Sécheresse. En Vendée, de nombreuses maisons fissurent

Publié : 26 septembre 2022 à 10h12 - Modifié : 26 septembre 2022 à 13h47 par Emilie PLANTARD

Crédit : Ville de Talmont-Saint-Hilaire

La sécheresse, intense et toujours d’actualité en Vendée, n’en finit pas de faire des dégâts. En Vendée, de nombreuses maisons présentent des fissures, comme en 2016 ou en 2019. Plusieurs communes sont de nouveau concernées, comme Talmont-Saint-Hilaire, et d'autres découvrent le phénomène, comme Montaigu-Vendée.

C’est un phénomène géologique directement lié à la sécheresse. En Vendée, les sols argileux de certains territoires se sont tassés, provoquant des fissures sur les habitations les plus anciennes. A Talmont-Saint-Hilaire, une réunion d’information a eu lieu vendredi 23 septembre dernier à l’initiative de l’association des sinistrés de la sécheresse et propriétés bâties 85 (ASSPB85). L’association avait été créée en 2017 pour demander un état de catastrophe naturelle, condition indispensable pour monter un dossier auprès des assurances.


Mais le chemin est parfois long. Paul Moyon, le président de l’association Paul Moyon, n’est toujours pas venu à bout de sa procédure lancée en 2017. Il attend un rapport d’expertise définitif pour la fin d’année. "Tout va passer entre les mains de l’assurance concernant le règlement. Et une consolidation du tour de la maison par une société, donc agréée par les experts, ça nous amène en 2023. Une fois que les travaux seront finis au niveau de la consolidation de la maison, il faut attendre un an pour faire l'intérieur... pour voir s'il n'y a pas d'évolution également à l'intérieur disant ça va être interdit de 130 000 € vu le montant. L'abattre et repartir sur des bases saines, ça ne coûterait pas plus cher, mais les assurances ne veulent pas. Mais quel avenir pour cette maison-là ? Que vaut-elle ? Quel que soit le prix, ce sera de 25 à 30 % de moins."

Titre :Paul Moyon, le président de l’association ASSPB85

Crédit :Emilie Plantard

Une trentaine de cas à Talmont-saint-Hilaire


A Talmont-Saint-Hilaire, commune du littoral, c’est la 3ème fois qu’une reconnaissance de catastrophe naturelle sera demandée pour ce problème de fissures (depuis 2018). De nombreux cas ont déjà été recensés depuis la rentrée. Le maire, Maxence de Rugy, s’apprête donc à accompagner une nouvelle fois les sinistrés dans leurs démarches. "On a recensé une trentaine de doléances donc les personnes se signalent en mairie, on les reçoit et on constate avec eux les difficultés. Ce sont des fissures sur des plafonds, sur des murs, des dérèglements de sols qui ont des impacts sur la structure de la maison. Toutes les situations ne sont pas catastrophiques mais la moindre des choses c’est de les accompagner vers l’indemnisation."


 


 

Titre :Maxence de Rugy, maire de Talmont-Saint-Hilaire

Crédit :Emilie Plantard

Sur le territoire de Montaigu aussi


La nouvelle commune de Montaigu-Vendée va, elle aussi, demander une reconnaissance de catastrophe naturelle. A ce jour, une vingtaine de personnes se sont déjà manifestées auprès de la mairie, en particulier sur Boufféré. La commune tient à les soutenir, même si son pouvoir est limité. Florent Limouzin est le maire de la commune, et il explique à Emilie Plantard qu'en tant que maire, il "est démuni face aux demandes des habitants parce que c'est d'abord une difficulté d'avoir la reconnaissance de l'état de catastrophe naturelle. Et une fois que cette reconnaissance est faite, commence un parcours du combattant pour les victimes, auprès des experts et de leurs assurances... On essaye de les accompagner. Si c'est nécessaire, on ira au contentieux, on fera des recours. Mais finalement, on n'a pas la main au bout. C'est l'Etat qui décide."


Les sinistrés invités à se faire connaître


Les habitants sont invités à se faire connaître, afin que la mairie puisse recenser le nombre de victimes de fissures sur la commune. Le maire, Florent Limouzin, préfère attendre avant d’envoyer le dossier à la préfecture, l’épisode de sécheresse étant toujours en cours. "On va faire la collecte jusqu’à la fin de l’année. Parce qu’il y a deux périodes dans l’année, il y a le retrait, c’est la sécheresse, l’argile se contracte. Mais après, quand la pluie arrive, on a un effet d’expansion. Et donc là aussi on peut avoir de nouvelles fissures."


A Montaigu-Vendée, il est demandé à toute personne concernée de se faire connaître en mairie, par téléphone en appelant Mon Espace Habitat au 02 51 46 46 14 ou par mail à monespacehabitat@terresdemontaigu.fr 


Renseignements sur www.montaigu-vendee.com

Titre :Florent Limouzin, maire de Maontaigu-Vendée

Crédit :Emilie Plantard