Salon de la mobilité à Saint-Brieuc. Il est temps de passer à la voiture électrique ?
Publié : 5 septembre 2022 à 6h33 - Modifié : 5 septembre 2022 à 6h45 par Dolorès CHARLES
Crédit : Yann Launay
Les automobilistes, qui veulent changer de voiture, doivent choisir entre le modèle actuel avec moteur thermique, ou hybride, et le modèle 100% électrique. A Saint-Brieuc, un salon de la mobilité électrique se tenait ce week-end pour aider à faire ce choix, et répondre aux questions et aux craintes des intéressé-e-s.
Vous êtes nombreux et nombreuses à vous demander si le temps est venu de passer au véhicule électrique, mais le contexte actuel, et certaines infos qui circulent sur Internet, peuvent faire hésiter. Pour nourrir votre réflexion, vous aviez le salon de la mobilité électrique, qui se tenait à Saint-Brieuc dans les Côtes-d'Armor, ce week-end. Le prix des voitures électriques a aussi de quoi refroidir.
Un délai de commandes contraignant
Si le prix de l'électricité reste inférieur à tous les carburants, n'est-il pas plus sage d'attendre une massification des ventes et une baisse des prix ? La réponse de Régis Jouanny, concessionnaire Ford à Saint-Brieuc, interrogé par Yann Launay :"Il faut oublier le fait des voitures qui baissent en prix. Très honnêtement, je pense que ça n'ira que vers le haut, parce que les technologies coûtent de plus en plus cher, et qu'il en faut de plus en plus. A moins que le marché mondial des composants s'écroule d'un coup, ce qui serait assez étonnant, il faut oublier... Si vous l'achetez tôt, vous aurez moins de mauvaise surprise que sur le long terme. Vu les délais de toute façon, le véhicule que vous commandez aujourd'hui, dans la plupart des marques, vous l'avez dans 6 mois, voire 8 mois, voire 1 an." La cote de l'occasion reste très soutenue pour les voitures électriques, de toutes gammes.
Titre :Régis Jouanny, concessionnaire Ford à Saint-Brieuc
Crédit :Yann Launay
Recharger en heures creuses
Passer à la voiture électrique, alors que le gouvernement évoque de possibles coupures de courant cet hiver, est-ce vraiment raisonnable ? La Californie par exemple vient de demander aux propriétaires de voitures électriques de ne pas les recharger entre 16h et 21h, pour ménager le réseau électrique. Pour Gabin Lucas, vendeur de voitures électriques et organisateur du salon de Saint-Brieuc, c'est avant tout une question de bon sens :
"Tout le monde devrait recharger pendant les heures creuses, et pas en plein après-midi où tout le monde travaille et a besoin d'électricité. Il faut optimiser l'heure de charge en fonction des pics de consommation." Pour Gabin Lucas, vendeur de voitures électriques, il y a "des bornes le proposent : si un lotissement a un pic de consommation entre 16h30 et 21h, là la tension pour recharger son véhicule électrique sera plus faible, mais à partir du moment où ce créneau sera passé, on pourra recharger son véhicule à pleine puissance."
Un problème de bornes
Certaines images de files d'attente cet été, devant des bornes de recharge, peuvent aussi effrayer. Mais selon ce vendeur briochin, cette situation n'a rien d'une fatalité, et il n'y a pas forcément besoin de multiplier par 100 le nombre de bornes, il faut commencer par former les conducteurs de voitures électriques : "il y a plein de personnes qui ne savent pas sélectionner leur borne par rapport à leur véhicule : si on a une voiture qui recharge à 40Kw, si la personne arrive sur une borne qui délivre 250 Kw, elle va se retrouver à charger seulement à 40, parce que c'est son plafond, et des voitures qui ont besoin de 230 ou 250 Kw, vont devoir attendre que la petite voiture recharge. Si elle avait sélectionné une borne à 50 Kw, elle aurait laissé sa place, elle aurait pris une borne moins utilisée, et deux véhicules auraient pu recharger pendant ce temps-là."
Crédit : Yann Launay
Titre :Gabin Lucas, organisateur du salon
Crédit :Yann Launay
Et maintenant le poids-lourd électrique !
Il est souvent perçu comme appartenant à la science-fiction, et pourtant le poids lourd électrique se développe : un modèle Mercedes 100% électrique était exposé au salon de Saint-Brieuc. La production en grande série de l'eActros vient de démarrer, et pour Ronan Blochet, moniteur expert du groupe Etoile de l'Ouest, ce camion n'a rien d'un gadget : "sur ce véhicule, on va jusqu'à 300 kms en fonction du nombre de blocs de batterie, on peut aller jusqu'à 400. Ce sera le quotidien de certains transporteurs demain. Ce sont des véhicules pour l'instant qui sont plutôt destinés au dernier kilomètre, à l'approche de ville et au centre-ville. Les marques comme Mercedes anticipent ces réglementations à venir, avec les interdictions d'accès dans certains centre-villes."
Un scooter électrique à 12 000 euros
Les ventes de scooter électrique ne cessent d'augmenter, et un modèle présenté au salon de Saint-Brieuc connaît un vrai succès, dans des villes comme Rennes et surtout Nantes. L'engin coûte quand même 12 000 euros, mais pour Antoine Pereira, chargé de marketing chez BMW Motorrad, les atouts de ce scooter expliquent son succès : "le CE 04 a 130 km d'autonomie,et son centre de gravité est tellement bas qu'il est facile à manipuler en ville; son empattement est assez large, pour les rocades, les voies rapides, il ne va pas du tout bouger, il peut aller à 110 sans problème. C'est un scooter facile à prendre en mains, avec un permis 125 et une formation de 7 heures vous pouvez y aller sans problème."
Titre :Antoine Pereira, chargé de marketing chez BMW Motorrad
Crédit :Yann Launay
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Un garage dédié aux modèles électriques
Une voiture électrique demande moins d'entretien qu'une voiture thermique, mais en cas de panne, la facture peut s'envoler. C'est pour lutter contre ce phénomène, et pour allonger la durée de vie des véhicules électriques qu'Alexis Marcadet a créé "Revolte", l'un des (très) rares garages spécialisés dans les voitures électriques :
"Un garagiste n'a pas forcément l'expertise, la capacité d'aller au plus profond de la panne. Souvent, on va vous demander de remplacer un organe plutôt que de voir ce qui va mal dans l'organe. Sur l'électrique, c'est particulièrement flagrant parce qu'il y a certains éléments qui très vite font des devis à 3000, à 4000, à 5000 voire à 10 000 euros pour les packs batteries. Nous on pense qu'il faut ouvrir ces organes-là, typiquement un chargeur, une batterie, un inverter, et voir ce qui peut clocher dedans. La voiture derrière vous, par exemple, c'était une petite pièce, un capteur, on a réussi à trouver la panne, on l'a changé, ça a dû coûter autour de 1000 euros, alors que le devis de base était à une dizaine de milliers d'euros."
Titre :Alexis Marcadet
Crédit :Yann Launay
Un premier garage Revolte est déjà ouvert depuis quelques mois à Rennes, et un vaste garage sera inauguré à Nantes (Carquefou) dans un mois. Le salon de la mobilité électrique se tenait au parc des expositions de Saint-Brieuc, ce week-end.