan. D’autres, comme la Loire-Atlantique et les Côtes-d’Armor ont dit non. Explications :

Voir passer la flamme olympique sur ses terres était un souhait porté par chaque président de département labélisé « Terre de Jeux 2024 »… Jusqu’à ce qu’ils reçoivent le montant de la participation ! Le comité d’organisation des Jeux 2024 demande en effet à chaque département une somme de 150.000 euros HT pour organiser ce passage. Dans l’ouest, la Mayenne a dit oui, le Maine-et-Loire aussi mais pour la Loire-Atlantique et les Côtes d’Armor c’est un non catégorique. Les explications de Ludovic Gouyette, vice-président du conseil départemental des Côtes-d’Armor en charge du sport, joint par Emilie Plantard :


"Pour nous c’était un peu compliqué de se positionner favorablement sur un coût qui représente environ une trentaine de grosses manifestations sportives chez nous. C’est 50% de notre budget de manifestations sportives, pour vous donner une idée, sur une année. Nous on a fait une demande de prendre en compte la réalité économique des départements, que ce soit son budget, son nombre d’habitants, ça a été refusé, on a fait la même chose pour tout le monde, donc je pense que ça correspond à certains départements, pas à tous, pas au nôtre."

Titre :Ludovic Gouyette, vice-président du conseil départemental des Côtes-d’Armor en charge du sport

Crédit :Emilie Plantard

Trop de flou autour de l’organisation


Au-delà du coût de ce passage de flamme, le vice-président du département des Côtes d’Armor en charge du sport, Ludovic Gouyette, reproche l’approche du Comité d’organisation des jeux, très directive. Lui s’avoue déçu mais il est catégorique sur la décision de renoncer.


"Moi j’étais particulièrement séduit à l’idée de recevoir la flamme olympique dans le département, c’est un très beau symbole… Par contre ce symbole il a un coût qui se paie et qui se paie très cher, 150.000 euros HT, là-dessus il faudra ajouter la TVA et les frais annexe d’animation, de tout ce qu’on voudra mettre en place à côté, sans avoir une garantie concrète de ce qui va se passer lors de cet événement. C’est un relai qui va se passer sur quelques kilomètres, sur quelques heures, on n’a pas une certitude du tracé, on n’a pas de certitude sur les relayeurs, alors certes on pouvait en choisir 5 mais sur une centaine c’est un peu léger, ça fait beaucoup d’incertitudes je trouve, sur ce passage de flamme."

Titre :Ludovic Gouyette, vice-président du conseil départemental des Côtes-d’Armor en charge du sport

Crédit :Emilie Plantard

Un simple ticket d’entrée ?


Du côté de la Loire-Atlantique, c’est moins le montant de 150.000 euros HT, soit près de 180.000 euros, qui chagrine. C’est plutôt l’opacité qui l’entoure. Louise Pahun, vice-présidente du conseil départemental de Loire-Atlantique en charge du sport, ne sait pas à quoi cette somme correspond, et ça pose problème :


"On n’a pas de visibilité sur le montage financier. Ce n’est pas clair pour la collectivité, donc on ne sait pas le budget, comment il est réparti, quelles sont les charges, quelles sont les recettes donc c’est à cause de ce manque de clarté que la Loire-Atlantique ne s’engage pas. La réponse des organisateurs c’est que l’événement est d’une telle ampleur qu’il n’est pas possible de fournir un budget global de l’opération, c’est ça qui nous pose problème. En fait, le ticket d’entrée de la collectivité de 180.000 euros il est très précis, lui, mais le budget global de l’opération ne l’est pas."

Titre :Louise Pahun, vice-présidente du conseil départemental de Loire-Atlantique en charge du sport

Crédit :Emilie Plantard

Trop d’inconnues


La Loire-Atlantique, labelisée « Terre de Jeux 2024 » ne paiera donc pas les 150.000 euros HT, soit près de 180.000, pour faire passer la flamme. La décision va en décevoir certains mais le département estime que les retombées sont trop aléatoires.


Louise Pahun est vice-présidente du conseil départemental de Loire-Atlantique en charge du sport :


"C’est un événement qui va générer l’adhésion du public, l’enthousiasme qui va profiter aux habitants mais ces contreparties elles ne sont pas assez solides pour la collectivité. Je vais prendre un exemple très précis, on n’a pas la main sur le calendrier. On ne peut pas choisir la date donc si la flamme passe un lundi, qui va arrêter l’école ou qui va arrêter son travail pour aller assister à son passage ? Si la flamme passe un samedi, c’est super, on va pouvoir davantage mobiliser les acteurs du territoire, les habitants mais ce n’est pas nous qui choisirons."

Titre :Louise Pahun, vice-présidente du conseil départemental de Loire-Atlantique en charge du sport

Crédit :Emilie Plantard